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En 2003, lors du congrès de Berlin, émergeait le sujet des portails de nouvelle génération. Cette année, à Buenos Aires, la séance consacrée aux technologies de l'information regroupait trois communications sur le même thème : deux abordaient les aspects techniques tandis que la troisième présentait la Bibliothèque Numérique de Sciences et techniques d'Argentine.
Dans le monde universitaire, il n'est pas rare que les usagers aient accès à des dizaines, voire à des centaines de ressources en ligne, revues ou livres mais aussi de nouveaux types de documents (ressources pour s'entraîner en ligne, documents en images animées). Outre la difficulté de promouvoir ces documents et de développer leur usage, les professionnels de l'information sont confrontés à la nécessité de contrôler les accès afin de faire respecter les licences d'utilisation.
L'authentification par adresse IP, très répandue, est simple mais limite en général l'accès aux usagers situés sur le site ou sur le campus de l'université. Les usagers extérieurs doivent être reconnus par des systèmes d'authentification propres aux éditeurs ou au réseau du campus, ce qui constitue une difficulté supplémentaire. D'autre part, l'authentification par adresse IP ne permet pas d'identifier un individu et rend donc impossible la fourniture de statistiques complètes, par type d'usager ou par service, par exemple.
En Grande-Bretagne, où existe une direction centralisée pour le développement des TIC dans l'enseignement, la recherche et l'administration ( le JISC : Joint Information Services Committee), le choix s'est porté sur le logiciel Athens d'Eduserv (http://www.athensams.net ).
Ce système de gestion d'accès permet aujourd'hui à environ 2000 établissements, la plupart situés en Grande-Bretagne, de contrôler l'accès à plus de 260 ressources différentes (celles des principaux éditeurs mais aussi des tutoriels, des portails).
Athens a été conçu pour permettre à des bibliothécaires de donner accès à des ressources en ligne sans la participation du service informatique de l'institution : les fonctionnalités sont accessibles à partir d'un navigateur web et requièrent peu de connaissances techniques.
Différentes options permettent de créer des identifiants destinés aux usagers autorisés :
Il est juste nécessaire de fournir un identifiant unique par utilisateur et la liste des ressources qui lui sont autorisées.
Athens a été adopté notamment par le NHS (National Health Service), le Service national de santé de Grande-Bretagne, le plus grand organisme de santé en Europe (voir le site : http://www.nelh.nhs.uk ). L'option 2 (auto enregistrement des usagers) a été retenue et s'est révélée un succès : en un an, 20% de l'ensemble du personnel s'est inscrit (plus de 258 000 usagers) et les statistiques d'utilisation des ressources électroniques ont considérablement augmenté.
Les concepteurs d'Athens sont soucieux d'être ouverts à leur environnement technologique : ils ont aussi développé une passerelle « Shibboleth », technologie dont il a été question lors de la seconde intervention.
Le consortium américain Internet2 (http://middleware.internet2.edu ), composé de 206 universités travaillant en partenariat avec le secteur industriel et l'État, est à l'origine du projet logiciel Shibboleth. Il s'agit d'un logiciel médiateur (« glue » en anglais), c'est-à-dire de couches logicielles intercalées entre le réseau et les applications. Ces programmes servent principalement à authentifier et autoriser les usagers de services en ligne, distinction importante dans ce contexte. Dans un environnement Shibboleth, les usagers peuvent être authentifiés comme appartenant à un groupe (enseignants, étudiants de 1er, 2eme ou 3eme cycle) mais ne pas être autorisés à utiliser telle ou telle ressource.
Le projet a été lancé en 2000, sa version 1.1 est sortie en 2003. Sa particularité est de modifier complètement la manière d'accéder aux ressources en ligne : traditionnellement les usagers se connectent au système propriétaire des données (site web d'un éditeur, portail d'une entreprise ou d'une institution) où se fait leur authentification. Avec Shibboleth, c'est l'institution à laquelle appartient l'usager qui vérifie qu'il est bien inscrit dans son annuaire et transmet au fournisseur de contenu les informations nécessaires à l'accès. L'échange d'informations entre Shibboleth et les services visés se fait dans un environnement web, permettant un accès rapide aux ressources demandées.
L' Université de Californie du Sud, une des sept universités américaines du projet Scholars Portal (portail de méta-recherches, projet de l'ARL) teste actuellement Shibboleth pour interroger Scholars Portal (http://www.arl.org/access/scholarsportal ).
Une nouvelle version de Shibboleth est prévue en 2004, les développements ultérieurs concerneront en particulier la recherche de compatibilité avec les portails.
L'Argentine compte 36 universités subventionnées par l'État, 50 universités privées et un grand nombre d'institutions publiques spécialisées dans les activités de recherche. Le secteur scientifique et technique a été particulièrement ébranlé par la crise économique de fin 2001, d'autant qu'elle fut précédée de nombreuses années de manque d'investissements, de non renouvellement de la population des chercheurs et de fuite des cerveaux affectant surtout les post-doctorants.
Pour faire face à ces problèmes, les autorités gouvernementales ont commencé fin 2003 à augmenter les budgets de la recherche et à mettre en oeuvre un programme destiné à reconnaître les activités de recherche : soutenir les projets et promouvoir la réinsertion des chercheurs qui se sont expatriés.
Malgré une situation longtemps critique, les chercheurs argentins sont internationalement reconnus et plusieurs ont reçu des prix Nobel : Luis Federico Leloir (prix Nobel de chimie en 1970), César Milstein (prix Nobel de médecine et pharmacologie en 1984). Un autre paradoxe est que l'accès à Internet est rapide et peu coûteux en ville mais pose problème dans certaines régions (infrastructure obsolète, voire « déserts » au niveau des communications). Le paysage de la recherche se caractérise par son morcellement : de nombreuses unités éparpillées sur tout le territoire, organisées en petits réseaux disciplinaires se partageant très peu de ressources. Fin 2001, la crise économique a divisé par trois au moins les revenus des argentins et contraint les unités de recherche à se désabonner massivement des revues imprimées, privant les chercheurs d'information à jour.
Cependant, dès février 2002 naissait le projet de portail « Bibliothèque Numérique de Sciences et techniques » (http://www.biblioteca.secyt.gov.ar ), inspiré de l'exemple brésilien « Periodicos » (http://www.periodicos.capes.gov.br ).
Il s'agissait pour le gouvernement argentin de fournir l'accès à des revues et à des bases de données en ligne indispensables aux chercheurs des 36 universités subventionnées par l'État et de quatre instituts de recherche nationaux.
ScienceDirect d'Elsevier fut retenu en premier en raison de sa couverture disciplinaire très large. Ouvert en décembre 2002, le portail donne aujourd'hui accès à six bases de données et aux ressources en texte intégral de huit éditeurs (3600 titres environ). Il est administré par une commission composée des représentants des institutions membres ; l'accès se fait par authentification d'adresses IP mais doit en 2004 évoluer vers une nouvelle procédure d'authentification.
Le portail « Bibliothèque Numérique de Sciences et techniques », dans le contexte de 2002 en Argentine, marque un tournant dans l'évolution des moyens mis à la disposition des usagers, cependant son existence demeure très peu connue des media et de la société. Pour assurer sa consolidation et son développement, la volonté politique reste essentielle, de manière à faire reconnaître l'importance de ce « portail de la connaissance du XXIème siècle ».
Christine Stotzenbach
Boursière pour la deuxième année, je suis revenue du congrès encore une fois riche de contacts et d'idées de projets. Je tiens à remercier pour cela et en avant-propos, l'équipe du CFI qui m'a permise de vivre à nouveau cette expérience.
Le thème retenu cette année, « les bibliothèques comme outils pour l'éducation et le développement », lié à mes centres d'intérêt ( responsable de services de formation au CNED et de services documentaires au CNDP), m'a fait assister à des interventions concernant plusieurs domaines connexes : les bibliothèques scolaires, le e-learning, la formation à l'usage de l'information, l'éducation-formation- recherche. J'ai également suivi une journée d'études entièrement consacrée aux télécentres. C'est de celle-ci dont je rendrai compte tout d'abord parce qu'elle me permet de soulever quelques questions récurrentes que se posent les professionnels de l'information concernés par l'accès au savoir et par la formation des utilisateurs. Puis, je ferai un bilan synthétique de ce que j'ai pu observer transversalement.
- Sous ce vocable à la typologie variée (on y trouve aussi bien des télécentres populaires que des centres multimédias communautaires ou des télécentres polyvalents, ou encore des centres d'accès à Internet autrement appelés cybercentres), on entend des structures proposant des services collectifs d'information et de communication (téléphone, Internet, lieux de rencontre et de promotion des technologies de l'information et de la communication, de formation également, destinés à pourvoir l'accès aux plus défavorisés). Ces systèmes largement développés par le Centre canadien de recherches pour le développement international, IDRC (www.idrc.ca), libres de tout modèles, ont en particulier pour objectif de former les utilisateurs aux TIC par l'échange d'expériences, en bénéficiant d'un support dont les coûts sont largement mutualisés - État, collectivités locales, associations, entreprises.
- On constate que ceux qui perdurent sont ceux qui s'insèrent dans une dynamique déjà existante (bibliothèques, écoles), qui impliquent les communautés et qui intègrent, pourquoi pas, les médias traditionnels. L'étude des usages a fait apparaître que le courrier électronique est de loin l'application la plus utilisée. Si les débats portent alors sur la nécessité ou non de « surveiller » les dérives possibles, on s'accorde sur le rôle important qu'ont à jouer les télécentres en termes de création de contenus. Ils pourraient devenir des centres de capitalisation et de diffusion du savoir, couplés avec d'autres médias tels que la radio. La priorité reste celle de la formation à tous les niveaux : celle des « tenanciers » des télécentres, capables d'accueillir , d'orienter, d'assister et de conseiller, tâches que certains voudraient réserver à des éducateurs, celle des utilisateurs, pas toujours « mâtures », qu'il faut sensibiliser et accompagner dans leurs initiatives.
- Les télécentres sont à la recherche de soutiens pour développer des programmes d'enseignement à distance employant des approches de libre connaissance où les contenus créés par les membres des télécentres soient librement édités sur leurs sites Web (dans l'idée de créer des modèles qui puissent être reproduits). On prévoit de développer des systèmes Web de gestion sous la forme de logiciels libres, pour soutenir la croissance des télécentres communautaires.
Avec l'aide de la Banque mondiale, un certain nombre de programmes ont été lancés en direction des zones rurales défavorisées. Citons quelques expériences réussies au Bénin et au Laos qui ont développé des communautés de pratiques virtuelles s'appuyant sur le partage de compétences et de savoirs (www.songhai.org), et le réseau libre des télécentres communautaires au Brésil, soutenu par l'UNESCO.
NB : Les éléments énoncés ci-après ressortent du bon sens commun sans doute, mais il me semble important de les répéter tant ils sont essentiels pour la bonne marche de n'importe quel projet.
- Bien évidemment, la fourniture des équipements et des connexions est indispensable, mais elle ne suffit pas. Tout projet repose sur l'engagement de ceux qui sont concernés ; Mais là encore, cela ne suffit pas. Il faut qu'ils soient formés, c'est-à-dire capables de gérer et d'animer des systèmes et d'échanger. Au Mali et au Kenya, où diverses actions sont menées depuis vingt ans en matière de soutien à la lecture publique, la formation du personnel et des usages qui a été un élément clé des programmes a permis de nourrir un développement à la fois original et ambitieux (voir la communication sur « les tentes de lecture mobile»).
- La recherche d'actions spécifiques par rapport à des groupes cibles dont les besoins ont été identifiés est une préoccupation commune. On s'attache à réaliser des services (forum, portail, messagerie) qui promeuvent l'identité et les intérêts des différentes communautés, traitées comme clientes et non comme sujets. En matière d'accueil, on a comme souci de « rentabiliser » des lieux en les ouvrant davantage. Par exemple, les bibliothèques scolaires ouvertes pendant et hors temps scolaire en Angleterre et dans les pays nordiques. On les appelle d'ailleurs quelquefois « learning resource centre » ou « open learning centre ».
- Les actions s'organisent le plus possible en partenariat impliquant des entités publiques ou privées, locales ou nationales, associatives ou institutionnelles, à l'intérieur de réseaux permettant de développer des synergies entre acteurs divers et des partages d'expériences, mais posant la question du positionnement de chacun (quelle place et quel rôle pour les bibliothécaires et documentalistes dans les réseaux de télécentres ?).
La formation continue des professionnels se développe autour et par les TIC, particulièrement Internet (citons le programme national danois de développement des compétences sur-mesure par « l'apprentissage-action » pour les bibliothécaires). Mais pour l'instant, cette offre n'est pas répertoriée. On ressent désormais un double besoin : à la fois celui de mutualiser les actions de formation et celui de réfléchir à des solutions originales mêlant des méthodes éprouvées et des méthodes innovantes, d'apprentissage traditionnel et à distance.
- Les dimensions éducative et documentaire prennent de plus en plus d'importance dans l'exercice du métier de bibliothécaire, estompant encore davantage les frontières entre les différents métiers des professionnels de l'information que sont les bibliothécaires et les documentalistes. Concernant la formation des utilisateurs, nous aurions par exemple intérêt à réfléchir de façon commune à la question toujours difficile de l'évaluation des impacts et des savoir-faire.
- Le rôle des professionnels de l'information, quels que soient leurs statuts, reste à défendre. Son importance ne va pas de soi partout pour tous (voir à ce propos les déclarations du FAIFE). Mais surtout, leurs nouveaux rôles sont à affirmer. L'évolution de leurs métiers exigent de nouvelles compétences, de nouvelles attitudes et aptitudes, à penser transversal, à s'approprier les espaces collaboratifs, à inventer des dispositifs d'auto et de co-formation.
La solution passe certainement par la construction d'outils et de référentiels communs de compétences des professionnels formateurs ; Il s'agira aussi de garder le cap sur le re-développement en cours de l'activité classique des bibliothèques à l'accès à l'information, avec les outils adaptés à « l'entreprise numérique ».
Je continue à participer au groupe de travail « e-learning » de la section « Education and training » d'autant plus que des objets d'études se sont concrétisés à ce dernier congrès : la réflexion en cours sur l'offre de services et de contenus des télécentres - que certains souhaitent rebaptiser « centres de ressources en information » d'une part, et le recensement des formations à distance existant en Europe devant permettre une étude comparative de la formation des professionnels (initiative de la même section « Éducation et recherche ») d'autre part.
Je compte pour le premier projet pouvoir utiliser ce que j'observe en participant à l'expérimentation de l'ENS, espace numérique du savoir, proposé par le Ministère français de l'Éducation nationale aux enseignants, et pour le second projet, mettre à profit mon implication à divers titres, au sein de divers organismes de formation, au CNED, à l'INTD et à l'ADBS.
Le rassemblement unique international des bibliothécaires offre une grande opportunité aux professionnels de la participation active aux travaux de l'IFLA, des rencontres et échanges entre collègues de tous les coins du globe, d'un suivi des développements dans les domaines particulières de nos différents métiers des bibliothécaires,
Le Congrès de 2004 m'a donné une nouvelle occasion de renforcer les liens professionnels au sein du Comité éditorial de l'IFLA Journal, de suivre les travaux des Sections de la Division IV « Contrôle bibliographique » ou du Comité Permanent de l'UNIMARC , d'assister aux démonstrations dans le cadre de l'exposition , en bref, d'actualiser les connaissances.
Quant à la participation générale (3000 professionnels), elle était jugée particulièrement bonne pour un congrès qui s'est tenu « au bout du monde », pour la première fois dans l'histoire de l'IFLA en Amérique Latine. Le lieu choisi a favorisé une grande présence des professionnels latino-américains (500 personnes de la seule Argentine) ce qui enrichit les connaissances des bibliothécaires d'autres continents.
De nombreux et importants articles dans les quotidiens « La Nacion », « Clarin » témoignaient de l'intérêt général pour ce Congrès mondial des Bibliothèques et de l'Information.
Je ne peux m'empêcher d'exprimer le seul regret et le fait d'envier les collègues parlant l'espagnol. Je me rend compte que les participants anglophones, francophones, nous perdions beaucoup par rapport aux collègues hispanophones, en particulier an matière d'échanges professionnels directs et informelles.
Depuis l'année dernière le Comité éditorial dont je suis membre s'est élargi et compte 10 personnes. Notre travail est coordonné par Stephen Parker, l'éditeur en chef et Ramon Abad , Président du Comité éditorial. (*)
Outre des réunions de travail tenues lors d'un Congrès annuel de l'IFLA (deux ou trois) le Comité continue des échanges professionnelles intenses et régulières par la voie électronique.
Lors des réunions du mois d'août après avoir fait le bilan de l'année passée et du numéro précédant le congrès annuel (consacré habituellement à la région ou pays qui l'héberge), (**) nous préparons le numéro suivant, abordons des questions d'organisation , harmonisons nos pratiques d'évaluation ; cette année il était question de clarifier certains critères d'évaluation, et d'établir un formulaire d'évaluation pour faciliter le travail de coordination à l'éditeur en chef. Nous devons renforcer et rendre plus efficace et plus rapide les contacts avec les auteurs des articles ; malgré nos efforts respectifs la communication électronique pose parfois des problèmes techniques d'incompatibilité des systèmes , ce qui rallonge les délais.
Suite à l'absence exceptionnelle de S. Parker, les réunions du 22 et 26 août ont été menées par R. Abad , en présence de Coordinateur professionnel de l'IFLA, Sjoerd Koopman qui y siège d'office.
Il convient à noter un changement prochain de l'éditeur commercial : bien que Saur reste l'éditeur de la plupart des publications de l'IFLA, la réalisation de l'IFLA Journal passe entre les mains de Sage Publications. Ce changement peut être une occasion d'élargissement de l'audience de ce périodique, au delà même de la communauté de l'IFLA proprement dite.
Mais la plus grosse activité attend toujours le Comité dans les deux mois qui suivent le Congrès.
Pour la fin octobre 2004 nous devions tous d'évaluer les textes proposés par différentes sections pour la publication ; cela représentait une bagatelle d'une cinquantaine d'articles.
La participation au Congrès m'a bien entendu aidée, dans la mesure ou j'ai pu entendre certaines présentations. Mais certaines d'entre elles ont eu entre temps des versions nouvelles !
Pour que l'IFLA Journal ne reproduise pas seulement l'image des congrès annuels de l'Association mais qu'il soit également une ressource d'information professionnelle, le comité éditorial encourage la soumission spontanée d'articles dont les règles se trouvent à la fin de chaque numéro dans le chapitre intitulé « Notes for contributors ». Il convient de noter que les textes doivent être soumis en anglais, sauf de grandes exceptions. Cependant le bureau éditorial a déjà abordé, à plusieurs reprises, y compris en août 2004, la possibilité de soumission des articles dans deux langues officielles (dont l'anglais) afin de faciliter l'évaluation des textes. Évolution à suivre.
Par ailleurs, l'ensemble de l'activité éditoriale de l'IFLA dont l'IFLA Journal fait partie, doit être discutée par les instances supérieures de l'Association. Au jour de la rédaction du présent compte-rendu les décisions n'ont pas encore été communiquées.
(*) Pour la composition du Comité éditorial de l'IFLA Journal se référer à IFLAnet.
(**) À noter également qu'un numéro spécial de la revue « Referencias » (Vol.9, no 1, Aug.2004) avait offert sur une quarantaine de pages (en anglais) une vue générale de bibliothéconomie et bibliothèques en Argentine
En raison de mon expérience professionnelle et de mes compétences en normalisation bibliothéconomique et le suivi des travaux de la Division IV « Contrôle bibliographique », notamment de la Section de Catalogage et celle de la Classification et Indexation je participe à leurs travaux et m'intéresse toujours à ces problèmes transversaux des systèmes d'information, leur organisation et des accès. Parmi les questions abordées celle de la coopération entre différents établissements revient tous les ans « sur le tapis », car le travail en réseau de qualité qui applique les mêmes règles est le garant des recherches efficaces pour l'usager.
Lors de la réunion ouverte consacrée à l'ensemble de la Division IV ( n° 121) des rapports habituels sur l'avancement des travaux de chaque section étaient suivis par d'autres communiqués sur les thèmes précis comme le format Unimarc, le projet FRANAR, le programme ICABS. L'état de l'art en matière du contrôle bibliographique en Amérique Latine a été présenté de façon très détaillé pays par pays (à remarquer une importante liste de références, la plupart en espagnol).
Rappelons que ICABS signifie « IFLA/CDNL Alliance for Bibliographic Standards » - une nouvelle structure créée lors de congrès de l'IFLA de Berlin en 2003 , qui est une alliance entre l'IFLA et la CDNL (Conference of Directors of National Libraries). Son objectif est de continuer et développer le travail des programmes précédents UBCIM et UDT.
Cinq grandes bibliothèques partenaires de l'ICABS (Biblioteca Nacional de Portugal, British Library , Die Deutsche Bibliothek , Library of Congress et National Library of Australia) se sont partagés des tâches particulières dont les détails ont été exposés lors d'une réunion supplémentaire (no 148) . Ces tâches sont : normes bibliographiques au sens large du terme, les formats UNIMARC et MARC21, les schémas des métadonnées et XML, les identifiants permanents, la collecte, l'archivage et la gestion des ressources électroniques en vue de la garantie de l'accès à long terme.
Pour mettre à jour nos connaissances il nous est conseillé de visiter régulièrement <www.ifla.org/VI/7/icabs.htm>.
La réunion informelle du Comité Permanent de l'UNIMARC m'a donné un aperçu très utile sur l'avancement des travaux de cette instance. À noter que dans le cadre de la série « UNIMARC guidelines » a été préparé un document très pratique et illustré d'exemples, dédié aux documents musicaux (manuscrits , enregistrements sonores, livrets, (disponible prochainement).
Voir aussi le rapport de F. Campos disponible sur IFLAnet du Congrès de 2004 ( sous la réunion no 148) et le compte-rendu du Congrès de 2003.
Quelques nouvelles de la Section de Catalogage, publications
L'année dernière j'ai mentionné la première réunion d'experts sur le code international de catalogage, réunion qui s'est tenue à la Deutsche Bibliothek en juillet 2003. Cette réunion avait pour l'objectif d'améliorer les possibilités de catalogage partagé au niveau international par la promotion des règles pour les données bibliographiques et d'autorité employées dans les catalogues des bibliothèques. Elle a inauguré une série des débats régionaux partout dans le monde : la 2ème , concernant l'Amérique Latine, s'est tenue à Buenos Aires juste avant le congrès de l'IFLA 2004 dont le compte-rendu était présenté lors de la réunion ouverte de la Section Catalogage le 24 août. Quant au séminaire de 2003 , ses actes viennent d'être publiés chez Saur ( « IFLA cataloguing principles : steps towards an International Cataloguing Code » ISBN 3-598-24275-1).
Un numéro spécial de CCQ (Cataloging and Classification Quarterly) sera consacré intégralement aux FRBR (Éléments fonctionnels de notices bibliographiques).
Elle était consacrée en grande partie aux métadonnées et aux documents électroniques.
Le projet PARADIGMA de la BN de Norvège cherche les moyens d'assurer un dépôt légal satisfaisant de documents numériques. De ce fait la Norvège espère être en mesure de préserver son patrimoine culturel numérique pour les générations futures, en donnant aux chercheurs la possibilité d'accéder à un archivage du web, au moyen de métadonnées et de recherche « full texte ». Pour ce projet le concept des FRBR a largement été utilisé.
Quant à une autre communication, elle présentait les résultats du travail d'un Groupe sur l'utilisation des schémas de métadonnées fondé au sein de la Section Catalogage en 1998 dont question principale était « Quelles sont les métadonnées essentielles ou « quintessencielles » pour donner accès à un objet numérique ? ». Le rapport intitulé « Conseils sur la structure , le contenu et l'application de notices de métadonnées pour les ressources et collections numériques » soumis à l'enquête internationale fin 2003 devait déterminer, entre autres, une « notice quintessencielle » de métadonnées, c'est-à-dire, un ensemble des éléments les plus fréquemment rencontrés dans divers schémas de métadonnées, qui pourrait être utilisée par les auteurs et/ou les éditeurs de notices électroniques afin d'améliorer la découverte de ressources, et de fournir, là où c'est approprié, des éléments destinés à être intégrés aux notices bibliographiques.
dont je suis membre du Comité Permanent prière de vous reporter aux « Newsletters » ou d'autres documents disponibles sur l'IFLAnet. Le programme de la session ouverte de cette année (réunion no 145) portait sur l'implémentation et l'adaptation des outils globaux d'indexation matière à l'usage local. Le cas de l'Amérique Latine était abordé dans la communication sur le programme SACO concernant les autorités matière qui est une composante du programme de catalogage coopératif (PCC). Ce rapport sur l'activité de SACO en Amérique latine nous a permis également de connaître la genèse du PCC et du programme SACO, découvrir le mécanisme et les paramètres pour la participation à SACO, prendre connaissance des activités courantes au Mexique dans le développement d'une liste bilingue de vedettes matières basée sur la liste des vedettes matières de la Bibliothèque du Congrès (LCSH). Pour plus d'informations consulter le site web du PCC, en particulier sur la page d'accueil de SACO.
L'incontournable SMSI Sommet Mondial de la Société de l'Information - suite
Dans diverses circonstances l'on a pu entendre les comptes-rendus et impressions suite à la première phase du Sommet Mondial de la Société de l'Information qui s'est tenue à Genève en décembre 2003, notamment dans le cadre du Caucus francophone, présidé cette fois par les collègues suisses. Le rôle important que les bibliothèques ont à jouer dans la société actuelle à été, à nouveau souligné ; elles sont relais d'information, des acteurs primordiaux dans l'évolution de la société de l'information, dans son éducation , en garantissant non seulement un libre accès à l'information mais aussi sa qualité et la formation à son utilisation. Le deuxième volet du SMSI prévu à Tunis fin 2005 reprendra les questions de la liberté d'accès à l'information pour le bien des usagers. Un congrès préparatoire se tiendra en même lieu en avril 2005 autour des enjeux de l'information numérique pour la société de l'information. A suivre sans doute des nouvelles au prochain congrès de l'IFLA en 2005.
a sans doute été évoquée par d'autres collègues, notamment les questions de la liberté d'accès à l'information. Personnellement j'ai été touchée par des témoignages , parfois bouleversants ; parmi eux : l'impact de la dictature de Chili sur les bibliothèques (session no 97), le discours des écrivains Mempo Giardinelli (Session Plénière II no 119) ou Gustavo Roldan (session no 144). M. Giardinelli , un auteur qui se juge « bibliothécaire-amateur » est devenu l'écrivain parce que « il y avait une bibliothèque chez lui [dans sa jeunesse, en famille] ». Vivant longtemps en exil, il n'a jamais manqué un livre et ne peut admettre leur destruction. « L'incinérer des livres c'est l'incinérer des idées » . De ce fait une telle société est « culturellement suicidaire ». Étant donné que les livres sont un trésor dans la vie d'un adolescent, (« nous sommes en réalité ce que nous avons lu ») Giardinelli a récemment fondé une fondation pour encouragement de la lecture dont les détails se trouvent sur < www.fundamgiardinelli.org.ar >.
J'ai eu la chance de bénéficier de deux visites privées des bibliothèques petites, mais non sans intérêt.
La bibliothèque « Alfonso el Sabio » située au sein du Musée de Arte Espagnol d'Enrique Larreta , une bibliothèque publique spécialisée de 10 000 volumes (publications argentines, espagnoles et françaises). Elle abrite entre autres la collection privée d'Enrico Larreta , l'écrivain et collectionneur, l'Ambassadeur de l'Argentine en France au début du XXe siècle.
La « Biblioteca Polaca Ignacio Domeyko especializada en temas reacionados con Polonia y su gente » , fondée en 1960, fonctionne grâce bénévolat, avec les moyens réduits , mais qui est très active. Les bibliothécaires avouent que cet établissement joue souvent actuellement le rôle d'un office du tourisme du fait d'un intérêt grandissant pour la lointaine Pologne après son entrée dans la Communauté européenne, et que c'est un besoin réel malgré l'évolution de l'internet. Elle attire du monde grâce a une présence culturelle polonaise assez forte en Argentine, organise des célébration des événements comme le 100 anniversaire de la naissance de Witold Gombrowicz, l'auteur de « Ferdydurke », (bien connu en France ou il a passé des dernières années de sa vie), après une longue période vécue à Buenos Aires. Parmi les projets de la Bibliothèque il est envisagé de créer un archive central sur la présence polonaise en Argentine.
Pour des raisons évidentes beaucoup plus de textes qui d'ordinaire étaient présentés à Buenos Aires en espagnol, mais la traduction simultanée dans la plupart de cas, d'une qualité excellente, permettait la participation des non-hispanophones . Le travail de traduction écrite est toujours très utile et enrichissant, néanmoins très prenant.
À noter deux phénomènes à ce sujet, qui touchent la problématique générale des présentations : 1) Certains textes sont de plus en plus longs, d'autres ressemblent à une transcription de la présentation orale (p. ex. nombreuses illustrations, présentations Power point non rédigées pour la publication écrite etc.). 2). Du temps de l'édition des brochures intitulées « Booklets » les auteurs avaient des limites du nombre des pages beaucoup plus strictes. Cette question a été soulevée et doit être abordée au niveau des Sections et Divisions. D'autre part, l'impression des textes traduits n'étant pas toujours possible sur place, l'on peut remarquer que le travail de traduction écrite sert, mais après le congrès, a relire certains articles.
Comme en 2004, j'ai été frappée par la richesse d'expériences, échanges entre les boursiers francophones exprimés particulièrement après la clôture officielle du Congres, le vendredi 27 août. Il convient d'ajouter que malgré la clôture officielle les réunions des Comités Permanents des Sections et des Bureaux des Divisions se sont tenus le samedi 28 août, et les instances supérieures de l'IFLA seulement le dimanche 29 . De ce fait les membres des Comités Permanents ont normalement travaillé jusqu'à samedi inclus, ce qui étais mon cas.
Outre cette réunion francophone j'ai assistée à la réunion des « officiers francophones » organisée par Réjean Savard lors de laquelle nous avons abordé les questions relatives à la révision de fonctionnement des Sections de l'IFLA, au multilinguisme, aux élections de 2005 et le maintien de la présence des francophones , à la documentation (« Manuel des officiers » = « Officer's handbook » en français ? ; Brochure de présentation de l'IFLA en français est en cours de fabrication), etc.
Encore une fois je tiens à exprimer une immense gratitude envers le CFI et les collègues dont l'aide m'a permis d'accomplir mon travail pour l'IFLA et de continuer à garder les contacts professionnels qui n'ont pas de prix.
"Quelles que soient les formes qu'il a pu prendre - les tablettes de Gilgamesh, les volumes copiés à la main par les moines du moyen-âge, la première bible de Gutenberg, les feuillets de Dickens ou les trois cd-roms de l'Encyclopedia Britannica - le livre a toujours été un hommage à la connaissance et surtout à la vie. Célébrer la vie en ces temps de marchés globaux, de finance et de technologie avancée ? Cela veut dire célébrer les valeurs qui définissent ce qu'il y a de mieux chez l'être humain : le langage, l'imagination, la liberté, la soif de justice, la recherche de l'égalité. Pour nous tous aujourd'hui, le paradis pourrait bien ressembler à une bibliothèque".
Tomas Eloy Martinez
(extrait de son intervention "le livre à l'époque de la mondialisation" lors de l'ouverture du congrès, le lundi 23 août 2004 au théâtre Colon).
Ainsi commença l'une des interventions introductives du Congrès de Buenos Aires, au théâtre Colon, où étaient réunis près de trois mille délégués. L'enthousiasme et le lyrisme de Tomas Eloy Martinez pourraient bien être communicatifs, réveiller nos vieilles consciences européennes et nous faire redécouvrir les valeurs qui sous-tendent notre profession. Je n'avais encore jamais participé à un congrès de l'IFLA. Celui-ci me tenait particulièrement à cœur pour plusieurs raisons :
Les thèmes qui m'intéressaient particulièrement : la situation des femmes, le public des enfants et des jeunes, comment évaluer l'activité d'une bibliothèque, les associations de bibliothécaires, les projets lecture.
Enfin, profitant de ma connaissance de la langue espagnole, je souhaitais rassembler suffisamment d'informations pour brosser un premier tableau de la situation en Argentine et des bibliothèques en particulier. Je m'attarderai donc particulièrement sur ces aspect du Congrès.
Dès lors, plusieurs scénarios sont possibles :
La situation économique et sociale des femmes est encore très difficile dans les pays en voie de développement, notamment en Amérique Latine. Les bibliothèques peuvent jouer un rôle d'accompagnement, d'information et d'intégration.
Au Mexique se pose la question des bibliothèques spécifiques pour les femmes avec des documents appropriés.
Aux USA, des médiateurs amènent les femmes à mieux comprendre le fonctionnement des bibliothèques, à utiliser leur carte par exemple.
En Argentine, ce sont les femmes qui fréquentent le plus les bibliothèques, mais il y a encore beaucoup d'analphabétisme. Des ouvrages spécifiques sur la sexualité, la maternité et les violences sont proposés.
Au Nigéria, le témoignage de Mme Olorunda met en évidence la coupure nord-sud et le retard particulier de l'Afrique dans ce domaine. : les femmes n'ont pas de choix. Elles n'ont pas accès à l'information. Moins de 1% fréquentent les bibliothèques, la plupart en ignorent l'existence. Il faut donc aller à leur rencontre, installer des bibliothèques de rue etc. Les bibliothèques doivent jouer un rôle dans la réinsertion professionnelle, informer sur les droits, la contraception, la santé.
J'ai particulièrement apprécié la matinée du vendredi 27 août, consécrée aux projets lecture.
En conclusion, quelques pistes et objectifs :
► Le goût de la lecture, c'est une séduction, une contagion à transmettre.
► Développer le programme de formation lecture en Amérique Latine.
► Savoir utiliser les médias (comme au Mali).
► Évaluer ses actions.
► Comment l'expérience des uns peut être transposée dans un autre contexte.
Ont notamment retenu mon attention :
Elles sont placées sous le contrôle de la CONABIP (Commission Nationale de Défense des Bibliothèques Populaires), organisme dépendant du Secrétariat à la Culture; dont l'objectif est le soutien, le développement et la promotion des bibliothèques populaires. Cette commission fut créée en 1870 sous l'impulsion du président argentin de l'époque, Domingo Faustino Sarmiento. La CONABIP développe des projets conformes à la réalité de chaque région.
Parmi eux :
Il existe plus de 2000 bibliothèques populaires en Argentine. Une loi de 1986 décrit le fonds spécial pour les bibliothèques populaire et définit leurs missions. Informatisation progressive soutenue par des associations, géréé par des volontaires de la communauté correspondante, la bibliothèque populaire peut recevoir des fonds privés.
Il y a aussi trente-deux bibliobus répartis dans tout le pays et une biblio-barque qui dessert le Delta du Panama.
Une biblio-gare, liée à la Bibliothèque Sarmiento, à Tigre, est à disposition des voyageurs tous les jours jusqu'au samedi midi. Les livres peuvent être réservés et rendus le jour même.
Situé au sein de la Direction Générale de la Femme, ce centre créé en 1989 réunit une documentation sur les thèmes suivants : promotion de la femme, travail, santé, sexualité, famille, milieu ambiant, violence, enfance maltraitée, contraception. On peut aussi trouver des statistiques concernant la situation des femmes, des bibliographies, des études, des adresses, des informations concernant les manifestations, colloques etc. concernant la femme, en Argentine et dans le monde.
En conclusion, ce congrès fut passionnant et fructueux, tant par le contenu des conférences que par la force des rencontres , qui je l'espère, se poursuivront et se traduiront en objectifs. Je retiens en particulier :
Annick Guinery