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Comptes rendus des boursiers 2003

ÉTAT DES LIEUX : SECTION  STATISTIQUES ET ÉVALUATION par Cécile Arnaud

Cécile Arnaud n'est pas une boursière du CFI cette année, mais il a semblé que son rapport général sur la section statistiques était suffisamment important pour figurer dans les comptes rendus du congrès de Berlin

1. Élections des nouveaux officiers et membres de la section

L’année 2003 étant une année d’élection, l’équipe a été partiellement renouvelée. Wanda Dole, présidente de la section (Américaine) et Cécile Arnaud, secrétaire-trésorière de la section (Française) avaient décidé de ne pas se représenter en tant qu’ »officiers » et de passer le relais à d’autres membres de la section. A l’issue d’un vote serré, Mike Heaney (Britannique) et Roswitha Poll (Allemagne) ont été respectivement élus président et secrétaire-trésorière. Deux Français (Valérie Alonzo -Ville de Paris- et Pierre-Yves Renard -INSEE-, absents cette année) restent membres de droit de la section jusqu’à 2005 ainsi qu’un Canadien (Pierre Meunier - Bibliothèque municipale de Montréal). Un nouveau membre élu français (E. Lemau –BU de Rennes 2)  vient de rejoindre le groupe en 2003. Tous les dossiers étant prévus d’être transmis à nos collègues à partir d’octobre, les francophones pourront contacter le nouveau président pour toute information sur la vie de la section et se tenir régulièrement au courant des activités en consultant le site web de l’IFLA (IFLANET). Y sont disponibles la nouvelle brochure de présentation de la section, les coordonnées à jour des membres, les lettres d’information, les liens aux sites statistiques à travers le monde etc.

2. Informations sur les études statistiques en cours dans les pays représentés dans la section

Quelques informations sur les travaux en cours méritent d’être mis en exergue à destination des  collègues francophones. Dans le domaine de la lecture publique, il faut signaler que la ville de Montréal a entrepris un vaste chantier de réorganisation de la bibliothèque municipale à l’occasion d’un changement du cadre administratif général. Afin de s’appuyer sur des données quantitatives et qualitatives objectives pour  prendre des décisions stratégiques qui engageront l’avenir de manière significative,  une place nouvelle a été accordée aux études d’évaluation relatives à la qualité des services et aux mesures de performance, avec le soutien scientifique d’experts britanniques issus du Library and Information Statistics Unit (LISU) de l’Université de Loughborough (http://www.lboro.ac.uk/departments/dis/lisu/service.html).


Aux États-Unis, le consortium LIBQUAL poursuit quant à lui ses travaux dans un nombre accru d’universités. Les études auprès des usagers montrent très clairement les attentes des utilisateurs qui ne distinguent plus « access and content » ; ces derniers sont désireux d’obtenir directement le contenu de l’information qui les intéresse, quel que soit le mode d’accès. On remarque également une forte demande de la part des bibliothécaires américains pour se former aux méthodes d’évaluation et des sessions de formation ont été animés par des experts du programme LIBQUAL cette année. Outre les communications scientifiques données sur ces sujets lors des deux dernières conférences à Glasgow et Boston, les  informations concernant  les projets en cours sont disponibles sur les sites web de l’ALA (American Library Association) et de l’ARL (American Research Library). Au printemps 2003, ont été publiés en onze volumes les résultats de l’enquête LibQUAL+TM menée en Amérique du Nord (Canada compris) sur la qualité des services auprès des utilisateurs (Libqual+TM Spring 2003 Survey Results). .

Quant à l’Angleterre, l’université d’Oxford a entrepris plusieurs études sur l’allocation des moyens et les personnels à la demande expresse des autorités de tutelle. Par ailleurs, il convient de noter que l’application de la méthode LIBQUAL en Grande-Bretagne a exigé quelques aménagements du fait des différences culturelles assez marquées entre les États-Unis et ce pays européen.

3. Communications en session plénière

Le programme de la session a fait état des récentes analyses menées auprès des bibliothèques nationales à travers le monde sur le développement de mesures statistiques et de performance. Ce thème avait été choisi à la suite de contacts pris dès la conférence de Boston entre la représentante française de la section des Bibliothèques Nationales et les deux « officiers » de la section Statistiques puis d’une réunion de travail à Paris en présence de Mesdames Alix Chevallier, Wanda Dole, Claire Vayssade, Cécile Arnaud et de Monsieur Jean-Pierre Cendron.

Après la publication de nombreuses études statistiques et le recours de plus en plus marqué au benchmarking par les bibliothèques universitaires qui forment un groupe relativement homogène, un nouveau domaine de recherche est en train de s’ouvrir dans un secteur où la place souvent unique de chaque bibliothèque nationale dans son pays respectif a longtemps rendu toute comparaison avec d’autres établissements nationaux impossible. La première intervention consistait en un rapport d’étape provenant d’une enquête effectuée auprès de 41 bibliothèques nationales dont 21 ont répondu. Le texte rédigé en Anglais et traduit également en Français donne des précisions concernant les conditions de l’enquête, le questionnaire lui-même et les premières interprétations des données.  La troisième communication concernait les processus de benchmarking dans le secteur des bibliothèques nationales et fournissait des exemples de « meilleures pratiques » (Best Practices). Enfin, la quatrième communication  avait le mérite de présenter des données sur les mesures de performance recueillies auprès de bibliothèques disséminées à travers un vaste secteur géographique, l’Asie et l’Océanie ; il en ressort que les disparités entre établissements paraissent fortes et la culture du benchmarking à ses débuts.

4. Nouveaux projets

Le plan stratégique pour les années 2004-2005, élaboré lors de la dernière séance de travail de la section, énumère les projets à moyen terme du groupe de travail (en ligne à partir de début septembre 2003 sur IFLANET). Nous appelons l’attention des collègues français sur le fait que l’évaluation en bibliothèque publique sera traitée au prochain congrès de Buenos Aires en 2004. Alors que la plupart des membres de la section statistiques et évaluation appartiennent traditionnellement à de grands établissements académiques,  un groupe de travail où les francophones sont bien représentés a été mis sur pied dès la conférence de Boston pour définir une thématique qui tienne compte des orientations données par la nouvelle Présidente élue (Kay Raseroka) pour la conférence, des dernières réalisations dans le secteur des BM et d’une incitation à collaborer entre sections (en l’occurrence,  la section Lecture publique). Une large place sera accordée aux intervenants hispanophones d’autant plus que peu de travaux sur l’évaluation issus de cette aire géographique ont été diffusés jusqu’à présent dans le cadre de l’IFLA. Outre la synthèse qui sera élaborée par Pierre Meunier sur les innovations récentes au Canada, ce projet offre l’opportunité pour les Français de faire connaître à l’étranger les enjeux comme les progrès enregistrés en ce domaine dans notre pays.


SECTION ASIE/OCÉANIE ET FAIFE par Isabelle de Cours

Boursière du CFI, c’est la première fois que je me rends au congrès de l’IFLA. Je viens en effet d’être élue au comité permanent de la section Asie et Océanie, où je suis la seule francophone. Par ailleurs, vice-présidente de l’ABF, j’ai coordonné la rédaction du code de déontologie pour la France et donc les travaux du Faife (Free Access to Information and Freedom of Expression) m’intéressent.

Je résume les temps forts de ma présence à Berlin.

J’ai assisté aux deux réunions du standing committee Asie et Océanie. La première m’a surtout permis de rencontrer les autres membres élus. La seconde, de voir comment je pouvais participer aux projets du comité qui va travailler sur information-literacy pour le congrès de Buenos Aires. La mission de cette section est de « créer des sociétés de l’information en renforçant les professions des bibliothèques et de la documentation et en développant les services fournis par ces professions grâce à une coopération avec toutes les sections de l’IFLA ». Cela passe par les objectifs suivants :

-faciliter l’accès à l’information et l’apprentissage tout au long de la vie ;
-créer une profession compétente et formée ;
-contribuer à la création d’une infrastructure solide en matière d’information ;
-créer une population acquise à l’apprentissage des bases de la recherche de l’information ;
-être capable de trouver des financements pour soutenir des projets.

J’ai proposé de travailler également sur les questions de translittération et sur le traitement des caractères non latins. Avoir avancé dans ce domaine, en y associant plusieurs bibliothèques nationales (la British et le Congrès), pour le congrès de Séoul (2006) intéresse grandement le service des littératures orientales de la BnF et le président du comité de la section Asie de l’IFLA, qui est Australien. Je prépare un projet que le comité attend.

D’autre part, mon expérience à l’ABF va me servir pour soutenir un autre projet du comité : créer des associations nationales professionnelles dans des pays qui n’en ont pas. Une bibliothécaire de Fidji a déjà pris contact avec moi.

J’ai aussi traduit un texte qui portait sur les bibliothèques nouvellement créées dans la province de Gangzhou, en Chine du Sud. J’ai même rencontré son auteur, une jeune Chinoise.

J’ai participé à l'atelier du Faife, invitée par Wallace Koehler et Robert Vaagan, qui proposaient un atelier sur les codes de déontologie. Là encore, j’étais la seule francophone. Cinq présentations brossaient des tours d’horizon de différentes régions : la Scandinavie, l’Amérique du Sud, l’Afrique, les Balkans et l’Europe. Comme je suis chargée de la promotion du code à l’ABF, de sa diffusion et de son actualisation, il était intéressant pour moi de constater que de plus en plus de pays en adoptent un. La spécificité du code français, notamment en ce qui concerne les rapports de la profession avec la tutelle, a été soulignée. J’ai pu approfondir la présentation faite et expliquer les raisons de cette mention dans notre code. Ce qui a été écouté avec intérêt, au point que l’on m’a proposé de signer une communication pour Buenos Aires.

Sept jours, c’est à la fois court, quand il s’agit de comprendre comment se structurent la fédération et la conférence, quand il s’agit de trouver et de rencontrer des correspondants, et long quand les journées chargées se succèdent. Mais cela me permettra d’être plus vite opérationnelle l’année prochaine, parce que j’aurai déjà l’ébauche d’un projet, serai à l’aise avec les autres membres du comité, saurai qui j’ai besoin de contacter et pourrai mieux affiner mon programme à l’avance.

Je suis vraiment contente de pouvoir lancer un travail qui devrait intéresser aussi la Bulac (Bibliothèque universitaire des langues et civilisations)  et d’autres bibliothèques en France.

Enfin, la division VIII aura une grande importance durant la présidence de Kay Raseroka et je trouve intéressant, personnellement et pour la BnF, d’en être un acteur.

          Isabelle de Cours


DÉVELOPPER LA CULTURE DE L’INFORMATION PAR LA FORMATION par Mireille Lamouroux

Je crois devoir rappeler en quelques mots mes fonctions principales pour expliquer mes choix à ce 69è congrès de l’IFLA et pour rendre la lecture de ce rapport compréhensible.

Au sein du réseau SCEREN-CNDP, je participe au plan national de développement des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement scolaire en assurant au niveau régional la coordination de mises à disposition de ressources documentaires à toute la communauté éducative ainsi que la coordination de formation continue pour les enseignants et les formateurs. Je suis également responsable de formations à distance, au sein du CNED, aux concours de recrutement de professionnels des bibliothèques et de l’information.

Prioritairement, mon intérêt porte donc sur le développement de la culture de l’information par la formation au sens large. J’ai donc pour cela « exploré » plusieurs secteurs de la division VII « Éducation et recherche » et propose d’en rendre compte de façon synthétique.

Tout d’abord, un constat

Plusieurs secteurs de cette division (Éducation et formation, bibliothèques scolaires, éducation à l’information, audiovisuel et multimédia) développent des réflexions communes autour de la définition de « la culture de l’information », des modèles d’apprentissage, de la formation à distance, de l’évaluation de ces formations, de la formation des formateurs et du statut de ces derniers.

Deuxième constat

Il semble que de façon universelle, l’élaboration de programmes de formation se fonde théoriquement sur la recherche de la qualité et de la cohérence, et la plupart du temps sur la mise en commun des pratiques existantes. Mais leur mise en place se heurte presque toujours aux mêmes obstacles : des étudiants inexpérimentés et quelquefois effrayés par les technologies, des éditeurs d’outils offrant une aide limitée et des interfaces peu conviviales. Dans ces conditions, la solution la plus satisfaisante est la construction d’outils et de méthodes adaptés. Deux d’entre eux ont retenu mon attention : le didacticiel CALIS et l’outil MetroMeta, parce-qu’ils offrent chacun à leur façon une méthodologie d’apprentissage innovante.

CALIS, Computer-Assisted Learning for Information Searching, développé à Genève dans le cadre du campus virtuel suisse (projet coordonné par Véronique Hadingue), a pour objectif de donner aux étudiants les compétences leur permettant de développer une méthode systématique de recherche et d’identification des informations exploitables et de leur enseigner à utiliser tous les types de ressources documentaires à disposition avec pertinence et efficacité. Une démonstration sera disponible en ligne en novembre 2003 et le projet complètement abouti en décembre 2003.

http://www.geneve.ch/heg/rad/lcv.html

MetroMeta, réalisé par James Turner, professeur agrégé à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de Montréal, est né de l’idée de représenter sous la forme d’un plan de métro l’ensemble des normes relatives aux sciences de l’information, particulièrement celles concernant les méta données, afin de contribuer à leur compréhension et de mettre en relief les rapports entre les standards et les différents intervenants impliqués de leur création jusqu’à leur utilisation.

http://mapageweb.umontreal.ca/turner

Troisième constat : des tendances se confirment.

Même si la technologie est l’élément essentiel de ces formations et l’information de base à maîtriser, on dépasse très vite ce niveau pour travailler sur le contenu et on n’oublie jamais de rappeler que la technologie reste un outil au service d’un apprentissage, utile seulement s’il permet de s’adapter à différents systèmes. Certains n’hésitent pas à dire que l’on passe trop de temps avec la technique au détriment du travail sur le contenu (Vincent Liquète, IUFM d’Aquitaine et Blanca Rodriguèz Bravo, Université de Léon, Espagne).

Très souvent, le web sert de support de diffusion ou complètement ou en partie. Les cours rétablissent l’équilibre entre théorie et pratique à la faveur de celle-ci et reposent très souvent sur le tutorat.

On ne propose pas de programme « universel » à moins qu’il ne s’agisse de tronc de base commun, mais des programmes spécifiques en lien avec la discipline d’appartenance des apprenants.

Les outils et les méthodes sont encore plus orientés usagers en se préoccupant des besoins et exigences des utilisateurs que l’on souhaite faire passer du statut d’utilisateur au statut d’acteur.

Les formateurs collaborent étroitement au sein d’une équipe avec d’autres enseignants. Enfin, si la mise en place d’évaluations est systématisée et donc confirmée (cf. rapport de Claude Morizio, 2002), elle accorde une large place à l’auto évaluation.

Malgré tout, la prise en charge effective de la formation à l’information n’est toujours pas reconnue partout comme une nécessité en dépit de la conviction et de l’engagement personnel de ceux qui s’investissent dans ce domaine. On peut ajouter à cela le manque de culture commune et cohérente pour les apprenants, les formateurs et les examinateurs, aux statuts d’ailleurs très divers. L’ensemble des connaissances concernées restent dispersées et ne facilitent pas la construction d’une culture commune.

C’est ce qui motive la défense d’une certification internationale en culture informationnelle (146 : The international Information Literacy Certificate : a global professional challenge ? Cristobal Pasadas Urena, Université de Grenade, Espagne) qui devrait inciter à concevoir des « curriculum » sous la forme de standards et de modularité.

Trois questions m’intéressent particulièrement : celle de la transversalité des formations quand elle est possible (par exemple entre bibliothèques, musées et archives), celle des dispositifs de formation à distance et enfin celle de la validation-certification des formations.

Je me suis engagée à travailler sur les deux dernières par l’intermédiaire de la liste de discussion e-learning du secteur éducation et formation en proposant des thèmes de tables rondes, des invités et des informations, et en rejoignant le groupe de travail sur la certification internationale (assurant le relais avec le Comité directeur de la certification des compétences de l’ADBS) qui présentera ses premiers résultats au prochain congrès de Buenos Aires dont le thème est particulièrement porteur pour ces questions.

Je souhaite par ailleurs proposer une communication sur l’offre comparée de formation du CNED.

Je reviens riche de contacts, d’idées et d’informations pour faire avancer mes projets et travaux en cours.

Les réflexions de fond sur les formations à l’information, toujours nécessaires, m’ont permis de m’interroger sur celles que je propose. Elles me confortent dans mes tentatives d’élargir les offres de formation continue en développant des échanges avec le secteur privé ; En ce qui concerne les formations à distance, je souhaite privilégier le développement de cours en auto-apprentissage en proposant parallèlement des aides le plus possible personnalisées.

Les communications relatives à la préparation du Sommet mondial sur la société de l’information ont retenu toute mon attention puisque j’ai l’intention d’en témoigner au sein de la commission « Action internationale » de l’ADBS, pour faire suite au travail commencé lors du colloque de novembre 2002 à l’UNESCO sur « La liberté d’expression sur Internet ». Et le portail d’accès à l’information relative à l’éducation dont j’ai la charge au secteur « Éducation » de l’ADBS va pouvoir être enrichi.

Enfin, j’ai pu échanger par mail avec l’auteur chilien dont j’ai traduit un texte pour prolonger la coopération entamée avec son pays dans le cadre du programme européen e-learning de jumelages scolaires virtuels.

Boursière et participante au congrès pour la première fois, je remercie sincèrement le comité français de l’IFLA pour cette expérience enthousiasmante que je viens de vivre et que je souhaite poursuivre.

UN NOUVEAU CONCEPT : LA BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE SANS BIBLIOTHÉCAIRE par Christine Stotzenbach.

Le titre peut paraître provocateur, il n’en correspond pas moins à une nouvelle réalité, présentée au congrès de Berlin lors de la session « Bibliothèques publiques ».

Le National Library Board de Singapour a imaginé et mis en place une bibliothèque publique d’un genre inédit, fondée sur le concept de bibliothèque en libre service complet (Totally Do-It-Yourself (DIY) Library Concept). Elle fonctionne sans personnel sur place avec l’objectif de rendre le même niveau de service qu’une bibliothèque classique. Elle a ouvert ses portes au public le 1er décembre 2002.

Avant de développer ses principales caractéristiques, quelques chiffres et quelques précisions sur son environnement et son histoire :

- Le premier jour de son ouverture, la SengKang Community Library (SKCL) a accueilli plus de 12 300 personnes qui ont emprunté 13 900 documents sur les 120 000 disponibles.

- 128 usagers nouveaux se sont inscrits eux-mêmes.

- Il y a eu 255 demandes de renseignements au moyen d’une borne d’information dénommée « Cybrarian ».

- La bibliothèque fait partie du réseau des 22 bibliothèques publiques et 37 bibliothèques pour enfants desservant Singapour (plus de 4 millions d’habitants).

- Elle est située au 4ème étage d’un grand centre commercial, dans un quartier comptant environ 61 000 habitants.

- Elle est le résultat de la politique menée depuis 1995 pour moderniser le réseau et rendre l’accès aux bibliothèques le moins ennuyeux et le plus attrayant possible.

Pendant les week-ends et les vacances scolaires, les usagers devaient parfois faire la queue 45 minutes pour rendre un livre, et 45 minutes encore pour emprunter un livre. De nombreux automates de prêt ont donc été installés, en 1998 toutes les bibliothèques en étaient équipées. Des boîtes furent également introduites partout, de manière à permettre aux usagers de rendre leurs livres à toute heure, 24 heures sur 24. Néanmoins les bibliothécaires avaient encore beaucoup à faire pour annuler les prêts, une fois les livres retournés de cette manière.

L’apport des nouvelles technologies : de la simplification du prêt jusqu’à la disparition de la médiation en face à face.

1. La gestion du prêt sans intervention humaine :

Après avoir résolu le problème des longues files d’attente du public à certains moments, la question était : comment réduire le temps passé par les bibliothécaires à gérer les retours ?

La solution fut apportée par la collaboration avec une entreprise locale pour tester la technologie RFID (radio frequency identification, identification radiofréquence). Cette technologie, utilisée pour des applications de traçabilité et de contrôle d’accès dans l’industrie, permet une lecture sans contact des étiquettes et la transmission directe de l’information à un ordinateur. Ainsi, dès qu’un ouvrage est déposé dans une boîte de retour, le système annule le prêt sur le compte de l’usager. Il est utilisé également en amont pour les emprunts.

2. Autres fonctions automatisées :

La bibliothèque a mis en place à la demande des usagers, consultés avant l’ouverture de ce nouvel équipement, un système de paiement par carte de crédit (carte de paiement utilisée uniquement à Singapour) pour régler les amendes et autres paiements, ainsi qu’un système permettant à l’usager de voir en ligne et en temps réel quels documents il a sur sa carte. Beaucoup d’entre eux ne se souvenaient pas des documents qu’ils avaient déjà empruntés et demandaient très souvent au personnel ce type d’information.

Après cette étape, les bibliothécaires réfléchirent aux fonctions qu’il restait à automatiser pour rendre les usagers totalement autonomes, sans qu’ils aient besoin de recourir à un(e) bibliothécaire.

3. L’inscription des lecteurs :

Après de nombres discussions dans l’équipe de projet, il fut décidé de faire confiance à l’usager et de ne pas lui demander de montrer les documents nécessaires à l’inscription à un bibliothécaire. Chacun était conscient du risque, l’équipe souhaitait pouvoir revenir sur ce point en cas d’abus, mais jusqu’à présent il n’y a eu aucun problème.

L’usager s’inscrit donc sur une borne à écran tactile dédiée à ce service : les instructions sont simples, il glisse sa pièce d’identité à l’endroit prévu, la machine lit le code de la carte d’identité, il n’a plus qu’à retirer sa carte de bibliothèque à la fin de la transaction.

4. Le renseignement :

Un kiosque accueille l’usager désireux de poser une question, en lieu et place d’un(e) bibliothécaire. Dénommé « Cybrarian », il abrite une poste téléphonique et un PC permettant une interaction en temps réel (co-browsing) avec un bibliothécaire situé dans une autre bibliothèque : l’usager voit, par exemple, sur son écran comment rechercher un livre dans le catalogue, en suivant le cheminement fait par le bibliothécaire sur un PC distant.

Cette bibliothèque innovante rencontre un succès certain : il y a environ 22% de demandes de renseignements de plus que dans une bibliothèque classique et son niveau d’usage est le même que celui de tout équipement nouvellement ouvert, bien qu’il n’y ait pas de bibliothécaire sur place (il y a cependant une personne chargée de la surveillance).

L’équipe de projet travaille actuellement à la conception d’un système permettant de conduire l’usager jusqu’au rayonnage où se trouve le document qu’il cherche.

Le concept du libre service complet sans médiation physique des bibliothécaires est avant tout expérimental mais il est prévu de l’étendre à quelques autres bibliothèques de centres commerciaux pour diminuer les coûts de fonctionnement (réduits de 25% à la SKCL) et surtout pour élargir les horaires d’ouverture (au-delà de minuit certains jours, par exemple, au lieu de 21 heures actuellement). Il est destiné également à s’exporter hors de Singapour, selon la demande.

À plus longue échéance, cette expérimentation pourrait conduire à créer du travail à domicile pour les bibliothécaires, voire à implanter des « cybrarians » partout où ils peuvent être utiles en poursuivant l’effort de rendre les bibliothèques toujours plus proches des usagers.

On peut raisonnablement penser que la technologie utilisée (RFID, logiciels de co-browsing…) sera tôt ou tard utilisée dans nos bibliothèques. Mais ira-t-on jusqu’à créer une bibliothèque sur ce modèle dans un pays où la médiation entre bibliothécaires et lecteurs est loin d’être un vain mot ?

BIBLIOTHÈQUES NATIONALES ET AUTRES SECTIONS par Anne-Françoise Bonnardel

Au cours de l’atelier de la section « Bibliothèques nationales », mon intérêt a été retenu par l’intervention de Geneviève CLAVEL – MERRIN (Bibliothèque nationale suisse, Berne) sur la Bibliothèque européenne » (TEL the European library). Après le succès de « Gabriel » (serveur web des bibliothèques nationales, membres de la Conférence des bibliothèques nationales) européennes, TEL relève le défi de permettre aux bibliothèques nationales de devenir « des portails d’accès au patrimoine culturel de leur pays ».

Financée par la CEE cette étude commencée le 1er février sera terminée fin 2003. Le projet vise à offrir un seul point d’accès aux ressources des bibliothèques nationales européennes : digitales, numérisées (en tenant compte des droits d’auteurs) et imprimées, dans les domaines des lettres, du droit, des sciences sociales, de l’économie et des sciences naturelles, points d’excellence des collections des partenaires. Une équipe cerne les besoins et intérêts du public espéré le plus large possible, du chercheur au citoyen intéressé. Un travail s’effectue également sur les contenus à offrir, sans éviter les indispensables contacts avec les éditeurs, principalement pour les publications électroniques, les systèmes, les métadonnées et les diverses scénarios de collaboration : http://www.europeanlibrary.org

Deux autres interventions : « Une bibliothèque nationale virtuelle pour l’Allemagne :  The Sammlung Deutscher Drucke ( collection d’imprimés allemands)» par Gerd-J. BÖTTE (Bibliothèque nationale de Berlin) et « Services électroniques à la Bibliothèque de Shangaï » par JIANZONG WU (Bibliothèque de Shangaï) sont intéressantes pour leur utilisation spécifique des nouvelles technologies. Ouverte depuis 1996, la nouvelle bibliothèque de Shanghai combine les services que ces dernières permettent et les fonctions de bibliothèque traditionnelle. D’une inspiration tout à fait différente, « The Sammlung Deutscher Drucke (Le recueil des imprimés allemands) a été fondé en 1989, avec l’aide financière de Volkswagen, pour pallier l’absence en Allemagne, pendant des siècles, d’une bibliothèque nationale . Cinq bibliothèques se sont engagées dans un programme de collecte partagée des imprimés allemands publiés en Allemagne ou en allemand, entre 1450 et 1912, constituant ainsi une bibliothèque nationale décentralisée sur plusieurs sites. La bibliothèque de Leipzig a rejoint cette association en 1995, pour la production postérieure à 1912. Une bibliothèque nationale virtuelle est en cours de constitution : http://www.ag-sdd.de

Même intérêt pour le web dans la section des « Bibliothèques d’art », avec l’intervention de Ruth WALLACH (Bibliothèque d’Architecture et Beaux Arts - Université du Sud de la Californie, Los Angeles] qui s’interroge sur le caractère hybride de nos bibliothèques qui combinent les prérogatives institutionnelles, les projets de recherche et les nouvelles possibilités de fonctionnement et de services offertes par les techniques nouvelles. Elle conclut sur l’exigence d’une réflexion anticipative , sur la nécessaire formation des personnels à une nouvelle gestion et sur le rôle des professionnels au cœur de cette mutation vis-à-vis des publics : http://www.usc.edu/isd/archives/la/pubart

Isabelle Le Masne de Clermont et Sylvie.Leray] (Direction des musées de France) se sont exprimées sur les récentes évolutions des bibliothèques de musées qui ont permis une plus grande visibilité de la bibliothèque au sein du musée. Elle s’exprime par l’architecture : les bibliothèques construites ou rénovées selon des programmes préparés par des architectes de renom sont vues ou visitées par le public. L’informatisation et la numérisation suscitent la création de réseaux administratifs, locaux et / ou thématiques qui permettent la connaissance des collections par un plus vaste public que celui des initiés, mais aussi facilitent la recherche y compris au niveau international.

Ces interventions comme celles très nombreuses prononcées dans maintes autres sessions et ateliers renvoient vers les limites et les contraintes imposées par la législation sur le droit d’auteur. Cela constitue la raison d’être de la section « Copyright et autres problèmes de droit » (merci à Michèle Battisti pour les traductions).

J’ai retenu la conférence de Tom COCHRANE (Président du Comité australien sur le copyright et les bibliothèques - Université de Queensland –), « Copyright ou Contrat : la situation en 2002 en Australie », celles de Katy LOFFMAN (Rights Solution, Londres)«  Les exceptions au droit d’auteur et les mesures de protection technique dans l’édition électronique : un défi pour les législateurs » et de Michèle BATTISTI (ADBS) « Lier ou ne pas lier. Pour un usage responsable de l’hyperlien. »

En 2001 – 2002, le gouvernement australien a, pour la première fois dans le monde, réalisé une enquête sur les liens entre le contrat et les exceptions au copyright dans la loi australienne : réponse aux questions et commentaires qui ont accompagné la loi sur le programme numérique.

Après une description de l’environnement de l’enquête et de ses éléments, une analyse du rôle de la commission de la révision de la loi sur le copyright et une présentation des résultats, Tom COCHRANE a insisté sur l’impact de cette loi dans le fonctionnement des bibliothèques dans ce nouveau paysage numérique. Il a conclu sur l’influence des bibliothèques sur la politique publique de l’information en Australie.

Katy LOFFMAN a mis l’accent sur la complexité du droit d’auteur dans le domaine de l’édition électronique. Le défi est de trouver un équilibre entre le législateur garant des intérêts des ayants droit et des utilisateurs, les éditeurs soucieux de protéger leurs publications et les usagers qui doivent bénéficier d’un accès aisé à l’information. Dans tous les pays du monde, les lois sur le droit de l’auteur sont en cours de modifications afin de les adapter à l’environnement numérique, mais le caractère optionnel de certaines clauses de la Directive européenne risque de maintenir au long terme des différences importantes entre les pays européens. Les éditeurs méfiants vis-à-vis de la réglementation encore assez peu précise et d’un public séduit par les opportunités nouvelles tentent de se protéger en s’appuyant sur les moyens de protection technique des documents et les contrats, avec le risque de fermer l’accès à l’usage autorisé et de fausser l’équilibre de la loi. http://www.cla.co.uk : site web de la société de gestion collective britannique pour la reprographie et la numérisation

Michèle BATTISTI a plaidé pour un « usage raisonnable de l’hyperlien ». Après avoir brossé une typologie de l’hyperlien visible ou automatique, elle s’est attardée sur les risques liés à son usage abusif : atteinte aux droits de la personnalité et de la propriété intellectuelle, concurrence déloyale, actes parasitaires, diffusion d’information interdite, atteinte aux droits moraux …; mais elle a néanmoins insisté sur la nécessaire liberté de créer des liens, , valeur ajoutée du web pour la liberté de l’information, tout en respectant des règles de bon usage.

Malgré ces contraintes juridiques, la maîtrise de l’information est devenue une compétence indispensable dans les études universitaires et la vie professionnelle. L’ordinateur et le web constituent deux éléments majeurs des cursus et des programmes puisque la formation à distance s’en trouve largement facilitée avec de réels avantages pour le professeur qui peut dispenser son enseignement à un auditoire plus large et l’étudiant qui peut en bénéficier.

Au cours de la session « Éducation et apprentissage » le projet CALIS (Computer Assisted Learning for Information Searching) présenté par Véronique HADENGUE (Haute École de Gestion – Carrouge, Suisse) en a constitué un très intéressant exemple. CALIS, déposé par la Haute École de Gestion, s’inscrit dans le programme national « Campus virtuel suisse » destiné aux universités et grandes écoles pour encourager les nouvelles technologies, améliorer la qualité de l’enseignement en diversifiant les méthodes pédagogiques, intensifier la collaboration entre les hautes écoles suisses et faciliter la reconnaissance des acquis . Ce didacticiel qui a démarré en 2001, permet d’accéder à distance à un enseignement universitaire de la stratégie de la recherche documentaire. Pour cette première phase de conception et de développement, en multipartenariat comme tous les projets du Campus Virtuel Suisse, trois disciplines ont été retenues (sciences économiques, médecine dentaire, bibliothéconomie) ; puis il sera proposé pour la formation continue des professionnels de l’information et continuera à être développé pour d’autres disciplines.

Par ailleurs Phyllis B. SPIES (OCLC, Woldwide library services – Dublin, Ohio) a présenté les « Résultats d’une enquête réalisée par OCLC (Online Computer Library Center) via le Web sur l’offre de formation permanente et les besoins en formation continue des personnels de bibliothèque ». Dans un contexte de restriction budgétaire et de demande forte de formation pour acquérir de nouvelles connaissances, actualiser des compétences et se maintenir au meilleur niveau, l’enseignement à distance peut apporter une solution pratique et à faible coût. Les professionnels ayant utilisé ces formations via Internet sont très satisfaits même si l’environnement peut sembler manquer de « sérieux », pour les prescripteurs et les consommateurs potentiels .

Si le web a déjà prouvé son rôle déterminant et incontournable dans l’enseignement dispensé dans les universités et grandes écoles, in situ ou à distance, il lui reste encore à s’imposer dans la formation continue. Elle est en pleine expansion sous la pression de professionnels qui expriment des demandes nombreuses, variées, voire très spécifiques.

L’ancienne Table ronde devenue Section «Formation continue et  Apprentissage sur le lieu de travail » (traduction approximative de « Continuing Professional Development and Workplace Learning », grâce à une équipe renouvelée partiellement et enrichie, ouvre également sa réflexion et ses travaux à l’implication des nouvelles technologies en ces domaines. Au cours de la session ouverte, j’ai retenu trois communications .

Iveta GUDAKOVSKA (Centre d’éducation continue pour les bibliothécaires - Université de Lettonie) et Inese A. SMITH (Département des Sciences de l’Information - Université de Loughborough) s’interrogent sur « Dépositaires et enjeux de la formation continue en Lettonie : dix ans d’indépendance ont-ils fait une différence ? » De 1945 à 1991, la formation continue est supportée par diverses institutions publiques. Les professionnels sont obligés d’améliorer leur qualification à intervalles réguliers ; la propagande et l’idéologie sont présentes, même si des visites permettent un échange d’expériences. En juin 2002, lors du congrès annuel de l’Association des Bibliothécaires de Lettonie, un questionnaire a été proposé aux participants sur les moyens donnés aux bibliothèques et bibliothécaires, avant et après l’indépendance : 60% des personnes ont répondu, en soulignant les problèmes financiers posés par une formation continue qui n’est plus prise en charge par l’employeur et leur exigence d’une qualification professionnelle de haut niveau universitaire. En 1998, le ministre de l’Éducation et des Sciences approuve un projet d’éducation pour les adultes qui permet d’inclure les bibliothécaires dans des activités de formation continue : autoformation, visites, conférences, séminaires, formation universitaire de niveau Maîtrise ... La formation continue qui s’appuie principalement sur le Centre de Formation continue pour les bibliothécaires (CECL), constitue pour les professionnels une assurance de développement de carrière et / ou d’augmentation de salaire, une reconnaissance par la hiérarchie et une opportunité de plus grande collaboration .

Un programme spécifique a été mis en place pour les bibliothécaires qui exercent en petite zone rurale (pagasta) et les bibliothécaires scolaires. En mai 2003, le British Council, en collaboration avec le CECL a organisé un stage d’ « Anglais professionnel pour les bibliothécaires » ; la maîtrise de langues étrangères et surtout de l’anglais (seconde langue en Lettonie) est un instrument nécessaire de collaboration et le signe d’un personnel de grande qualité. La Lettonie est impliquée dans des projets internationaux de formation à distance dont le programme européen DELCIS . En 2003 les professionnels lettons ont pu utiliser le programme danois (ICT – Technologie d’information et de communication) avec de réelles perspectives de développement et d’extension. La réponse à la question titre est : « Oui, il y a vraiment une différence ». (Association des bibliothèques universitaires de Lettonie) ; (Bibliothèque nationale de Lettonie)

Kathy ENNIS (Institut des professionnels des bibliothèques et de l’information, Londres) et Graham WALTON ( Northumbria University , Newcastele upon Tyne) ont effectué un exposé sur « L’offre de formation professionnelle continue aux bibliothécaires d’universités dans le secteur de la formation postscolaire : résultats d’une étude nationale effectuée par l’Institut agréé des professionnels des bibliothèques et de l’information (CILIP)» La formation qui suit l’étape de l’instruction obligatoire au Royaume Uni est divisée en deux secteurs : l’éducation postscolaire et l’enseignement supérieur. Les changements de la société ont entraîné une forte demande dans le premier ce qui en modifie les composantes ainsi que les moyens et les besoins d’information des étudiants. Cela a provoqué une nécessaire adaptation des compétences des bibliothécaires qui travaillent dans ce domaine, car les associations professionnelles ont relevé de grandes disparités, au travers des études qui ont été menées. Le CILIP (Chartered Institute of Library and Information Professionals) cherche à produire un outil informant les responsables du développement des personnels de la nécessité de collaborer face à cet immense défi de la formation postscolaire au Royaume uni.

Rachel E. SPACEY (Département des sciences de l’information -Université de Loughborough) a présenté « Une évaluation des nouvelles opportunités du Fonds de programme de formation du ICT pour les équipes de bibliothèques publiques du Royaume Uni » . L’objectif du programme de formation pour le personnel des bibliothèques publiques ( NOF – New opportunities fund) consiste à lui assurer une parfaite maîtrise de la technologie de l’information et de la communication (ICT) et lui permettre une utilisation efficace d’Internet . Certaines équipes sont même en situation d’assister ou de former les lecteurs. Cette formation du NOF peut être considérée comme une ouverture vers de futurs développements de cet environnement en ligne avec lequel les équipes sont devenues familières.

Afin de mettre mieux en correspondance mes fonctions de Responsable Formation au sein du Département des Estampes et de la Photographie de la BnF avec mes centres d’intérêt à l’IFLA, je me suis impliquée au sein de cette nouvelle section ( CPDWL).

J’ai siégé comme observatrice aux deux séances de son comité permanent et exprimé mon projet de me présenter aux prochaines élections. J’ai largement participé au tour de table de propositions pour la publicité de cette section et l’augmentation de ses membres : contacts avec les universités et associations professionnelles, mise en place d’une base d’information sur la formation continue ; ces suggestions ont été favorablement reçues. Je me suis engagée à traduire en français tous documents produits par la section et à nourrir la Bibliographie sur la Formation continue de références francophones. Cet engagement a été apprécié par Réjean Savard (Université de Montréal) qui présidait le Caucus francophone.

Le groupe de travail Francophonie a proposé plusieurs chantiers : mise en place d’un tableau de bord pour les traductions, répertoire des centres de documentation français à l’étranger, contribution au Sommet mondial de l’information (Genève, 2003 – Tunis 2004), création d’une association internationale des bibliothécaires francophones… Les participants à ce caucus ont émis de nombreux avis et suggestions : nécessité de sélectionner les projets, présidence tournante de l’association avec un secrétariat général fixe, création d’une liste de diffusion…La Suisse a été sollicitée pour la présidence du groupe de travail en raison de la tenue du Sommet mondial de l’information, à Genève en novembre prochain.

Cette participation à la conférence de Berlin a été pour moi très positive sur le plan professionnel, tant au sein des sessions et ateliers que dans les relations nouvelles ou renouvelées qui permettent échanges d’informations et projets de voyages professionnels comme sur le plan touristique. En effet Il m’a été heureusement possible de consacrer un peu de temps à la visite de la ville très intéressante en raison de sa situation dans la vallée de la Sprée, de son architecture et de rappels historiques émouvants ainsi qu’à la découverte de quelques uns de ses prestigieux musées : que le CFI en soit remercié.

Anne-Françoise BONNARDEL

ACTIONS DES BIBLIOTHÈQUES FACE À DIVERSES COMMUNAUTÉS de Vincent Liquète

Nous avons choisi cette année de retenir un sujet principal commun à quatre communications durant la 69ème conférence générale de l’IFLA. Nous traiterons du rôle et des actions des bibliothèques face à diverses communautés (indigène, scolaire, homosexuelle et immigré) à l'heure de la société de l'information.

1-Panorama sobre los servicios bibliotecarios en las comunidades indigenas : el caso de Peru (Panorama sur les services bibliothéconomiques à destination des communautés indigènes : le cas péruvien) ; César Augusto Castro Aliaga y Mino Eusebio (Peru) [65- Section Amérique latine et Caraïbes – 03/08/2003]

L'Amérique centrale, la Bolivie, le Pérou et l'Équateur sont les pays d'Amérique du Sud qui ont le plus de populations indigènes : entre 40 et 42% de la population générale.

Déjà de nombreuses expériences ont eu lieu sur le développement du livre. Par exemple, le projet Mapuche au Chili, Enlace Quiche au Guatemala, etc.

Le projet péruvien se démarque par son approche puisqu'il est axé sur une expérience d'éducation interculturelle dans la partie amazonienne du Pérou.

Ce projet général s'appuie sur trois objectifs :

  1. Développer une nouvelle politique de lecture au Pérou
  2. Défendre les spécificités et la richesse des populations indigènes péruviennes (en tant que force de production d’information)
  3. Protéger les connaissances collectives des communautés

Les moyens mobilisés sont de trois ordres :

  1. L'éducation au bilinguisme
  2. La récupération des valeurs de la communauté
  3. L'aide à l'introduction dans le monde indigène des services bibliothéconomiques.

Cette politique d'implantation de services dans les endroits les plus enclavés est accompagnée d'une politique de publication de livres sur la tradition orale et les contes. Parallèlement, mise en place d'un réseau de bibliothèques rurales notamment dans la région de Huancavelica. Ce projet s'appuie en particulier sur le renforcement du réseau d'information sur le développement et l'intercommunication dans le cadre de projets locaux de développement (dans la région de Puno, par exemple).

Un exemple particulièrement intéressant d'intercommunication : la mise en ligne d'informations sur les plantes médicinales, informations fournies et recueillies par les indigènes : exemples : la Quina contre le paludisme, el Yacon contre le diabète,…

À l'issue de ces diverses expériences, César Augusto Castro Aliaga conclut par trois types de propositions :

  1. la nécessité de communiquer autour de ces projets, notamment en proposant dès 2004, un stand d'information sur les bibliothèques indigènes à l'occasion de la 70ème conférence IFLA fin août 2004 à Buenos Aires (Argentine)
  2. Développer des projets communs de formation des bibliothécaires ainsi que des plans de développement commun entre bibliothèques indigènes et bibliothèques générales grands publics partout en Amérique du Sud.
  3. Réfléchir et impulser des stratégies de projets de coopération régionale.

2- International children's digital library (Bibliothèque digitale internationale pour les enfants), Ann Carlson Weeks (College of Information Studies, University of Maryland, College Park, USA) [75- Section Bibliothèques pour enfants et jeunes adultes : présentation– 03/08/2003].

Le projet associe des informaticiens, des bibliothécaires, des chercheurs et divers spécialistes de la production en littérature de jeunesse.

Le projet part d'une constatation : dans de nombreux pays, les élèves parlent deux langues dès leur plus jeune âge, la langue maternelle et celle du pays d'accueil (situation particulièrement vraie aux États-Unis). L'idée a été d'agir de manière ludique sur l'offre de lecture destinée aux plus jeunes, en complément des pratiques traditionnelles de lecture.

D'où le projet ICDL (The International Children's Digital Library) de proposer en ligne une bibliothèque virtuelle d'ouvrages en version intégrale destinés à la jeunesse à partir d'une numérisation des titres sélectionnés.

Cinq buts fondamentaux ont dicté ce projet :

  1. Sélectionner, organiser, collecter et digitaliser des livres d'enfants. Ce travail est effectué en association avec des enseignants et des professionnels des bibliothèques et de la documentation (notamment pour le choix des titres).
  2. Créer des technologies appropriées pour un accès et un usage des enfants (en se mettant à leur portée)
  3. Ouvrir la première tranche du service avant la fin de l'année 2002
  4. Proposer des œuvres littéraires dans une centaine de langues
  5. Greffer des moyens de recherche par zone géographique de production de l'ouvrage ou par titre et/ou catégories d'ouvrages.

L'ouverture de la première version du site a eu lieu en novembre 2002. Actuellement cette bibliothèque propose quelques milliers de titres, dont 40% ont basculé dans le domaine public et 60% ont un copyright négocié auprès des éditeurs.

Quelques chiffres significatifs sur les utilisations de ce service et l'offre éditoriale à ce jour :

L’étape suivante consistera à mener des travaux de recherche approfondis sur les effets de cette offre en ligne sur les attitudes et comportements de lecture. Une première recherche va se dérouler prochainement auprès de 100 enfants âgés de 7 à 11 ans. Les axes de cette première recherche porteront sur :

Afin de consulter le site, se connecter sur : www.icdlbooks.org

3- Schools libraries and social responsibility : support for special groups and issues – the case of homosexuality, L. Anne Clyde (Faculty of Social Science, University of Iceland, Reykjavik ; Iceland) [108- Section Bibliothèques scolaires et Centres de ressources -05/08/2003

De nombreux textes de référence insistent sur le fait qu'un document destiné à un public et/ou aux jeunes ne peut être rejeté pour des questions d'âge, de contenu, de style de vie individuels, de points de vue économiques ou sociaux (article 19 de la déclaration des droits de l'homme, textes éducatifs australiens, etc.…).

Le constat dressé par Anne Clyde semble démontrer que ces divers textes officiels ne sont pas appliqués. Le principe pour les bibliothèques et centres de documentation est de mettre à disposition des publics une offre ouverte et large de documents. Anne Clyde a analysé ces derniers mois des fonds documentaires de centre de documentation scolaire islandais et australien dont le thème portait sur une présentation ou un arrière fond lié à l'homosexualité.

Selon des estimations internationales, en 1992, 7 à 14% des livres destinés aux jeunes et aux jeunes adultes parlaient d'homosexualité. De plus, l’homosexualité présentée était seulement masculine.

Plus tardivement, des études ont démontré que les seuls ouvrages traitant d'homosexualité féminine étaient produits par des auteures.

Le travail présenté par Anne Clyde repose sur l'analyse entre autre de 350 livres. La présentation générale de l'homosexualité dans ceux-ci reste "conventionnelle voire traditionnelle" (dixit).

Les premières enquêtes semblent montrer que l’accès à ces ouvrages dans les bibliothèques scolaires est moins aisé que pour les autres livres. Une étude américaine a révélé (sur 250 écoles) que 50% des collections accessibles ne dépassait pas les 30 documents.

De plus, il semblerait que la plupart des fonds lorsqu'ils existent ne figurent pas à l'OPAC. Le contenu des documents est généralement pauvre sur les plans graphique et illustratif . De la même manière, rares sont les bibliographies et les référencements vers d'autres documents traitant de l'homosexualité. Or, Anne Clyde souligne que selon elle, toute bibliothèque doit être en mesure d'offrir différents points de vue de la société. Pour conclure, cette communication a attiré l'attention de l'auditoire sur la fragilité des politiques d'achat et les orientations intellectuelles de certaines politiques d'acquisition.

4- Danish strategies in public library services to ethnic minorities, Jens Thorhauge (Danish National Library Authority, Copenhague, Danemark) [124- Section Libraries serving the general public -05/08/2003].

Le but des travaux présentés par le professeur Jens Thorhauge est de faire réfléchir les acteurs des bibliothèques à la mise en œuvre de services proactifs afin de disséminer des informations utiles et pratiques aux communautés étrangères du Danemark pour leur permettre de mieux participer à la culture du pays en matière d'emploi, d'éducation, plus largement d'intégration.

Le Danemark peut être qualifié de petit pays (5,3 millions d'habitants), traditionnel dont les deux tiers de la population est inscrite en bibliothèque, et faisant partie des 10 pays les plus riches au monde. De nombreux services destinés à la population sont gratuits pour les Danois. Petit à petit, les bibliothèques d'état et municipales ont eu besoin de mieux organiser l'information destinée aux immigrants et aux nouveaux venants dans le royaume. De nombreuses études de ces dernières années semblaient démontrer qu'il y avait un affaiblissement de l'homogénéité de la nation.

Les estimations les plus récentes donnent 7,7% de la population danoise comme ayant des origines étrangères, dont 40% de la population en âge de travailler au chômage. Ces nouvelles situations risquent à terme d'accroître les tensions sociales entre communautés et population danoise de souche, alors même que jadis le Danemark assurait une grande stabilité sociale d'une génération à l'autre, notamment grâce à sa politique sociale.

Les premiers projets orientés vers les communautés d'origine étrangère ont vu le jour en 1995, notamment à Arrhus où la bibliothèque centrale de la ville donnait sur l'Internet des informations locales, nationales, globales en 12 langues différentes.

Le projet, au fil des années, s'est étendu et regroupe maintenant quelques 130 bibliothèques qui travaillent conjointement à la production d'information électronique pour les différentes communautés (cf. le projet FINFO) ; notamment des informations sur le droit social, la législation du royaume, les conditions de rapatriement, la recherche d'emploi, les permis de séjour, de travail, les soins, la culture ou l'éducation.

Ces derniers temps, un ensemble d'informations ont été produites et diffusées à destination des femmes : informations sur les naissances, la gestion des conflits dans le couple, les femmes battues, les conflits inter-religions dans le couple, l'école, les jardins d'enfants, les droits des femmes au Danemark, etc.

Ces objectifs informationnels ont reçu un écho favorable en 2001, lors du changement de majorité politique. A cette occasion, trois nouvelles stratégies ont été énoncées : garder à tout prix une société démocratique et cohérente, améliorer les conditions de vie et d'éducation des enfants des minorités, enfin, améliorer les conditions de travail et d'emploi de ces mêmes communautés. Un recueil de 114 initiatives a été élaboré pour les bibliothèques du pays.

L'objectif de ce recueil est de tenter une intégration totale en respectant le Démos (au sens de Marcel Mauss, à savoir, "intégrer les droits et devoirs du pays d'accueil, tout en gardant sa composante culturelle d'origine").

Les premiers résultats généraux semblent montrer une plus forte fréquentation des bibliothèques par les diverses communautés.

Parmi les principales initiatives :

Selon l'intervenant, les professionnels danois constatent depuis ces diverses mises en œuvre : un accroissement de leur champ d'actions et d'intervention, une meilleure intégration des populations immigrées, des stratégies communautaires plus offensives et plus efficaces et une réelle responsabilisation des acteurs concernés.

La bibliothèque danoise constituerait un lieu stratégique pour découvrir le pays.

Vincent Liquète


SE PRÉPARER AU PIRE, FAIRE AU MIEUX : PROTÉGER LE PATRIMOINE DES DÉSASTRES, par Sarah Toulouse

Pré-conférence de la section Conservation et restauration de l’IFLA Berlin, 30 juillet-1er août 2003

De nombreux dangers menacent les collections patrimoniales des musées, bibliothèques et services d’archives. Bien que l’on connaisse les dégâts souvent catastrophiques et irréparables que peuvent causer les désastres, tels que les inondations ou les incendies, trop peu d’institutions culturelles savent se préparer au pire. Au vu des récentes catastrophes telle celle de Prague, les responsables de ces institutions prennent conscience de l’intérêt des plans d’urgence. La section Conservation et restauration de l’IFLA a voulu souligner leur importance et encourager leur développement à tous les niveaux en organisant une pré-conférence sur le sujet à Berlin.

Quelques exemples de plans au niveau national ou local ont été présentés. Aux États-Unis, à l’initiative de l’association Heritage Preservation (Conservation du patrimoine) et de l’Agence fédérale pour la gestion des urgences (Federal Emergency Management Agency), 34 associations et agences gouvernementales se sont associées en 1995 pour créer la Force nationale d’intervention d’urgence pour le patrimoine (Heritage Emergency National Task Force. Cette Force a pour mission d’aider les institutions culturelles à mieux protéger les collections et les sites des catastrophes. Elle encourage la prévention des risques et la préparation de plans d’urgence, et fournit aide, conseil et expertise en cas de désastre. A l’heure actuelle, la Force d’intervention a lancé un nouveau projet, « S’unir pour agir », qui doit amener à se rencontrer les responsables d’institutions culturelles et les professionnels de l’urgence (les pompiers, la sécurité civile…), afin de créer et de renforcer les réseaux locaux (il faut connaître les services d’urgence et il faut que les services d’urgence vous connaissent : « invitez le capitaine des pompiers à déjeuner ! »). Le but est également de sensibiliser les responsables politiques, et au-delà le grand public.

En Amérique du Sud, ABINIA (association pour le développement des bibliothèques d’Amérique du Sud) a récemment mené une enquête sur la gestion des catastrophes et les plans d’urgence. Il en est ressorti que seules 22% des bibliothèques possèdent un plan d’urgence, et que 40% seulement le mettent à jour régulièrement. ABINIA va donc développer des recommandations dans ce domaine, et organiser des formations. L’idée est de développer des plans nationaux, en s’appuyant notamment sur les bibliothèques nationales.

Suite à l’explosion d’une usine de feux d’artifice en 2000, un rapport a montré que seuls 3 des 20 musées nationaux aux Pays-Bas avaient un plan d’urgence. En 2002, l’Institut pour le patrimoine culturel (ICN, Instituut Collectie Nederland) a lancé un projet pilote à grande échelle dans la région de La Haye, afin de développer des plans d’urgence dans les institutions patrimoniales. Chaque institution participante est responsable de la rédaction, de la mise en œuvre et de la mise à jour de son propre plan d’urgence. Des réunions sont régulièrement organisées, afin de vérifier l’état d’avancement des plans, de partager les expériences et les difficultés, de s’entraider : cela amène à la mise en place d’un véritable réseau de sauvetage régional. Ce projet permet également de créer un réseau réunissant les professionnels des institutions culturelles, les élus locaux et provinciaux, les services d’urgence, les compagnies d’assurances, les amenant ainsi à mieux se connaître et à travailler véritablement ensemble. Les résultats de ce projet pilote sont très encourageants : 19 institutions se sont dotées d’un plan d’urgence dans la région, et d’autres régions des Pays-Bas prévoient de mener de telles initiatives. Mais le vrai défi n’est pas tant de mettre en œuvre un plan d’urgence, mais de le mettre à jour et de le faire vivre (tout en espérant bien entendu n’avoir jamais à s’en servir !). Dans le même ordre d’idée, il faut souligner l’importance de mettre tout par écrit : aucun des aspects d’un plan d’urgence ne doit reposer sur la mémoire de quelqu’un.

Il est également assez difficile mais indispensable de former le personnel et de tester les plans d’urgence. Il faut que chaque personne se sente impliquée dans un tel plan, aussi bien le personnel que les partenaires et les tutelles. L’un des moyens d’impliquer les tutelles et les services d’urgence est d’intégrer le plan d’urgence pour les collections à un plan plus général traitant également des personnes et des bâtiments. Pour attirer l’attention sur ces plans et démontrer leur intérêt, l’ICN organise en novembre 2003 un colloque intitulé « Glamour for safety and security ».

Autre difficulté rencontrée, la question du budget : idéalement, il faudrait pouvoir prévoir un budget « catastrophe » tout en faisant tout pour n’avoir jamais à y recourir, ce qui n’est pas facile à faire comprendre aux tutelles administratives.

A l’échelle internationale, le Comité international du bouclier bleu (ICBS, International Committee of the Blue Shield) a été fondé en 1996 par les quatre organisations non gouvernementales représentant les archives, les bibliothèques, les musées et les sites au niveau international (ICA, IFLA, ICOMOS et ICOM). Il est l’équivalent de la Croix rouge dans le domaine culturel, et il a pour mission de protéger le patrimoine culturel en coordonnant les actions préventives afin de pouvoir faire face et répondre aux situations d'urgence. Récemment, il est intervenu dans le conflit de Yougoslavie et en Irak.

Des exemples de plans d’urgence en action

Après la théorie, des cas pratiques ont été présentés. Les catastrophes les plus diverses ont été évoquées. L’exemple des tremblements de terre en Turquie a permis de voir que les mesures de protection à prendre sont le plus souvent simples et relèvent du bon sens : attacher fermement les rayonnages aux murs et au sol afin d’éviter leur effondrement ; protéger et emballer les objets dans les locaux de stockage pour qu’ils ne roulent pas, poser des filets afin qu’ils ne s’écrasent pas au sol ; concevoir des supports et des vitrines d’exposition spécifiques…

Les risques et les dégâts liés à la guerre ont été abordés à travers l’exemple du Vietnam, où les collections ont dû être déplacées à de nombreuses reprises et cachées dans des grottes ou des villages éloignés des zones de conflit.

Le problème des incendies a été évoqué à travers un exemple suédois. L’un des aspects abordés dans ce cas a été le choc psychologique causé par la destruction totale de la bibliothèque, aussi bien pour le personnel que pour les usagers. Il peut être intéressant de prévoir dans un plan d’urgence des locaux de repli pour le personnel (ainsi que des tâches à accomplir !), et si possible une solution de rechange pour le public. L’aspect de la communication avec les médias ne doit pas être négligé non plus.

Autre cas de figure dramatique, les ouragans, comme celui qui a touché très violemment la Jamaïque en 1988. De nombreuses bibliothèques furent détruites ou fortement endommagées à cette occasion, mais celles qui avaient un plan de sauvetage s’en sont globalement mieux sorties que les autres, car la plupart des ouvrages détruits ne l’ont pas été du fait de l’ouragan, mais parce qu’on n’a pas toujours su comment les traiter. Les opérations de sauvetage n’ont souvent pu démarrer qu’avec plusieurs jours de retard, car :

Quand le sauvetage a pu peu à peu s’organiser, les conditions restaient difficiles. Sans électricité, il était impossible de congeler les livres mouillés ou d’utiliser l’air conditionné ou même les ventilateurs pour essayer de réduire l’humidité. De nombreux ouvrages ont ainsi été détruits par les moisissures qui n’ont pas manqué de se développer.

L’une des leçons tirées par les conservateurs jamaïcains est qu’il faut toujours s’attendre au pire et surveiller les bâtiments de près, afin de pouvoir repérer et traiter les moindres faiblesses. Il faut également réagir très rapidement après un désastre (le temps est un facteur capital), et pour cela la formation du personnel est primordiale.

L’exemple le plus marquant a été celui de l’inondation de Prague, survenue pendant l’été 2002. La bibliothèque nationale tchèque, qui avait élaboré un plan d’urgence deux ans auparavant, a pu sauver à temps la plus grande partie de ses collections, notamment grâce à une petite équipe qui est restée illégalement dans le bâtiment alors que toute la ville basse avait été évacuée. Mais beaucoup d’autres institutions culturelles, archives, musées, bibliothèques, ont été dévastées. Grâce à une grande rapidité d’action, à l’afflux de volontaires et aux entreprises de congélation qui se sont laissées convaincre, presque tous les documents fragiles et précieux ont pu être congelés dans un délai de trois jours. La question maintenant est de savoir comment traiter ces 4000 m3 de documents congelés. Il y a au moins vingt ans de travail pour des restaurateurs, mais les moyens financiers, matériels et humains font cruellement défaut.

Parmi les leçons à retenir, il y a le problème de la sécurité des locaux pendant ce genre de désastre : si une équipe n’avait pu rester, le risque de vol était très grand. Mais c’était illégal : il aurait fallu pouvoir intégrer cette donnée au plan d’urgence et travailler avec les services de police. Autre point important : conserver une copie du ou des catalogues à l’extérieur du bâtiment, afin de ne pas perdre d’un seul coup des années de travail dans ce domaine, et toute l’histoire de l’institution.

Pour terminer, la pré-conférence s’est intéressée à ce qui peut être fait au préalable, à savoir la gestion des risques. En effet, avoir un plan d’urgence est indispensable, ne jamais avoir à s’en servir est encore mieux : il faut donc travailler également à la prévention des risques, aussi bien externes (climat, environnement…) qu’internes (canalisations, réseau électrique, climatisation…). Le Musée canadien de la Nature a procédé à une analyse des risques de conservation de ses collections à trois reprises, en 1993, 1998 et 2003. Chaque analyse a donné lieu ensuite à un plan de réduction des risques, en mettant en lumière des priorités. Les conditions de stockage ont ainsi pu être grandement améliorées.

La Koninklijke Bibliotheek de La Haye a également procédé à une analyse des risques en préambule à son plan d’urgence. L’étude a fait apparaître que l’un des risques majeurs était celui du vol, et une attention toute particulière est désormais portée à l’accompagnement et à la surveillance des personnes extérieures au personnel mais ayant besoin de travailler dans les locaux.

En conclusion, il est bien entendu qu’avoir un plan d’urgence n’empêchera pas les catastrophes, mais cela doit permettre de garder le contrôle autant que faire se peut et ainsi de gagner du temps, ce qui peut être primordial en cas d’urgence et éviter beaucoup de pertes. Il est primordial de pouvoir faire connaître son plan d’urgence à l’avance, notamment aux services de sécurité, afin d’éviter qu’en cas de désastre, la situation n’échappe totalement aux bibliothécaires. La rédaction de ces documents doit être encouragée, et ce à tous les niveaux.


Section audiovisuel et multimédia par Agnès Colnot

Le 69e congrès de l'IFLA à Berlin représente ma deuxième participation grâce à une bourse du CFI. A cette occasion, il a été plus facile de comprendre comment en tirer vraiment partie et jouer un rôle concret tant dans la vie de l'association que dans le contexte national et local.

Afin de mieux intégrer mes centres d'intérêt à l'IFLA avec mes fonctions et activités professionnelles, j'ai choisi de m'impliquer plus particulièrement dans la section Audiovisuel et multimédia, tout en assistant aux nombreuses conférences et travaux du comité Copyright et problèmes de droit. Ces deux thèmes sont en effet étroitement liés quand on sait les contraintes juridiques qui entravent l'accès à ces documents dans l'environnement analogique et numérique.

1. Section Audiovisuel et multimédia

J'ai assisté à la session ouverte sur le thème L'audiovisuel et le multimédia dans les programmes des écoles de bibliothécaires et de la formation continue.

Parmi les interventions, j'ai choisi d'en présenter trois qui révèlent la diversité et la richesse des sessions ouvertes de l'IFLA : le cas du Mexique, des îles du Pacifique Sud et de l'Université de Montréal au Canada.

La chaire UNESCO sur les nouvelles technologies de l'information : Renforcer les ressources documentaires

Grâce à ses projets de développement du réseau informatique et des services documentaires, d’édition électronique et de multimédia éducatif, l’Université de Colima au Mexique a été reconnue en 1995 comme la Chaire de l’UNESCO sur les nouvelles technologies de l’information et tête de pont pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

Ses activités concernent essentiellement le contenu et le développement de services et de technologies de l’information dans la région. Les bibliothèques de l'Université jouent un rôle de premier plan dans la formation professionnelle au niveau local et régional, ainsi que dans le développement d'outils de gestion informatisé et dans la création de nouveaux projets universitaires dans le domaine des nouvelles technologies.

Ainsi, la Bibliothèque électronique hispano-américaine et caribéenne, Biblioteca digital,(http://bdigital.ucol.mx) , initiative de l’UNESCO,  a été pilotée par la Bibliothèque de l'Université de Colima et a permis ainsi de faire accéder de nombreux professionnels des bibliothèques en Colombie, Mexique et Argentine à la maîtrise des compétences techniques et méthodologiques dans ce domaine. Parallèlement à ce projet, le diplôme de formation aux bibliothèques électroniques a vu le jour dans cette université.

Façonner les bibliothèques d’Océanie : la formation en bibliothèques comme un acteur du changement

Les programmes de l’école de bibliothécaires de l’Université du Pacifique sud répondent aux défis et perspectives des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) et du multimédia dans le Pacifique. L’Université du Pacifique sud, une institution universitaire unique dans la région desservant 12 îles et nations dans le Pacifique, a changé la diffusion de ses enseignements en utilisant une variété de techniques, comme l’audio-graphique, la visio-conférence et WebCT. L'utilisation de l’audiovisuel et des technologies de l’information a permis de surmonter les difficultés qui se posent dans la diffusion des cours.

Les contenus du Diplôme répondent à l’arrivée des TIC, de l’information numérique et du multimédia dans les bibliothèques et la documentation. Un modèle plus performant de bibliothécaire diplômé est désormais capable de faire face aux changements qui affectent les bibliothèques dans la région.

L'enseignement du multimédia à l'école de bibliothéconomie et des sciences de l'information à l'Université de Montréal

L'activité principale du cours de multimédia en maîtrise de l'EBSI porte sur la construction d'un prototype de système d'information multimédia.

Les matériels informatiques et les logiciels propriétaires parfois fort coûteux et évoluant très rapidement, les avantages du choix d'outils publics tels que XML, HTML, JPEG, et de logiciels normalisés qui voient le jour via l'ISO et le WWW Consortium, ont paru évidents. L'utilisation de logiciels publics en remplacement de logiciels propriétaires comporte de nombreux avantages pédagogiques (innovation, contribution au développement de normes et à l'esprit collaboratif du web, libre accessibilité) mais elle n'est pas sans difficulté, liée à la nature de ces outils (instabilité au départ, puis coût humain lié au développement en cours). L'approche qui est faite ici révèle d'un pari sur le développement [plus ou moins] rapide d'outils publics et la création de logiciels éditeurs utilisant les normes du web. Elle souligne aussi l'intérêt de sensibiliser les futurs bibliothécaires à l'enjeu des logiciels libres dans notre profession.

Autre moment riche de ce congrès, la participation à l'atelier de cette section.

Directives ou Recommandations de l'IFLA pour l'audiovisuel et le multimédia en bibliothèques

http://www.ifla.org/VII/s35/pubs/avmg103.htm

L'objectif de cette séance consistait en l'achèvement du travail commencé en 1999 lorsque la Section fixe parmi ses objectifs la révision complète de la première version de 1982 intitulée Recommandations pour les médias audiovisuels en bibliothèques publiques. Elles devront intégrer tous les types de bibliothèque et d'institution et prendre en compte l'évolution des supports et la révolution des technologies de l'information et de la communication. L'avant-projet fut présenté et discuté lors de l'atelier le 7 août 2003. La publication de ce document est essentielle pour la professionnalisation et la reconnaissance de la spécialité de l'audiovisuel et du multimédia au sein de la bibliothéconomie.

Parmi les considérations générales, il affirme que les documents audiovisuels et multimédias doivent être d'accès ouvert et gratuit comme les documents imprimés, qu'ils peuvent permettre un accès à l'information à un public réticent ou peu enclin à utiliser l'imprimé, ainsi qu'aux handicapés visuels ou ceux concernés par d'autres handicaps. C'est pourquoi l'audiovisuel et le multimédia doivent être considérés comme une composante nécessaire d'un équipement et d'un service de bibliothèque.

Outre les définitions des institutions, des domaines et des supports concernés, les Recommandations abordent les problèmes d'organisation et de gestion des collections (acquisition, catalogage, sources bibliographiques etc.), les aspects juridiques (notamment les restrictions d'accès de certains documents), les questions techniques de stockage et d'archivage, les services aux utilisateurs, enfin les aspects de coopération avec les organismes de référence.

On voit que ce travail est une synthèse de tous les aspects de la gestion des collections audiovisuelles et multimédias en bibliothèques et centres de documentation de toute nature.

La Section a par ailleurs présenté, lors du 2e comité permanent, son plan stratégique pour 2003-2005. Elle vise à être un forum international regroupant les personnes travaillant avec des documents non-livre : son images fixes et animées, multimédia. Elle a pour mission de traiter des questions de développement de collection, catalogage, accès et conservation, de promouvoir le développement des compétences de spécialistes sur les sources d'acquisition, les questions techniques concernant les supports et les équipements, les problèmes juridiques liées au transfert de support (notamment la numérisation). Elle souhaite collaborer avec les sections appropriées de l'IFLA ou avec d'autres organismes professionnels.

Les bibliothèques spécialisées en audiovisuel et multimédia doivent tout particulièrement suivre au plan international les évolutions de la législation grâce au travail des organisations comme l'IFLA et EBLIDA.

C'est pourquoi j'ai assisté avec beaucoup d'intérêt comme observatrice aux conférences du Comité Copyright et problèmes juridiques (CLM).

De nombreux sujets furent traités cette année : la conservation et l'accès aux collections de journaux et les problèmes de droit d'auteur, les évolutions récentes sur la situation des bibliothèques dans les traités de commerce international dans les conférences de l'Organisation Mondiale du Commerce, la situation des différents pays européens dans l'adoption de la Directive sur le droit d'auteur dans la société de l'information de mai 2001 (European Union Copyright Directive EUCD).

Parmi toutes ces interventions, je me suis intéressée à la gestion des droits numériques (Digital right management DRM) et aux mesures de protection technique (technical protection measures TPM), deux expressions équivalentes qui concernent les restrictions d'accès aux documents numériques dans les nouvelles législations sur le droit d'auteur dans l'environnement numérique.

Deux analyses faites par des anglo-saxons ont eu lieu sur ce sujet : la première, de Frederick W. Weingarten, American Library Association, sous le titre Les verrous technologiques sur l'information : définition et impact sur les futurs services des bibliothèques, a souligné les craintes et les enjeux pour notre secteur.

La gestion des droits numériques est un terme général utilisé pour toutes les technologies qui permettent de contrôler l'utilisation des documents électroniques accessibles en ligne. Elaborées par les créateurs, éditeurs ou fournisseurs d'accès et de contenus, elles visent à identifier une œuvre et l'usager spécifique de cet œuvre. Bien que présentes dans le Digital Millenium Copyright Act (adopté en 1998), elles ne sont pas en mesure de tenir compte des exceptions reconnues jusque là dans les lois sur le droit d'auteur, l'usage équitable ou "fair use" dans le contexte juridique anglo-saxon. Du point de vue des bibliothèques, ces technologies ont un impact technologique sur nos activités, imposent des restrictions d'accès difficilement gérables et créent de nouvelles obligations légales. C'est pourquoi cette question représente un enjeu important pour nous et nécessite une participation aux débats sur les choix politiques, juridiques et techniques.

La seconde analyse intitulée : Les exceptions au droit d'auteur et les mesures de protection technique dans l'édition électronique, se place dans le contexte européen. La transposition de la Directive du 22 mai 2001 sur le droit d'auteur dans la société de l'information est déjà réalisée dans cinq pays : l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Grèce et l'Italie. Mais l'harmonisation recherchée n'est pas réelle à cause de la diversité des exceptions retenues par les différents pays selon leur tradition juridique et le pouvoir des groupes de pression (voir http://wiki.ael.be ).

Les mesures de protection technique, destinées dans la Directive à protéger des copies pirates et des usages illégaux, sont globales alors que les lois nationales varient. Comment gérer des protections techniques tout en respectant les exceptions autorisées aux usagers par la loi d'un pays donné ? Comment les éditeurs et les législateurs vont-ils relever le défi ? Les éditeurs choisissent de plus en plus la solution du contrat pour l'usager final (matérialisé par le clic "J'accepte" avant d'ouvrir le document), solution inadaptée pour l'usager en bibliothèque, mais également très restrictive par rapport à l'accès au document imprimé. Toutefois des solutions sont mises en place par certains éditeurs, comme la possibilité de feuilleter avant d'acheter, de décharger ou imprimer 5% etc. et de permettre l'accès par mot de passe dans le cas des institutions, sur lesquelles repose la gestion de ce dispositif. Un difficile équilibre entre technique anti-copie et droit de l'usager doit être trouvé, capable de s'adapter aux variantes des différentes lois nationales.

Cette participation au congrès de Berlin a été positive car elle a permis de fixer un objectif précis en lien direct avec mes tâches au sein de ma bibliothèque et de mes activités d'enseignements. Je remercie le Comité français de m'avoir permis de nouer des échanges et des contacts en fonction de mes besoins professionnels.

Agnès Colnot


Le portail idéal ou Comment surmonter le complexe de Google par Laure Delrue [1]  :

Entrer quelques mots clés, et , en un seul clic, obtenir une liste de documents directement accessibles. Voilà l’ambition des portails de nouvelle génération :offrir aux usagers des bibliothèques universitaires et de recherche un accès simple à des documents scientifiquement valides [2] .

L’élément déclencheur du groupe de travail de l’ARL (Association des bibliothèques de recherche américaines) sur les portails documentaires, ou Scholars’ Portal Project, a été, en 1999, un débat sur l’avenir des bibliothèques traditionnelles, et la proposition de Jerry Campbell de créer une sorte de bibliothèque de Babel flottant sur Internet, library.org. Aussitôt est née une réflexion sur la nécessité de mieux répondre aux attentes des étudiants et des chercheurs, en offrant un outil de recherche simple et performant, auquel s’intégreraient des services bibliothéconomiques spécifiques. Une enquête [3] a été menée auprès des bibliothèques membres de l’ARL, elle a permis de dégager un certain nombre de traits de ce portail idéal : un outil susceptible de permettre aux usagers de rechercher parmi de multiples sources (au moins les livres et revues électroniques, et les catalogues locaux) et fédérer ces résultats de recherche,  qui fournirait un service de référence bibliographique en ligne et permettrait de générer automatiquement les requêtes de prêt entre bibliothèques. Par la suite, Larry Woods et Mary Jackson ont rédigé le cahier des charges [4] de ce portail idéal, de façon plus approfondie et précise que ne le permettaient les résultats de l’enquête, sans pour autant s’en éloigner. L’objectif est d’offrir  aux usagers des bibliothèques universitaires et de recherche la facilité d’utilisation de Google, mais avec à la clé des résultats pertinents, et au contenu validé. Il s’agit d’offrir une interface de recherche unique, combinée avec toute une série de services spécifiques, tels qu’un service de référence bibliographique en ligne, de prêt entre bibliothèques, et d’échanges avec les cours en ligne, de permettre aux usagers de se créer leur propre paysage documentaire, évolution personnelle d’un paysage prédéterminé en fonction du profil de chaque utilisateur.

Quel que soit le format [5] du contenu, le standard de méta-données en usage, l’interface de l’éditeur, ou le processus d’identification des utilisateurs, il faut pouvoir accéder aux ressources depuis un point de recherche unique. Rapide, puissant, il donne en un seul clic des résultats dédoublonnés, classés par ordre de pertinence, il intègre les fichiers de cours en ligne, il permet l’identification des usagers, et la diffusion sélective d’information (alertes déterminées selon le profil de l’utilisateur), la possibilité de sauvegarder des résultats ou des équations de recherche.

Enfin, le portail idéal doit offrir des services spécifiques : capturer, intégrer, annoter et échanger l’information recueillie, transférer des données bibliographiques dans un logiciel de gestion bibliographique, vérifier les autorisations d’accès des différents utilisateurs.

Suite aux conditions énoncées dans ce cahier des charges, un fournisseur a été sélectionné en mai 2002, Fretwell-Downing [6] , dont le produit ZPORTAL répondait au maximum de conditions énoncées dans le cahier des charges. Par ailleurs, la firme s’engageait à améliorer ce produit afin de remplir toutes les autres conditions. Les sept bibliothèques participant au projet sont celles de l’université de Californie du Sud,  de l’université de Californie à San Diego, du College Dartmouth,  de l’Université d’Arizona, de l’université de l’État d’Arizona, de l’université de l’État d’Iowa, et de l’Université d’Utah.

En Australie [7] , un projet équivalent a été mené conjointement par la Bibliothèque nationale et un certain nombre de bibliothèques universitaires, à l’échelle du pays : l’AARLIN (Australian Academic and Research Library Network) est né en mars 1999, devant les profondes modifications vécues par le monde de l’information et le mode de diffusion des publications des chercheurs. Soutenu par le ministère de la recherche australien, le projet a démarré en 2001, après rédaction d’un cahier des charges et la définition d’objectifs communs. C’est Ex Libris [8] qui a été choisi, pour six universités pilotes, rejointes en 2003 par 22 autres. Le modèle de l’AARLIN est fondé sur celui des consortiums. La clé du succès à cet égard est bel et bien la collaboration, c’est à dire un engagement et des investissements communs en termes de ressources, engagement fondé sur un projet et des objectifs partagés.

Les services proposés par AARLIN sont les suivants :

Le système d’identification utilisé est fondé sur deux protocoles d’authenfication distincts, le premier est SOAP [10] (Simple Object Access Protocol), basé sur XML pour l’échange d’informations dans un environnement distant, le deuxième est LDAP (Lightweght Directory Access Protocol).

Les projets de développement d’AARLIN sont les suivants :

Certaines bibliothèques, comme celle de l’université de Cornell, ont travaillé de façon isolée avec un prestataire (en l’occurrence EnCompass [11] d’Endeavour), à qui il semble délicat de demander des améliorations techniques, et dont le niveau actuel de service ne donne pas entièrement satisfaction [12] .

Ces projets ne sauraient se passer d’une mutualisation des efforts, pour des raisons politiques et financières, comme en témoignent les exemples plutôt réussis du Scholars’ Portal et de l’AARLIN, même si la collaboration entre établissements entraîne parfois une perte d’autonomie par souci du consensus.


[1] Atelier du 07/08/03 : The Scholars’portal : international perspective

[2] Sur le sujet, on peut consulter les ressources d’information suivantes : résultats des travaux du groupe de travail de la Bibliothèque du Congrès (www.loc.gov/catdir/lcpaig), le groupe d’intérêt sur les portails (LITA : internet portals interest group : libsys.ucr.edu/dona/infomine/IPIG/index.php), et enfin, le groupe de travail de l’association des bibliothèques de recherche (ARL) : www.arl.org/access/scholarsportal/

[3] Une analyse complète de cette enquête se trouve en ligne à l’adresse suivante : www.arl.org/access/scholarsportal/index.html

[4] Un résumé a été rédigé par Mary Jackson dans la revue Library Journal du 15 septembre 2002.

[5] Rappelons l’écueil de la diversité des standards et des normes d’échanges, alias le manque cruel de véritable standard d’échange : Z3950, XML, MARC, Dublin Core, Computer Interchange Museum Information (CIMI), ou l’EAD (Encoded Archival Description)… Outre ces différents formats, le portail doit pouvoir gérer un vocabulaire contrôlé suffisamment étendu pour permettre les recherches par mots-clés.

[6] www.fdusa.com/products/zportal.html

[7] Voir www.aarlin.edu.au

[8] www.exlibris-usa.com/Metalib/index.html

[9] Présélection de ressources

[10] http://www.w3.org/TR/SOAP/

[11] encompass.endinfosys.com/whatis/whatisENC2.htm

[12] voir la présentation de Karen Calhoun, disponible sur Iflanet.