>>> Comptes rendus des boursiers francophones au congrès de Séoul

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RAPPORT GÉNÉRAL

Du 20 au 24 août 2006, s’est tenu à Séoul   en Corée du sud, le 72e Congrès mondial des bibliothèques et de l'information (IFLA). Le thème « Les bibliothèques : moteurs dynamiques pour la société du savoir et de l'information » découle du fait qu’avec l'arrivée du numérique et les développements des technologiques de l'information et des communications, les bibliothèques devoret être les pôles de la société du savoir et de l'information.

Le rôle des bibliothèques doit évoluer parallèlement aux possibilités technologiques. Les bibliothécaires et documentalistes ont en effet leur rôle à jouer pour faire connaître l’importance du numérique dans le développement d’une société d’excellence.

La cérémonie officielle d’ouverture, qui a eu lieu dans la salle dans le Hall Olympia du COEX., a été marqué par les allocutions de son excellence M. Kim Daejung, prix Nobel de la Paix en 2000, ancien président de la République de Corée et par le président de l’association coréenne des bibliothèques et également le président exécutif de IFLA WLIC 2006 de Séoul.

Ce présent rapport s’articulera autour des points suivants :

  1. Les objectifs du congrès ;
  2. Les travaux en sessions : les communications ;
  3. Les communications présentées par les boursiers du CFI ;
  4. Les recommandations
  5. Les expositions
  6. Les visites de bibliothèques

LES OBJECTIFS DU CONGRES

L’Objectif général est de faire partager les expériences entre les pays du sud et le nord sur les meilleures pratiques et réalisations, les lacunes et les défis dans le domaine du métier de bibliothécaire et de documentaliste.

De façon spécifique et pédagogique , ce congres est organisé chaque année pour servir de cadre d’échanges élargis pour permettre en 4 jours de :

Ces objectifs spécifiques sont ceux du CFI, instance qui octroie des bourses aux professionnels étrangers et français selon des critères bien définis.

Sur le plan pédagogique, les communications ont été données par des personnes ressources en matière de bibliothéconomie choisies en raison de la pertinence de leurs communications et aussi de leurs expériences de l’objectif du congres. Les communications devront :

Afin de servir de support aux débats, des communications portant sur les thèmes principaux ont été abordes dans les sections. Il s’agit :

Le congrès a regroupé des participants provenant d’horizons divers, tous, travaillant dans le domaine de la bibliothéconomie notamment les boursiers du CFI, mais aussi des prestataires de services en matière de bibliothéconomie, des maisons d’édition. Ces prestataires ont exposé au niveau du Hall 11 du bâtiment du COEX.

Ont collaboré dans ce rapport général, les participants boursiers du CFI à travers leurs rapports individuels, issus des communications suivies dans les différentes sections. Il s’agit de :

Les communications ont occupé les quatre jours du congrès. Le présent rapport fera un résumé des rapports individuels des boursiers du CFI.

II. TRAVAUX EN SESSIONS : LES COMMUNICATIONS

Pour ce qui concerne les bibliothèques médicales et biologies, les communications présentées par Bruce Madge, Rowena McCullen, Jean Shipman, Kate Oliver et Tony McSean ont tout d’abord défini le terme émergent « d’Informationiste » qui est une personne spécialisée en information clinique, différente des autres bibliothécaires médicaux. L’informationiste diffuse de l’information aux directeurs et personnel de cliniques.

L’informatique médicale a été l’objet d’une autre communication présentée par Win SHI, Guizhi Wang et Senator Jeong.. Elle constitue des bases de données créées sur la base de nouvelles technologies de l’information pour mieux gérer les données des patients.

La déléguée de la FAO a présenté, au niveau de la Section Bibliothèques agricoles, les bases de données AGLINET et AGORA au niveau de la section Bibliothèques agricoles. Ces bases de données permettent aux chercheurs du domaine agricole d’accéder aux informations scientifiques en texte intégral. AGORA est l’équivalent de HINARI, l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Dans la section FAIFE (Free Access to Information and Freedom of Expression), la Communication de la responsable de la Bibliothèque de l’OMS à Genève, a traité de la « Global Health Library » une réponse pour accéder à l’information sur le VIH et SIDA. Cette plateforme virtuelle assemble différentes sources d’information tels que les index medici. Ce fut l’occasion pour l’Afrique du Sud et de Cuba de mettre l’accent sur l’éducation en matière de VIH/SIDA en milieu scolaire.

Dans la section Asie et Océanie, les communications ont porté sur la « promotion de l’Open Access » (OA). Ce mouvement a récemment acquis un intérêt international tant dans les pays développés qu’en voie de développement. Le paysage de l’Open Access marque sa différence et sa supériorité par rapport à l’accès gratuit. Le support financier est un facteur important dans la   faisabilité des projets OA. Les plus grands bénéficiaires des OA sont les lecteurs qui peuvent avoir accès et lire la littérature savante gratuitement. Comme exemples pour la région Asie et Océanie, il y a : African Journal Online (AOL), New Zealand Digital Library (NZDL) ou Scientific Electronic Library Online (SciELO)

À la suite de ces exposés, l’orateur a affirmé que le développement de la recherche scientifique et le besoin de valorisation des productions scientifiques de la Corée du Sud ont amené le pays à s’investir dans des projets OA. C’est alors qu’un système d’archives institutionnelles universitaires a été mis en place. Une étude de cas effectuée en Inde et en Asie du sud sur le plan économique et technologique a montre que l’Open Access est aussi le choix optimal de plusieurs institutions, bibliothèques et centre d’information. À ce jour, une centaine de revues scientifiques et répertoires en OA sont opérationnels et reconnus par les utilisateurs de par le monde comme : OpenMed@NIC , Medknow Publications, Indian Medlars centre, etc.

Du thème relatif aux technologies de l’information avec les bibliothèques nationales, les bibliothèques universitaires et de recherche et la gestion du savoir , il ressort des communications plusieurs définitions de la bibliothèque publique et du terme "public". Ces termes mis dans un contexte éthique ont fait l’objet de discussions intenses par les participants. Aussi, il est ressorti que la gestion et le service sont un duo inséparable et sont les deux des premiers rôles qu’assument les bibliothèques.

Au cours du 71ème congrès d’Oslo, la section Bibliothèques médicales et biologiques reconnaissait qu’un répertoire international des archives institutionnelles est un atout pour la section IFLA. C’est alors que des propositions ont été faites sur la manière dont le HBLS et l’IFLA pourraient apporter leur soutien à un répertoire international des archives institutionnelles et le mode d’utilisation de ce répertoire. Enfin,l’expérience du gouvernement de la Nouvelle Zélande dans le développement des infrastructures de l’information et leur stratégie numérique a été porté à l’attention des participants.

Dans la section des bibliothèques gouvernementales, la première communication présentée par Rebecca Davies d’Angleterre avait pour thème : « Meeting the silent customer’s needs-examples of two simple evaluation methods in the Welsh Assembly Government Library and Publication Service ». La communication fait l’analyse des politiques  des besoins des usagers de la « National Assembly for Wales Office ».  

La seconde communication intitulée « Quality-an angoing pratice and reflection in an governemnt Library>> en français« Qualité – une pratique et une réflexion dans une bibliothèque gouvernementale » a été présentée par deux portugaises Paula Ochoa et Leonor Gaspar. Il est ressorti que des méthodes de qualités et concepts pour les services d’administration, sont basés sur la gestion de connaissance et de compétence au Portugal. Ces stratégies ont suivi un processus tout en développant et en adaptant des modèles.

Shankar Singh a présenté sa communication sur le thème “Status of Power Sector Libraries in India (Government of India) and Users Information Needs . L’intervenant indien après avoir défini "Power section library" comme une institution qui supporte une grande quantité d’agences du pouvoir, incluant le gouvernement, les secteurs publics et privés. Shankar Singh a conclu ses propos en démontrant que le succès de la Power section library, dépend de la rapidité et de la performance des ordinateurs installés dans les bibliothèques.

L’intervention du Japonais Mika Lawlera porté sur The japonese Government Library Network : serving the customers in the new era Il s’est orienté vers « The National Diet Library », qui est la Bibliothèque Centrale, bibliothèque juridique du Japon.  Après avoir fait des comparaisons, l’intervenant s’est posé des questions sur l’avenir d’une bibliothèque centrale dans ce système. En guise de conclusion, le communicateur lance une critique à l’encontre bibliothèques gouvernementales pour avoir, dans le passé, conçu des actions confuses. Heureusement dira t-il, les bibliothèques ont créé de bonnes conditions pour l’avenir des changements de technologies.

La session sur le Contrôle bibliographique « Copyright » a été animée par divers intervenants. Il s’agit de Dick Kanooya, Jabulani Sithole, Heeseob Nam.

La communication de Dick Kanooya, sur le thème du "Copyright, ingenious knowlwdge and Africa’s university libraries: the case of Uganda", est un compte rendu d’une étude de cas sur le copyright de l’ITK (Indigenous and Traditional Knowledge). Le communicateur a montré l’importance des bibliothèques dans la formulation des politiques aux niveaux institutionnel, national et international.

À la suite de la première présentation, Jabulani Sithole a traité du thème «Challenges and constraints impacting on libraries and information centers in documenting and communicating indigenous knowledge for social development». Cette communication s’inscrit dans le cadre des problèmes de protection de droit de la propriété. L’intervenant a également parlé des initiatives prises pour l’exploitation du savoir traditionnel africain sous toutes ses formes d’expression et son droit a la propriété intellectuelle

La présentation de Heeseob Nam a porté sur le thème «The korean –USA Free Trade Agreement ». Cette présentation est un compte rendu d’un accord de libre commerce qui a été conclu entre la République de la Corée et les États-Unis d’Amérique, appelé KORUS FTA. Cet accord a consisté à établir des normes de protection des Droits de la Propriété Intellectuelle par des lois établies de commun accord. La Corée a réussi à créer un nouveau concept de copyright et des Droits Intellectuels qui attribuet une importance capitale au système numérique mondial.

La présentation de POLL Roswitha sur «Quality Measures on a National Scale – Comparison of Projects » a parlé de l’évaluation en bibliothèques à partir des statistiques. Les deux oratrices ont principalement utilisé le concept de benchmarking dans leurs interventions.

POLL Roswitha compare différents projets d’évaluation de bibliothèque pour en dégager une méthodologie et aussi montrer les difficultés inhérentes dans le processus de benchmarking. Le benchmarking est défini comme une méthode de comparaison des bibliothèques. il s’agit d’utiliser des mesures de qualité comme les indicateurs de performance par des enquêtes de satisfaction auprès des usagers selon la norme standard ISO 11620. Cela permet d’identifier les points à améliorer et de consolider le processus d’auto-évaluation.

Mais dans beaucoup de cas il est difficile d’interpréter ces statistiques sans avoir recours au benchmarking. Dès lors des bibliothèques ont essayé de trouver un consensus sur un ensemble d’indicateurs à utiliser pour un benchmarking à un niveau régional et même national.

Afin d’illustrer ces propos, elle a présenté un ensemble de projets de benchmarking entrepris par des groupes de bibliothèques, tels BIX – Library Index, CASL (Council of Australian State Libraries), Swedish Quality Handbook, HELMS (UK High Education Library Management Statistics), Benchmarking of the University Libraries Netherlands et identifier les 55 principaux indicateurs utilisés dans les différents projets.

La communicatrice a fait remarquer qu’un projet de benchmarking n’est pas une petite entreprise et les instruments utilisés sont loin d’être parfaits mais cet outil important entre dans l’amélioration de la qualité dans les bibliothèques participantes.

La Communication de JAGER (Karin de) a parlé de «Towards establishing an integrated system of Quality assurance in South African Higher Education Libraries>» . Dans son exposé, la communicatrice a mis en évidence les impacts des bibliothèques universitaires sur l’enseignement et la recherche. Elle a rappelée qu’en 2004 fut mis en place le Comité des Bibliothécaires de l’Enseignement Supérieur en Afrique du Sud (Committee for Higher Education Librarians in South Africa - CHELSA) qui traite des problèmes suivants :

La méthodologie de collecte de données se base sur dix (10) grandes variables. Cette méthodologie consiste à utiliser à la fois le benchmarking et les enquêtes de satisfaction auprès des usagers. La gestion de la qualité implique la démarche suivante : Inputs (Entrées), Processes (Processus), Outputs (Rendement), Outcomes (Résultats), Review (Bilan)

Il faut reconnaître l’importance du «feedback» dans le processus de l’assurance qualité. Le bilan permet également de réviser les procédures à la lumière des critiques des usagers. Une démonstration de cette pratique a été faite par l’oratrice.

À la section Bibliothèques des Sciences Sociales en collaboration avec la section Bibliothèques Gouvernementales, la première communication, présentée par Mme María Araceli García Martín (PhD) De la Bibliothèque de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale en Espagne avait pour titre :« Le rôle des bibliothèques dans les politiques culturelles de coopération au développement : modèle de gestion de la bibliothèque de l’agence Espagnole de Coopération Internationale (AECI »).

L’agence Espagnole de Coopération Internationale (AECI), institution de l'Administration générale de l'État Espagnol, a pour objectif principal la gestion des ressources accordées à la formation, à la culture ainsi que la gestion des ressources de type économique, infra structurel ou ayant trait à la santé par le développement  des bibliothèques et des centres culturels a travers le monde. De nos jours, l'AECI compte environ 700 000 volumes et couvre les besoins en information de cette vaste organisation. Mme Garcia Martin a montré le rôle positif que joue l’UNESCO dans le domaine de développement des bibliothèques. En effet, cette organisation encourage les autorités nationales et locales à soutenir les bibliothèques publiques.

Ayant les mêmes objectifs que l’AECI, la communicatrice dans sa conclusion   a montré le rôle catalyseur de ces institutions et des bibliothécaires dans la lutte contre les inégalités d’accès à la culture et à l’information. Elle préconise une union de leurs efforts.

Dans la 2eme communication, Yu Zhenglu et Pan Yuntao du Centre de Recherche sur les méthodes d’information de l’Institut Chinois de l’Information Scientifique et Technique de Pékin ont traité de la numérisation : « ETD building the nutrition for researchers ». Pour les communicateurs, la numérisation des thèses doit être une priorité afin de répondre à l’accroissement des besoins des chercheurs. À cet effet, une base de données sur les mémoires et thèses électroniques (MTE) est en cours d’élaboration en Chine. Le gouvernement chinois et les bibliothèques ont joué un rôle important dans la conception de cette base de données.

Maria Elena Dorta-Duque Directrice de l’information scientifique et technique de l’Institut Supérieur des relations Internationales de Cuba a présenté la troisième communication, qui a porté sur : « Le développement des bibliothèques gouvernementales : une expérience de collaboration stratégique dans le domaine des sciences sociales ;».

La communicatrice a montré l’importance de l’information et de la recherche en sciences sociales et sa contribution dans la prise de décision dans les organismes gouvernementaux. Cette prise de décision étant « une tâche très complexe nécessite un soutien tant multidisciplinaire qu’interdisciplinaire incluant celui des sciences sociales ».

Judith Dueck de Huridocs (Système d’Information et de Documentation sur les Droits de l’Homme international à Winnipeg) au Canada a fait une communication sur : « HuriSearch : un nouveau moteur de recherche dynamique construit à travers une collaboration globale».

Le communicateur a présente Huridocs (base de données) et un des outils, Hurisearch, ce moteur de recherche qui indexe plus de 3000 sites d’organisations des droits de l’homme et offre ainsi un accès rapide et facile à l’information pertinente strictement sur les droits de l’homme. C’est un réseau international qui regroupe des experts, documentalistes, bibliothécaires, informaticiens, volontaires, dont le but est de « renforcer les capacités des organisations des droits de l’homme et des institutions nationales des droits de l’homme dans l’utilisation des techniques de documentation, des méthodes de surveillance, des systèmes de gestion de l’information et des technologies disponibles dans la défense des droits de l’homme et dans la prévention de leurs violations ».

Dans la session management et marketing, les thèmes suivants ont été abordés :« Outils de planification stratégique pour demain, la bibliothèque et les professionnels de l'information du 21e siècle  ». Christie Koontz, des États-Unis d’Amérique, membre correspondant du comité Management et Marketing a présenté en guise d’introduction à cette séance un exposé intitulé : « Environmental scanning : discover what is happening outside of the library doors ». Cette intervention est une démonstration sur la gestion des bibliothèques. En effet, pour la communicatrice une bonne gestion des bibliothèques dépend de la capacité des directeurs à prévoir et à s'adapter aux facteurs environnementaux qui changent et évoluent perpétuellement. Pourtant le délai d'exécution dans la prise de décision et la réplique face à ces changements diminuent.

Des méthodes performantes de gestion sont nécessaires pour permettre aux dirigeants de comprendre l'environnement externe et savoir comment le rapprocher à l ‘environnement interne de la bibliothèque. Les organismes compétents créent des divisions ou des départements spécifiques pour soutenir ce type d'activité.

Étant formés pour recueillir, organiser et diffuser l’information, les bibliothécaires doivent rajouter ce processus dans la planification de leur bibliothèque. Ils peuvent utiliser leur expertise pour recueillir les données, évaluer les besoins de leurs utilisateurs potentiels sur une longue période ceci toujours en relation à l’environnement socio-économique de la bibliothèque. En pratiquant ces données pour de meilleures procédures de gestion de la bibliothèque, ils deviennent ainsi leurs propres meilleurs clients tout en fournissant efficacement une meilleure information, au bon moment, avec de meilleurs outils de communication et à l’utilisateur potentiel ciblé.

La deuxième communication sur la « Planification pour la communication stratégique - outils pour la gestion et le marketing utilisés à la Bibliothèque de l'université de Stockholm » présentée par Mme Gunilla Lilie Bauer de Suède, membre du Comité Permanent « Management et Marketing » s’inscrit dans le cadre de l’utilisation de ces procédures modernes de gestion.

J.E. Davies de l’Université de Loughborough en Angleterre a présenté une communication intitulée : «  Meaningful missions, valid visions and virtuous values: an exploration » . L’auteur de la communication expose l’importance de la vision organisationnelle, de la mission d’un service et des valeurs d'organisation qui facilitent la planification et le développement des services à un niveau stratégique.

Le communicateur a mis l’accent sur une expérience de LISU (Library & Information Statistics Unit) de l’Université de Loughborough en Angleterre. En effet, LISU collecte, analyse, interprète et publie des informations statistiques dans le domaine des bibliothèques en Angleterre. Dans cette étude de cas à LISU, la redéfinition du rôle de l'établissement et la sphère de l'activité, les missions, visions et valeurs ont été complètement mises à jour par un processus renouvelé et consultatif.

La vision organisationnelle et les valeurs qui changent en fonction du changement de l’organisation doivent être périodiquement passées en revue pour s’assurer qu’elles restent appropriées et significatives. Elles doivent être très proches de la pratique et imprégner la pensée et l’action professionnelles, ceci pour un bon développement des services de bibliothèques à un niveau stratégique. L’auteur conclut en insistant sur le besoin d'une révision périodique de la mission, de la vision et des valeurs afin d'assurer leur pertinence continue.

I.V. Malhan, professeur et Chef du département de Bibliothéconomie de l’Université de Jammu en Inde a présenté la communication sur « Strategic planning for developing Indian university libraries into knowledge resource and service centres ». Des conclusions, il ressort que les bibliothèques universitaires doivent faire face aux changements qui interviennent dans l’environnement de la nouvelle société de l’information. A cet effet, le communicateur a présenté la situation des bibliothèques universitaires en Inde, leurs modèles d’acquisition, de gestion et de diffusion de l’information. Conscientes de l’urgence du changement, ces bibliothèques tentent à l’aide de la planification stratégique de se développer pour devenir de véritables centres d’excellence de l’information.

L’auteur achève sa communication en soulignant l’impact de la certification ISO sur la planification stratégique et le développement de la Bibliothèque de l’Université de Jammu.

Larry Nash White, Ph.D., du département de Bibliothéconomie de East Carolina University, Greenville, Caroline du Nord, États-Unis a présenté une communication intitulée : «Using the L.E.A 3 .D. Technique to Turn Your Competition into an Emergent Strategic Tool». Le communicateur a présenté la technique L.E.A 3.D technique qui permet de faire face à la concurrence, de fidéliser les clients où les usagers des bibliothèques. Les bibliothèques, les fournisseurs des services d’information qui sont de plus en plus nombreux et la technologie aidant, les utilisateurs ont de plus en plus le choix pour accéder à l’information pertinente. Les responsables des bibliothèques et centres d’information doivent tenir compte de cette concurrence. L’utilisation de la technique L.E.A 3.D doit permettre à ces bibliothèques de répondre activement aux pressions de la concurrence.  

La dernière communication «Changing society, role of information professionals and strategy for libraries » a été présentée par Hisamichi Yamazaki, Ph.D. de Chuo University Tokyo,Japon.

Le communicateur a passé en revue les aspects principaux des changements intervenus autour des bibliothèques, des centres d’information et des professionnels des bibliothèques

L’accent est mis sur les professionnels de l’information dans les bibliothèques spécialisées et les centres d’information qui doivent prendre en considération l’environnement de leur institution dans leur stratégie de développement

L’auteur de la communication donne des directives stratégiques à l’intention des bibliothèques et des professionnels de l’information dans le but de surmonter ces changements environnementaux et d’apporter des améliorations dans la gestion des bibliothèques. Selon l’auteur, il est évident qu'une bibliothèque qui est une organisation qui fonctionne comme une compagnie doit être gérée selon les procédés de planification stratégique.

Dans la session sur les bibliothèques nationales, la problématique numérique a été discutée ala réunion des directeurs de Bibliothèques Nationales. Ainsi, il ressort de la présentation de Linne Brindley de la British Library dont le thème est de « Redéfinir la Bibliothèque du 21ème siècle » que le défi du numérique semble plus grand pour notre siècle, de même que la diversité des sujets et des difficultés. Les axes des nouvelles problématiques s’articulent ainsi autour de :

Ceci implique de nouveaux aménagements et la création de divers événements tels que :

Jean Noël Jeanneney, président de la BnF a traité dans son intervention de «   la bibliothèque numérique européenne ». Cette intervention a mis l’accent sur les étapes de progression dans la réalisation avec les bibliothèques européennes impliquées, aussi a-t-il cité : la mise en place d’une logistique de numérisation de masse d’une part et des tests de numérisation avec IBM dont on est en train de voir les résultats comprenant : le déplacement des livres, l’automation selon les différents formats, les risques et la sécurité, et enfin la validation des résultats. Les entreprises privées participent activement aux tests. Par ailleurs, le coût actuel estimé en mode texte est de 8 à 15 centimes Euro la page.  

Par ailleurs, le directeur général de la Bibliothèque Nationale de France a précisé les différentes étapes de la mise en œuvre de ce chantier.

Au niveau de la «Bibliothèque et Archives du Canada», il faut dire que le mélange archives / bibliothèques a été élaboré pour assimiler compétences pour tout type de collections confondues, et ce grâce aux traitements numériques. C’est un phénomène radical auquel notre profession doit faire face. Le travail en commun permettra d’avancer contre des entités divisées. Il s’agit d’intégrer complètement les deux entités dans un même processus de travail et ce à travers la création d’un nouvel organisme. Ainsi, depuis deux ans, l’accent est mis sur la connaissance et sur la façon dont on en peut faciliter l’accès. Une synergie s’est donc créée et l’accès en a été facilité, encouragé par intérêt, avec une plus forte influence sur les décideurs à travers un système d’information plus puissant

L’intervention de la Directrice Générale de la Bibliothèque Nationale du Québec, a porté quant à elle sur la fusion entre Bibliothèque nationale et Archives qui a eu lieu en janvier 2006. Elle s’intitule : «  Bibliothèque et Archives Nationales ».

Cette tendance intéressante présente une riche porte d’entrée aux citoyens pour la culture et le savoir. L’institution en question s’impose ainsi comme la plus grande institution culturelle du pays, ce qui change à la fois sa position et son rôle. Ainsi, à côté des missions de la Bibliothèque Nationale et des Archives, il y a des fonctions qui se rapportent aux bibliothèques publiques et à la Bibliothèque numérique.

Cette structure offre de nouveaux services à l’adresse du citoyen avec des collections variées : livres électroniques, archives, base de données, services électroniques. C’est un portail immense, une sorte de « bazar » avec un éventail large de documents, une bibliothèque de référence, un catalogue collectif et une organisation pour le prêt inter bibliothèques. Cette expérimentation correspond à l’ouverture des bibliothèques nationales et des archives au plus large public.

L’intervention de Jean Fullertol, Directeur Général de la bibliothèque Nationale d’Australie a porté sur l’interopérabilité de l’archivage sur le web. Les chercheurs veulent en effet avoir accès aux documents par eux-mêmes. En 1996 trois pays participaient à l’archivage sur le web, actuellement ils sont 21. L’exemple du Danemark a ainsi été évoqué : 1998 a marqué le début de l’archivage. Avec 3 récoltes par an, actuellement 80 sites web sont sélectionnés.

Il s’agit enfin par ailleurs de mettre au point la normalisation des outils et de l’archivage. Un questionnaire sera distribué dont les résultats seront publiés à Durban en 2007.

Les problèmes du changement de l’organisation et de la structuration de la conférence des directeurs des bibliothèques nationales (CDNL) ont soulevé des débats qui sont à approfondir à Durban par la révision du règlement. Un projet d’amendement sera soumis avant la prochaine conférence. Il s’agit aussi de débattre de la façon dont les bibliothèques nationales pourraient coopérer pour la numérisation. Les indicateurs de performance de ces bibliothèques nationales   doivent donc être élaborés et définis. La finalisation de ce travail est à établir à travers l’Iso.

Concernant la session Gestion des associations de bibliothécaires, Regina VARNIENE de la bibliothèque nationale et Martynas Mazvydas de Lituanie et Vida Garunkstyte de l'Association des bibliothécaires lituaniens ont présente une communication qui avait pour titre : Advocacy for librairies. The role of library Associations : Experience of Lithuania.

L'Association des bibliothécaires lituaniens créée en 1931 a connu selon les oratrices une interruption de ses activités pendant l'occupation soviétique; mais depuis 1991, l'Association a repris ses activités. Elles ont donné quelques détails sur les objectifs et les statuts de cette association.

Par ailleurs, les oratrices ont indiqué que l'Association a initié en 2005 un projet de bibliothèques virtuelles intégrées ; ce projet qui bénéficie aussi du financement européen ambitionne de numériser trois millions cent cinquante mille (3.150.000) pages ; mais le projet d'après madame VARNIENE pose le problème de conservation de ce document numérique. Concernant l'acquisition de document dans les bibliothèques publiques, les représentantes de l'Association des bibliothécaires lituaniens, soulignent le manque de ressources financières qui handicape beaucoup les bibliothèques publiques ; la plupart des livres notent – elles, datent de 10 ans.

Pour trouver une solution à ce problème, l'Association des bibliothécaires lituaniens a adopté la " Loi des bougies ". Cette loi consiste pour les 4000 bibliothèques du pays, d'éteindre pendant 5 mn leurs lumières, dans le but d'attirer l'attention des citoyens sur ce problème du manque de livre.

La deuxième communication a porté sur : With a little help from my friends : friends of librairy groups as effective multipliers. Cette communication a été faite par Petra HAUKE et Christine MOLLENHAUER   respectivement de l'Institute of Library and Information Sciences et de Humbolt Univesität de Berlin.

Les deux intervenantes ont insisté sur le rôle très important des amis pour la promotion des bibliothèques car ces dernières notent – elles ont besoin d'une reconnaissance publique. L'Association allemande des bibliothécaires qui date de 2002 est composée de volontaires ; cette association selon les oratrices, est décidée de promouvoir les groupes d'amis des bibliothèques. C'est pourquoi, elle a initié en mars 2005 un forum en invitant des conférenciers venant des États – Unis d'Amérique, de la Grande Bretagne, d'Australie et d'Allemagne même. Au cours de ce forum l'Association en collaboration avec les étudiants de la section Sciences de l'Information de l'Université de Berlin a fait un travail remarquable. Elle a également soutenu le projet de livre des étudiants en sciences de l'information en commandant 2000 de leurs livres qu'elle a distribués gratuitement.

La troisième communication était celle de la Malaisie présentée par Zawiyad Baba ancienne présidente de l'Association des bibliothécaires de Malaisie. Après la présentation de on historique et son fonctionnement, l’orateur a informé l’assemblée qu’un fonds d'aide pour Atché a été mis en place. Il a permis de reconstruire le centre de documentation et à former 5 bibliothécaires. Toutes ces réalisations ont pu voir le jour grâce à l'appui d'associations partenaires des États–Unis d’Amérique, de Grande Bretagne, du Canada et bien d’autres.

COMMUNICATIONS PRÉSENTÉES PAR LES BOURSIERS DU CFI

AKSIBI Ahmed, Enseignant chercheur a l’IST a Tunis (TUNISIE), a présenté deux communications relatives aux « Bibliothèques Universitaires du Sud : De la virtualité à la réalité.» et aux «Problèmes et alternatives collaboratives pour les Bibliothèques et les Unités Documentaires Tunisiennes (BUD

Dans la première communication intitulée «Bibliothèques Universitaires du Sud : De la virtualité à la réalité. » le communicateur a montré le rôle des bibliothèques universitaires connectées et l'enseignement en ligne dans l'éducation.

Il ressort de cette présentation la nécessité d’instaurer une démarche par étapes dans l'insertion des nouvelles technologies de l’information dans les BUR du Sud. Cette démarche qui doit respecter les itinéraires de l’informatisation, de la numérisation et finalement de la « virtualisation », apporterait certainement une gestion plus rationnelle des services interactifs à distance.

La deuxième communication qui s’intitule : «Problèmes et alternatives collaboratives pour les Bibliothèques et les Unités Documentaires «BUDAs » Tunisiennes » a été élaborée et exposée pour le compte du groupe de discussion des Bibliothèques Agronomiques Agricoles. Ce groupe cherche à établir des partenariats entre les bibliothèques et les services d'extension pour un meilleur accès à l'information agricole. Vu l’importance du monde agricole surtout pour les pays en développement, l’IFLA a jugé nécessaire la création de ce groupe pour éventuellement fonder une nouvelle section des bibliothèques agricoles.

Pour ce qui concerne les activités associatives auxquelles a assisté le communicateur, il ressort des présentations de cette section lecture dirigée par la Canadienne Mme Gwynneth Evans, qu’il y a un effort de diffusion de bonnes pratiques de lecture à l'ensemble du corps social de leur pays. L’exposé fait aussi ressortir les projets de promotion à la lecture. Ainsi, il y aura : l’Année Nationale du livre en Russie, Festival national des livres qui aura lieu en Novembre 2006 à Washington DC, le Manuel « pour bâtir des nations de lecteurs » projet commun entre des britanniques des russes et des États-Unis. Concernant les manifestations du prochain congrès en Afrique du Sud, le comité a décidé que le thème de la prochaine conférence de la section lecture au congrès de l’IFLA en Afrique du sud, qui aura lieu à Prétoria en pré-session du 15 au 17 août 2007 soit consacré à : « l’Innovation des services multiculturels pour les enfants et les jeunes adultes ».

Quant à la section Théorie et Recherche, la prochaine conférence de la section aura lieu à Durban 2007 avec pour thème: « Forum de la recherche sur les bibliothèques : perspectives africaines. »

Au congrès du Québec en 2008, il est prévu de faire une réunion qui regroupera les écoles et les institutions d’enseignement et de recherche Canadiennes en matière de bibliothéconomie et des sciences de l’information.

De plus,le participant a eu l’occasion d’assister au séminaire de la section, à l’Université de Femmes de Sookmyung   précisément au département de bibliothéconomie et en sciences de l'information :Department of library & information science, Woman University. Le but était d’apprécier l’état de la recherche en bibliothéconomie et en sciences de l'information dans le pays hôte du congrès.

Concernant la recherche et l’enseignement de la bibliothéconomie, l’exposé d’un bibliothécaire coréen a montré qu’en Corée, 32 universités ont des départements de bibliothéconomie et des sciences de l'information (LIS). Ces universités dispensent un enseignement supérieur en bibliothéconomie pendant 4 ans et 6 collèges qui offrent une formation professionnelle de 2 ans. De nos jours, on note un développement exponentiel de la recherche.

Pour une pleine participation des francophones et pour un encouragement à la présentation de certaines communications, les boursiers ont interpellé l’IFLA à travers les recommandations ci-dessous.

RECOMMANDATIONS

Recommandation portant sur l’usage du Français et la donation d’un prix au meilleur projet ; (Recommandation proposé par monsieur Aksibi)

  1. Considérant la non visibilité de la présence de la Francophonie au sein de l’IFLA ;
  2. Considérant la faible participation des boursiers francophones à la présentation de communication ;  

Les participants ont suggéré :

  1. Que soit institué l’usage du Français, dans l’enceinte de l’IFLA ;
  2. Que chaque année, les initiatives et les communications en français soient gratifiées.
  3. Que le meilleur projet méritant en matière de bibliothéconomie et de documentation (les meilleures communications, les meilleurs articles, les meilleurs services à la fois pour l’IFLA et à la Francophonie…) soit récompensé non seulement matériellement mais surtout moralement (des médaillons gravés) et soit affiché aux sites officiels de la Francophonie et de l’IFLA

Recommandation du Comité permanent management et marketing   proposée par NADIA

Le Comité permanent auquel a participé Nadia TEMMAR recommande aux membres de la section :

  1. L’élaboration d’un plan stratégique de la section.
  2. L’annonce du Prix International IFLA de marketing 2007. Prix qui sera décerné par la section en collaboration avec SirsiDynix
  3. La récompense chaque année du meilleur projet de marketing d'une bibliothèque
  4. L’élaboration du projet MatPromo (base de données image)
  5. L’élaboration des thèmes de la conférence de la section au Congrès de Durban en 2007
  6. L’introduction d’un thème « le management des technologies et des systèmes automatisés de bibliothèques dans les pays en développement : logiciels libres VS options commerciales » en collaboration avec la section technologies de l’information et la section Afrique, à la pré-conférence satellite de 2007 à Dakar au Sénégal.

LES EXPOSITIONS

Les distributeurs, les concepteurs, les éditeurs ont eu l’opportunité tout au long du congrès d’exposer leurs produits aux congressistes dans un espace aménagé à cet effet. Les visites de l’exposition ont montré le progrès des nouvelles technologies de l’information et de la communication et leur place dans les sciences de l’information. Les nombreux éditeurs présents à cette exposition nous ont édifiés sur leurs bases de données et les revues scientifiques.

LES VISITES DE BIBLIOTHÈQUES

Le mercredi et le jeudi (23 et 24 août) a partir de 09 h ont eu lieu les différentes visites par les participants selon leur domaine d’intérêt, aux bibliothèques suivantes :

Ces visites de bibliothèques ont fortement impressionné tous les participants d’une manière générale pour leur gigantisme sur le plan architectural et aussi la taille de leur fonds documentaire (collection). Elles ont permis de constater le travail abattu du point de vue fonctionnement par les bibliothécaires coréens.

CONCLUSION

De façon générale, les participants à ce 72ème congrès ont reconnu que sur le plan relationnel, ce congrès fut encore une fois de plus, une occasion de renforcer les relations déjà existantes entre collègues et un moment important d’échange d’expériences.

Au niveau des communications présentées, elles ont permis de mieux comprendre l’évolution rapide de la profession de documentaliste.

Pour certains qui ont participé en tant qu’observateurs aux sessions du comité permanent de la Section des bibliothèques médicales et biologiques, il ressort des échanges que la section a confirmé l’acceptation de certaines présentations telle celle de Pascal Mouhouélo au prochain congrès de Durban.

Tous les participants remercient le CFI notamment Messieurs Pascal Sanz, Marc Chauveinc, Madame Françoise Lerouge et tous les autres responsables de cette institution pour l’aide qu’ils leurs ont apportée, en leur accordant une bourse qui leur a permis d’acquérir cette somme inestimable d’expériences car l’événement du congrès et assemblée générale de l’IFLA constitue un moment important pour tout bibliothécaire, documentaliste et autres spécialistes de l’information. C’est toujours un bonheur d’y participer et un créneau majeur pour l’échange d’expériences.