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>>> Congrès mondial des bibliothèques et de l'information : 74e congrès et assemblée générale de l'IFLA
Québec, Canada 2008,
10-15 août 2008,Québec, Canada

"Bibliothèques sans frontières : naviguer vers une compréhension globale"

Comptes rendus des boursiers français

Bâtiments et équipement de bibliothèques avec Bibliothèques métropolitaines

par Cécile Swiatec

Mardi 12 août 2008
13h45-15h45, salle 2000a

Rénover et renouveler les bibliothèques : le facteur << wouaahhh !>> [1]
Présentation suivie d'une discussion ouverte sur les questions relatives à  la conception de bibliothèques avec un groupe d'intervenants.

La session a été ouverte et modérée par le président de la section, M. Andrew Cranfield.

M. Cranfield a traduit le concept «  wouaahhh !  » en Français par « c'est magnifique ! ». Il a ensuite indiqué des modifications de programme : deux présentations ont été annulées, un cas pratique et un exposé théorique :

  • Restauration et rénovation du Palacio Davalos pour la bibliothèque publique de l'État de Guadalajara, Espagne - JOAQUIN BAU MIQUEL (Ministerio de cultura, Espagne)
  • Transformer la rénovation de bâtiments pour dépasser les attentes des usagers - PATRICIA ALBANESE et PETER GENOVESE (Global Library Consulting, Rochester, États-Unis)

Le programme a, par conséquent, été très pragmatique, et a été composé de deux présentations :

suivies par de brèves présentations sur l'impact du facteur « wouaahhh ! » sur les projets de constructions de bibliothèques par des experts de la section Construction et Équipaient, modérées par la secrétaire de section, Mme Karen Latimer : le facteur « wouaahhh ! », l'équilibre entre fonctionnalité et esthétique dans l'architecture publique, et un rapide tour d'horizon sur le projet de robot en cours à  l'UMKC (University of Missouri Kansas City).

Une séance de discussion entre le public et les experts Mrs. Janine Schmidt, Mrs Sharon Bosticks and Mr. Anders Dahlgren a été annoncée pour la fin de session.

Histoire de deux bibliothèques

JOHN PATKAU (Patkau Architects, Vancouver Canada

La présentation faite par M. John Patkau de Patkau Architects, Vancouver, Canada, était très iconographique. Elle a exposé et expliqué les projets et réalisations de deux constructions de bibliothèques : une création dans le cas de la Grande Bibliothèque du Québec à  Montréal, Canada, et une extension et rénovation dans le cas de la bibliothèque publique de Winnipeg, Canada.

La Grande Bibliothèque du Québec et la bibliothèque publique de Winnipeg sont les deux plus récentes réalisations de grandes bibliothèques dont la présentation a pour cette raison été orientée vers les grandes bibliothèques publiques. En fin de présentation, M. Patkau a énoncé les éléments-clefs qu'il voyait dans la construction d'une grande bibliothèque publique.

M. Patkau a commence par présenter la Grande Bibliothèque du Québec à  Montréal et ses deux composantes : la collection générale et la collection spécialisée ; chacune a été conçue en fonction des attentes et du comportement des publics, et suivant les spécificités des collections. Les photographies permettaient de voir qu'en entrant par l'une des quatre entrées qui marquent chaque côté du hall principal, l'usager a un choix entre plusieurs voies : il peut se rendre directement au coeur de la bibliothèque (collection spécialisée) ou circuler vers le haut ou le bas sur cinq niveaux en direction d'espaces plus ouverts (collection générale, collection pour enfants, bureaux).

La collection générale est organisée comme un espace essentiellement public, accessible par des circulations nombreuses et variées : les salles de lecture, près des murs vitrés, entourent la collection. l'espace de la collection spécialisée est en revanche plus traditionnel et confidentiel : les lecteurs sont assis au centre de la pièce et sont entourés par les collections.

Les circulations sont diverses : les couloirs, escaliers et ascenseurs suivent la conception spiralée des espaces de lecture et de stockage des collections. Les cheminements ont été conçus de manière à  réduire les déplacements des usagers et du personnel. Des espaces ouverts et éclairés, combinés à  des circulations optimisées, sont un des éléments-clefs des grandes bibliothèques publiques.

Le bâtiment est lui-même recouvert de couches successives de matières diverses (verre, cuivre, bois) qui offrent des jeux de lumière et des contrastes de matières. Les jeux de lumière sont rendus possibles par la colonne de lumière creusée dans la bibliothèque sous forme de jardin intérieur, qui descend jusqu'au niveau du métro.

M. Patkau a ensuite souligné les questions d'accès et de sécurité dans les bibliothèques publiques : à  cause du climat rigoureux, la Grande Bibliothèque du Québec devait avoir un accès par la rue mais aussi par le métro où se déroule une grande part de la vie urbaine, l'hiver en particulier, dans un réseau de rues souterraines remplies de boutiques, de restaurants et de services. Il a insisté sur les dangers de blocage de la connectivité urbaine que représente une bibliothèque. Des photographies prises de l'extérieur du bâtiment montraient la volonté d'inclure les accès à  la bibliothèque dans le système de connectivité urbaine, et dans les éléments culturels urbains tels que le quartier étudiant très vivant, ou les installations de bouquinistes dans les rues adjacentes à  la bibliothèque. Il a précisé que le bâtiment lui-même était un élément de la connectivité de la bibliothèque elle-même est très sécurisée et les collections sont en parfaite sécurité, mais d'autres espaces de vie culturelle demandent une circulation beaucoup plus ouverte dans le bâtiment et facilement reliée à  la rue, comme les salles de réunion, les cafés, les boutiques, l'auditorium etc. l'un des éléments-clefs dans la conception de bibliothèques publiques est d'insérer la bibliothèque dans la vie de la communauté.

La bibliothèque publique de Winnipeg

Elle a été un projet de rénovation et d'extension. La première bibliothèque a été recouverte et partiellement enveloppée par l'extension. Les objectifs étaient d'agrandir les espaces et d'ouvrir le bâtiment sur les jardins, la nature environnante, de faire entrer la lumière naturelle et offrir vue depuis les espaces intérieurs.

Les nouveaux espaces ont été reliés aux espaces préexistants, et un grand hall a été créé en transformant le précédent. l'entrée de la bibliothèque est désormais reliée aux passerelles utilisées par les usagers pour circuler dans la ville, surtout l'hiver, et pour passer d'un bâtiment à  un autre. Le hall a donc été agrandir et surélevé. Sa façade de verre relie le bâtiment aux espaces verts extérieurs. Le fait que ce projet ait été une extension et non une construction est important : les arbres alentours étaient déjà  hauts. Les architectes n'avaient donc pas à  créer de jardins : l'objectif était plutôt de renouveler une bibliothèque dans un cadre végétal mature.

Les salles de lecture et les couloirs de circulation, les escaliers et les ascenseurs ont été entièrement retirés de l'ancien bâtiment pour être positionnés dans la nouvelle partie :ainsi, les usagers peuvent lire et se déplacer dans des espaces baignés de lumière naturelle, et jouir d'une vue agréable.

M. John Patkau, après avoir commenté les images du projet et de la réalisation de Winnipeg, a conclu sa présentation en mentionnant neuf points-clefs pour les grandes bibliothèques publiques, qui rappellent que la conception d'une bibliothèque publique implique de réfléchir sur le présent, l'avenir et surtout sur l'évolution des bibliothèques, et sur leur place et leur rôle dans la connectivité urbaine.

Bibliothèque publique de Toronto : cas pratiques

ANNE BAILEY (Toronto Public Library, Toronto Canada

Présentation disponible sur : http://www.ifla.org/IV/ifla74/Programme2008.htm

Mme Anne Bailey de la Bibliothèque publique de Toronto, Canada, a présenté et décrit les réalisations de rénovations de trois annexes de la bibliothèque de Toronto.

Elle a mentionné les questions budgétaires et les développements pour chacune de ces trois réalisations, et insisté sur l'importance de l'avis des communautés d'usagers sur les bâtiments existants qui devaient être rénovés et modifiés.

Sa présentation s'est concentrée sur les bâtiments les uns après les autres. Elle a mis en valeur les préoccupations des usagers, leur affection pour les anciens bâtiments et leurs attentes vis-à-vis des nouveaux. Elle a décrit les processus pour chaque bibliothèque, les budgets et leurs aléas, et a identifié les parties des bâtiment qui ont été conservées ou, au contraire, modifiées.

Mme Anne Bailey a présenté les réactions des usagers après les rénovations, l'importance de tells opérations pour les bibliothèques elles-mêmes mais avant tout pour le public, les payeurs et les autorités locales – qui accordent dorénavant plus d'attention aux bibliothèques et à  leurs activités. Les images présentaient les espaces avant et après rénovation, les accès, les circulations, les vues, les matériaux employés, et les « wouaaahhh ! » exprimés au vu du résultat global comme au vu de détails de qualité et d'arrangements intelligemment pensés aux yeux des autorités et des usagers. Dans ses commentaires, Mme Anne Bailey incluait des éléments permettant au public de se situer dans le temps, les espaces et les contextes.

Elle a conclu en insistant sur l'importance de tenir les payeurs au courant des avancées des projets, des travaux en cours, et des effets du nouveau bâtiment sur la fréquentation de la bibliothèque et l'amélioration de ses services. Elle a enfin conseillé au public de garder une marge de flexibilité dans tout projet à  cause des possibilités de modifications des projets ou des budgets alloués.

Débat d'experts sur le facteur « wouaahhh ! »

Après une rapide présentation des experts de la section composant le panel, et après avoir rappelé la possibilité d'acheter les Recommandations (Guidelines) publiées par cette section de l'IFLA en 2007, Mme Karen Latimer, secrétaire de la section, a modéré la succession de trois brèves présentations avant le lancement des questions entre la salle et les experts.

Le facteur wouaahhh! JANINE SCHMIDT (McGill University Library, Montréal Canada

Mme Janine Schmidt a clarifié et analysé le sens du concept de facteur « wouaahhh ! » qui exprime l'admiration : les photographies de son diaporama de présentation présentaient des bâtiments admirables ou surprenants causant des « wouaahh ! » de plusieurs points de vue (selon le moment, la position de celui qui regarde, son intérêt pour la bibliothèque, sa position géographique, l'environnement du bâtiment etc.)

Elle a souligné l'importance du facteur « wouaahhh ! » pour marquer les esprits et décider les tutelles politiques et les payeurs à  lancer et soutenir un projet de construction, qu'il s'agisse d'une construction nouvelle, d'une rénovation ou d'une restauration.

l'équilibre entre fonctionnalité et esthétique dans l'architecture publique – ANDERS DAHLGREN (bibliothécaire consultant, Etats-Unis)

M. Dahlgren, en tant que bibliothécaire consultant pour les constructions et les programmations, a affirmé que dans chaque bâtiment doit se trouver un élément qui en fait un endroit bien particulier. Le bâtiment doit donner vie et âme au quartier où il se trouve et à  la communauté qui l'habite.

Il a illustré ses remarques en présentant de nombreux exemples de bâtiment admirables, et s'est ensuite concentré sur le caractère sacré de certains bâtiments, notamment les édifices religieux, manifestement conçus pour provoquer l'admiration chez qui les regarde.

Les bibliothèques et les autres bâtiments publics devraient être conçus dans la même perspective, comme le musée Guggenheim de Bilbao par exemple ; la taille, l'ornementation et l'élévation d'à¢me de ces bâtiments créent un « wouaahhh ! ». Ces bâtiments ont pour objectif d'impressionner le visiteur et de faire naà®tre son admiration.

Une bonne architecture, et en particulier une bonne architecture publique, c'est-à -dire des espaces partagés dans une communauté comme les écoles, les bibliothèques, les gares ferroviaires, les postes, les campus universitaires etc. doivent inspirer un sentiment positif au visiteur. Ces bâtiment peuvent être beaux, grands et élégants, mais ils doivent avoir quelque chose de plus. M. Anders Dahlgren a développé le cas d'admiration, presque de fascination exercée sur les passants par le bâtiment de l'aile Est, toute blanche, de la National Gallery de Washington DC : une longue barrière a dû être érigée pour empêcher le public de venir dégrader le mur à  force de le toucher. Il a également mentionné la forte influence exercée sur le visiteur par la vue sur le lac Michigan depuis le musée des beaux-arts de Milwaukee. Provoquer de tels sentiments est un objectif pour nos édifices publics.

M. Anders Dahlgren a conclu sa présentation a pensant les pour et les contre de la bibliothèque St Jean Baptiste située dans l'église St Mathew à  Québec.

Un Robot dans la bibliothèque: plus d'efficacité et un « wouaahh! » maximum SHARON BOSTICKS (University of Missouri Kansas City)

Cette présentation consistait à  rapidement présenter les travaux en cours à  l'UMKC (University of Missouri Kansas City) pour implanter un robot dans les nouveaux bâtiments de la bibliothèque, et a insisté sur l'importance du facteur « wouaahh! » sur l'accueil des usagers.

l'intitulé français annonçait : « facteur acoustique » (the wow factor). « Wow » est une exclamation admirative que laisse échapper la personne qui entre dans un bâtiment et en découvre les

Les bibliothèques scolaires et autres par Françoise Albertini

Comité permanent Section Bibliothèques scolaires  : séance du 15/08/08-11h à  14h

La bourse accordée à  un représentant de la FADBEN assure la continuité du travail dans cette section où nous avons toujours maintenu un représentant associatif élu. Notre spécificité de professeur documentaliste est un atout car de plus en plus les bibliothécaires se préoccupent de développer la formation des usagers et notre expérience et les travaux de réflexion de l'association peuvent apporter un éclairage particulier.

Le prochain congrès de l'IFLA se déroulera à  Milan du 24 au 28 août 2009.

Or l'ISLA (Association Internationale des bibliothèques scolaires) dont la responsable est Leslie Farmer, tiendra son congrès à  Padoue du 1er au 4 septembre 2009. Les thèmes des conférences sont en rapport direct avec les axes de réflexion de la section de l'IFLA : Conférences les 2-4 septembre 09: School libraries in the picture : preparing for the future Information Research through the school library.

La proximité géographique des lieux et celle des dates apparaît comme un avantage pour ceux qui pourront assister aux deux congrès. Mais beaucoup de personnes regrettent de ne pouvoir envisager cette possibilité. Il serait souhaitable que les conférences de l'IASL ne tombent pas dans le prolongement de celles de l'IFLA. Pour plus de détails, voir le site : www.iasl-online.org/events/conf/2009

Autre point : Madeleine Duparc rappelle la nécessité de communiquer en ligne des comptes-rendus d'expérience, sur la rubrique Success story d' IFLANET.

Enfin, concernant la session 2008 en Québec, il a été noté l'absence de traduction simultanée pendant les conférences de cette section. Les participants demandent que ce soit prévu pour le prochain congrès.

Séance du Conseil du 14/08/08-13h

60 associations ont réglé leur adhésion

Rapport du secrétaire général : il a mis en évidence  le développement des membres (145 pays concernés) et celui de la défense des bibliothèques. Il a souligné la nécessité de recruter de nouveaux membres, de trouver des subventions et de réorganiser l'IFLA ( changement dans les statuts et le règlement)

Concernant la communication il a annoncé pour janvier 2009, un nouveau site et a signalé l'intégration de nouvelles langues (arabe et russe, en particulier) ainsi que l'intérêt des newsletters.

Enfin, le secrétaire général, J.Lor annonce son remplacement par Jennifer Nicholson

Conférences

Bibliothèques pour aveugles( 86)Lundi 11/08

Les handicapés visuels sont au nombre de 160 millions répartis dans 180 pays. Il faut considérer le fait qu'il y a les aveugles et ceux qui ont une perte progressive de la vision (nombreux chez les seniors). Comment donc rendre accessibles les bâtiments, le site Web, ?

Conclusion :

Penser à  tout cela permet de rendre accessibles à  tous , les informations, d'éviter l'exclusion. Le syndicat des aveugles croit en l'intégration des déficients visuels et considère que l'IFLA est un partenaire clé pour l'accès de tous à  l'information.
www.aph.org/test/ppguide.html
www.snook.ca

Théorie et recherche (91) Les bibliothèques comme espace et lieu- 11/08/08

Approche sociologique : l'espace est déterminé par ses activités.

Approche psychologique : la bibliothèque est un espace consacré avec ses aspects rituels et ses objets (comme une église). Selon une enquête américaine, les étudiants ont une préférence pour les espaces traditionnels dans lesquels prennent place les nouvelles technologies.

Eléments de réflexion sur la conception des espaces publics en bibliothèque :

Bibliothèques scolaires et centres de ressources( 125) 12/08/08

Conférence d'Elmir Iakubov (BM de Khasaviurt, République du Daguestan)

Analyse des pratiques communicationnelles dans une bibliothèque municipale en tant que centre d'interaction culturelle. Un programme de lecture diagonale est mis en place afin d'éliminer l'intolérance ethnique. l'idée consiste en un travail commun sur un texte qui favorise l'échange de cultures et développe chez les enfants et les adolescents un rapport de tolérance envers les autres groupes ethniques. Ce programme créé donc les conditions d'une interaction entre les cultures d'une communauté polyethnique. l'espace intérieur de la bibliothèque se transforme et l'activité du bibliothécaire consiste à  créer un milieu particulier afin d'immerger le lecteur dans une situation de polysémie, de multilinguisme, de coexistence de diverses significations culturelles. Un calendrier pluriculturel existe depuis trois ans pour habituer les gens au fait que leur propre culture n'est pas unique.

Un des modèles les plus réussis de lecture diagonale est un programme de lecture sur la littérature cognitive et artistique à  propos de la culture des indiens d'Amérique du Nord. La découverte de traditions lointaines de leurs cultures a permis aux jeunes lecteurs de cultiver le respect envers un évènement culturel inconnu, étranger, d'éveiller « un intérêt bienveillant envers le monde et, en fin de compte, de mettre en place les éléments d'une conscience tolérante »

Maîtrise de l'information et bibliothèques universitaires et de recherche (134)13/08/08

Présentation du nouveau logo représentant la culture informationnelle, réalisé par Juan Lui Perez (Cuba). Ce logo a été choisi parmi 198 dessins et il évoque un livre ouvert et le cercle du savoir et de la connaissance. www.infolite.info/logo

Titre de la session : Retour sur investissement : évaluer l'enseignement de la maîtrise de l'information. Qu'apprennent-ils vraiment ?

Intervention de Bernard Pochet et Pierre Thirion, Maîtres de conférence à  Liège (Belgique) : quels enseignements retirer de l'évaluation des compétences documentaires des étudiants qui arrivent à  l'université ? Quel lien avec la réussite des études ?

Le questionnaire d'enquête s'inspire de l'enquête québécoise organisée en 2002 par le CREPUQ : 20 questions répartis en 5 thèmes. l'enquête CIUF-groupe Edudoc (belge) a concerné les étudiants entrant à  l'université et les non universitaires (1715 questionnaires valides et traités sur 4380 envoyés)

Les résultats ont fait apparaître que :

Les 5 thèmes :

Commentaires libres : certains disent que ce questionnaire a fait émerger une prise de conscience de leur niveau de compétences, de leurs lacunes.

Conclusion :

Gestion du savoir : vers la compréhension d'un monde multiculturel

Donna Scheeder (USA)  :la gestion du savoir consiste à  construire une culture du partage du savoir, à  élaborer une base de savoir collaborative.  « Partager le savoir n'est pas donner ou prendre quelque chose aux autres, c'est créer des processus d'apprentissage »

Mary Lee Kennedy (Ecole de commerce Harvard, USA) : Partage de la connaissance (cf. traduction )  

Bibliothèques pour enfants et jeunes adultes( 155) 14/08/08

Mettre les voiles pour de nouveaux horizons  :quels outils sont nécessaires ?

Compte rendu d'une expérience par Béatrice Lalilon Gdabo (Bibliothèque départementale de Parakou au Bénin : un réseau de bibliothèques à  construire. Au départ un concours avec pour slogan : « un livre pour ceux qui ont besoin de lire » pour développer la culture du pays. Le CLAC, Centre de lecture et animation culturelle , en 2008 a oeuvré pour le développement d'un réseau de bibliothèques. Les résultats sont positifs : dynamisation de 39 bibliothèques, promotion du livre par les jeunes, implication de personnes privées, de l'état et des ONG.

La note d'espoir est la création en juin 2008 du Centre National de lecture publique.

Séances d'ouverture et de clôture

Ces séances ont été présidées par Claudia Lutz, présidente de l'IFLA. La séance d'ouverture a été honorée par Mickaele Jean, gouverneur du Canada. La « danse des plumes » a placé les congressistes dès l'ouverture sous la protection du grand manitou. Cette danse indienne et d'autres manifestations culturelles ont été très appréciées.

Les prochains congrès de l'IFLA se tiendront : en 2009 à  Milan( Italie), en 2010 à  Brisbane (Australie) en 2011 à  San Juan (Puerto Rico)

FADBEN- Françoise ALBERTINI, présidente

Maîtrise de l'information avec Bibliothèques universitaires et autres bibliothèques de recherche par Agnès Colnot

Retour sur investissement : résultat des apprentissages en maà®trise de l'information. Qu'apprennent-ils vraiment ?

(Session 134 du programme http://www.ifla.org/IV/ifla74/Programme2008.htm

Pour la deuxième année consécutive, les deux sections Maîtrise de l'information et Bibliothèques universitaires sont organisées, plus une session plénière de 4 heures sur le sujet de l'évaluation, autant du point de vue des apprenants que celui de la formation elle-même. Six intervenants ont présenté leurs communications mêlant études de cas, enquêtes et recherches théoriques. Il y eut à  la fois une approche technique (quelles formes d'évaluation), une approche théorique (que pouvons-nous vraiment évaluer ?), une approche culturelle (évaluation au niveau national des compétences documentaires des étudiants). Par ailleurs, la participation de l'Institut des statistiques de l'UNESCO, dépassant le cadre strict des universités, a rappelé l'importance de l'évaluation et des indicateurs de la maîtrise de l'information dans les sociétés en voie de développement. D'un point de vue linguistique, on peut noter aussi qu'il y eut trois présentations sur six faites en français, et que la session put être modérée également en français grâce à  l'aide de la traduction simultanée.

En tant que coordonnatrice de la session, j'ai constaté que l'appel à  communication a suscité un intérêt certain, car il reçut près de 60 propositions issues de 21 pays différents de toutes les parties du monde. Ce qui montre bien que la question concerne de près tous les acteurs impliqués dans l'organisation ou la réalisation des formations à  la maîtrise de l'information, et qu'elle commence à  faire l'objet d'études de niveau international.

IFLA, UNESCO et la maîtrise de l'information

Comme introduction, mais aussi comme ouverture plus large du sujet, Simon Ellis, statisticien -et non bibliothécaire- à  l'Institut des statistiques de l'UNESCO, nous a présenté l'étude internationale sur les indicateurs de la maîtrise de l'information et le programme Information pour tous de l'UNESCO
( http://portal.unesco.org/ci/fr/ev.php-URL_ID=1627&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html. Les statistiques que l'UNESCO cherche à  développer ont pour but de mesurer le degré d'accès à  l'information des populations à  travers le monde. Ces indicateurs en maîtrise de l'information furent à  l'origine développés par les bibliothèques académiques pour évaluer les compétences des étudiants. Les bibliothèques publiques également ont un rôle clé pour soutenir la formation aux technologies de l'information. C'est pourquoi l'UNESCO estime que les bibliothèques sont une source précieuse de données qui lui permettent de connaître le niveau d'accès à  l'information et le degré de compétence en maîtrise de l'information des publics desservis. L'UNESCO et la section Maîtrise de l'information de l'IFLA travaillent depuis longtemps ensemble sur ces problématiques, ayant des buts communs en matière d'alphabétisation (literacy) et de réduction de la fracture numérique. A la session UNESCO du dimanche 10 août, Mr Abdul Wahid Khan, sous-directeur général pour la communication et l'information à  l'UNESCO et Claudia Lux, présidente de l'IFLA, l'ont rappelé.

Évaluer le niveau des apprenants avant de les former

La première partie de cette session s'est poursuivie par deux présentations générales, à  savoir l'enquête nationale sur le niveau des étudiants primo entrants dans l'enseignement supérieur en communauté française de Belgique, et d'autre part l'étude sur l'intérêt et les limites de l'évaluation des connaissances informationnelles des élèves et des étudiants. Ce furent deux approches complémentaires fort utiles pour aider les formateurs dans la réflexion préalable à  la mise en oeuvre de l'évaluation.

L'évaluation à  grande échelle des compétences documentaires des nouveaux étudiants réalisée par Bernard Pochet et Paul Thirion reprend, en l'adaptant à  la situation belge, l'étude équivalente organisée au Québec par le CREPUQ ( Conférence des Recteurs et des Principaux des Universités du Québec ) en 2002 (Mittermeyer D, Quirion D. (2003). Étude sur les connaissances en recherche documentaire des étudiants entrant au 1er cycle dans les universités québécoises . Montréal : CREPUQ. ;. Consulté le 09/09/2008. Cette enquête vise à  connaître le niveau des étudiants pour vérifier l'adéquation de celui-ci avec la perception qu'en ont les formateurs et identifier les lacunes afin d'améliorer les formations. Le besoin d'avoir des informations objectives sur le public avant de concevoir et d'évaluer les apprenants est bien la démarche incontournable pour répondre à  leurs besoins.

Cette enquête confirme sur certains points la connaissance partielle que les formateurs peuvent avoir de leur public (par exemple, le faible niveau de performance, le lien direct avec certaines caractéristiques comme la fréquentation d'une bibliothèque dans le secondaire, le choix de l'orientation d'étude), mais va à  l'encontre de certaines idées communément répandues (par exemple, l'utilisation d'Internet ne semble pas favoriser la compétence informationnelle des étudiants).

Les conclusions de cette étude permettront aux responsables de formations de justifier leur discours auprès des politiques. Il est significatif de savoir que les auteurs de cette étude sont passés dans les médias belges, ce qui ne manquera pas d'avoir un impact sur les responsables universitaires. L'intérêt de ce travail consiste dans les comparaisons internationales qui pourront se faire dans l'ère francophone avec le Québec, puis au niveau européen. La nécessité de lancer une telle enquête en France se fait maintenant sentir : espérons que cette étude y contribuera.

De la difficulté d'évaluer

L'étude de Natalia Gendina de l'université de Kemerovo (Son équipe de recherche est parrainé par l'UNESCO et l'IFLA), a porté sur les difficultés de l'évaluation des formations en maîtrise de l'information. L'outil d'évaluation le plus répandu est le questionnaire et le test de type QCM. Avec ces techniques d'évaluation, les apprenants répondent mieux à  des questions portant sur des connaissances et des savoir-faire informatiques mais plus difficilement quand il s'agit d'exercer leur esprit critique et l'analyse de l'information. Les tests informatisés ne fonctionnent pas bien pour les questions ouvertes, mais plutôt pour les questions fermées.

Dans l'état actuel de la recherche, les tests pour évaluer avec fiabilité les compétences informationnelles doivent évoluer. Diagnostiquer l'état de santé d'une personne avec de simples thermomètres et tensiomètres, ou connaître le niveau des compétences informationnelles avec des QCM ne sont pas des méthodes suffisantes. Évaluer le niveau en maîtrise de l'information requière des outils plus complexes, faisant appel à  des techniques pédagogiques et statistiques complémentaires.

Des exemples concrets

C'est bien ce qu'ont montré les deux présentations américaines qui suivaient. Barbara D'Angelo, Arizona State University, a présenté l'expérience menée sur des premières années. A la base, les contenus des évaluations s'appuient sur les compétences énumérées dans les référentiels ( http://www.acrl.ala.org/acrlinsider/archives/3210 de l'ACRL (Academic and Research Libraires). Les étudiants sont évalués sur la production d'un « portfolio », méthode plus riche et évoluée du « dossier » qui permet une démarche réflexive dont B. Dangelo montre l'intérêt pédagogique. Les portfolios sont des dossiers de travaux d'étudiant dans lesquels un texte ou rapport argumenté lie tout le contenu de manière à  démontrer la compréhension globale et l'apprentissage par l'étudiant.

Gabriela Sonntag, de la California State University à  San Marcos, a expliqué comment plusieurs tests de conception complémentaire peuvent pallier l'insuffisance d'un seul type de test. A l'issue d'une collaboration entre enseignants et bibliothécaires, les formateurs ont mis en place trois niveaux d'évaluation : les tests standardisés pour l'évaluation de compétences informatiques, des productions plus classiques pour les compétences d'expression écrite et d'analyse critique des sources documentaires utilisées, enfin un troisième niveau intégré dans l'évaluation annuelle des programmes d'enseignement de la discipline. Ces trois réalisations menées par l'université à  plusieurs niveaux des cursus permettent de témoigner que les étudiants détiennent vraiment des compétences informationnelles.

Expérience transculturelle

Enfin, Jean-François Durnin et Catherine Fortier, deux jeunes formateurs de l'Université de Montréal, ont parlé de leur expérience « transculturelle ». En effet, ils sont partis de l'outil SAILS (https://www.projectsails.org/) construit par les confrères américains et l'ARL (Association of Research Libraries) et l'ont traduit en français. Leur base comprend 150 questions issues de SAILS, 35 reprises et mises à  jour de l'étude 2002 du CREPUQ, et 15 nouvelles questions.

Les étudiants volontaires passent un test de 80 questions accessibles sur la plate-forme WebCT. Ce test n'est pas obligatoire mais influera la note finale de Méthodologie. L'incitation est lancée par mail individuel envoyé par le vice Doyen.

Expérience moins ambitieuse que les deux précédentes, c'est autant un outil de sensibilisation que d'évaluation des compétences. Il témoigne de la possibilité de mutualisation des outils au-delà  des frontières culturelles et linguistiques, mais avec des réserves néanmoins, comme l'a montré une question dans l'assistance. Certains modèles ne sont pas forcément transposables tels quels, mais la confrontation des pratiques et des idées est nécessaire pour appuyer sa propre démarche d'évaluation.

Agnès Colnot, SCD de l'Université de Rennes 1

Compte rendu de Marie-Noëlle Andissac

Plus de 3000 personnes étaient réunis pour ce 74èmecongrès de l'IFLA le 10 août dernier dans la grande salle du Centre des congrès de Québec. C'est la charismatique Michelle Jean, gouverneur général du Canada, (fonction essentiellement honorifique) qui a ouvert ce  congrès. Elle a rappelé le rôle des bibliothécaires comme gardiens de la mémoire du monde  en ce 400 ème anniversaire de la ville de Québec . Elle a également souligné l'importance de l'inscription des bibliothèques au sein de la société de l'information et de leur ouverture sur la toile .

Claudia Lux, présidente de l'IFLA en s'exprimant successivement en 3 langues, le français, l'anglais et l'allemand, sa langue maternelle, rappelait, quant à  elle, l'importance de la représentation des langues du monde dans les bibliothèques et dans cette « Babel » qu'est l'IFLA. Elle a précisé le sens du thème du congrès « Bibliothèques sans frontières : vers une compréhension globale »,  les bibliothèques devant favoriser la compréhension, le dialogue entre personnes de différentes cultures, l'intégration sociale et le « lifelong learning » (l'apprentissage tout au long de la vie) de façon à  élargir les frontières du savoir pour chacun.

Enfin Dany Laferrière, écrivain canadien d'origine haïtienne, a conclu brillamment et avec l'humour caustique qu'on lui connaît cette cérémonie d'ouverture avec un hommage à  Borges, intitulé « Un aveugle dans la bibliothèque ». Borges y était présenté comme l'archétype du lecteur dialoguant avec tous les grands penseurs présents dans la bibliothèque.

Devant l'ampleur de la manifestation, en tant que délégué néophyte, il n 'était pas facile  d'opérer des sélections dans ce programme dense et riche. J'ai donné la priorité aux conférences concernant les bibliothèques publiques et aux programmes des sections des bibliothèques desservant les publics « désavantagés » et des bibliothèques pour aveugles.

Durant la première session consacrée aux seniors, Allan Mac Kleiman  a présenté la création d'un espace pour les seniors (expérience à  ma connaissance encore inédite en France), dans sa bibliothèque du New Jersey, avec des collections ciblées sur la retraite, la santé, les livres en large vision, et des programmes spécifiques destinés aux seniors: cours d'informatique, conférences sur la santé mais aussi animations intergénérationnelles et sessions de jeux autour de la Wii, notamment.

Révélateur d'une préoccupation dans un monde occidental vieillissant, cet exposé a montré la nécessité de penser autrement les services aux personnes agées dans les pays  où la population à¢gée augmente sensiblement. La génération des baby-boomers semble être au centre des préoccupations de nos collègues américains comme en témoignait une autre expérience similaire, celle d'Old School dans Lunenburg County  .

La 2ème session de la section LSDP (Libraries serving disadvantaged people) était consacrée aux nouvelles façons d'utiliser les TIC  pour permettre un plus grand accès à  tous. Cette session faisait une large place aux expériences françaises à  travers l'exemple de la Bibliothèque Numérique pour le handicap (BNH ) créée par la ville de Boulogne Billancourt et un panorama de l'offre des bibliothèques d'hôpitaux en France. Margaret Forrest a ensuite décrit l'expérience de l'Université de Dundee où un module de formation en ligne a été monté pour sensibiliser le personnel de l'Université au handicap et à  l'accueil des personnes handicapées. Conçue par une équipe associant des bibliothécaires handicapés et des spécialistes du web, cette formation associait des apports théoriques et la possibilité de tester ses connaissances sur le handicap. Cette démarche innovante et originale a ainsi permis de toucher un maximum de personnes dans une université aux sites très étendus ce que n'aurait pas permis une formation dans une classe. L'évaluation de la formation a souligné la satisfaction des personnels touchés. Je m'interrogeais cependant sur l'appropriation réelle des contenus par les équipes tant la transposition de ce dispositif en France laisse rêveur. Ceci est peut-être affaire de contexte car la formation en ligne semble en effet faire partie intégrante du quotidien des universités anglaises comme en témoignait une autre conférence le 14 août qui décrivait d'autres expériences de ce type.

La section des bibliothèques pour aveugles avait choisi de traiter, quant à  elle, de l'accessibilité dans tous ses aspects : web , accessibilité des bâtiments, accessibilité des textes dans différentes formes de communication. En ce qui concerne le web, nous avons pu mesurer les progrès accomplis, stimulés par les recommandations WAI mais aussi les efforts à  faire: trop de sites encore avec des images non légendées et des animations illisibles pour un déficient visuel. Un bibliothécaire de la RNIB a ensuite défini le concept de « clear print » en rappelant quelques règles simples mais efficaces de lisibilité des textes susceptibles d'offrir un meilleur confort de lecture pour les déficients visuels : utiliser le caractère16, privilégier des polices lisibles, des interlignes importants, des contrastes... Penny Martin de la World Blind Union reprenait ces principes pour inciter les conférenciers à  présenter des power point accessibles à  tous. Enfin, la responsable du CNIB (Canadian national institute for the Blind) a présenté le nouveau bâtiment de sa structure à  Toronto et la façon dont il avait été pensé pour être accessible à  tous dans l'éclairage, les cheminements, la signalétique. Elle définissait leur démarche comme relevant de « l'universal design » (design accessible pour tous)

Au cours de cette session, les conférenciers ont souvent fait référence à  des notions telles que « clear print », « inclusive language », « accessible design » dont il faut reconnaître qu'ils sont difficilement traduisibles en français, signe à  mon sens que ces notions sont moins intégrées en France.

Les visites du réseau de lecture publique de Québec furent aussi instructives. Le réseau de la communauté urbaine de Québec (13 villes ont fusionné en 2002), constitué de 25 bibliothèques, d'une équipe de 10 bibliothécaires, 22 techniciens, 126 commis, touche avec 172 000 abonnés, 35% de la population de Québec, une leçon pour les bibliothèques françaises ! Toutes les tà¢ches internes du réseau (acquisitions, traitement bibliographique, équipement) sont centralisées et prises en charge par l'Institut Canadien de Québec, un organisme culturel à  but non lucratif mandaté par la Ville de Québec pour assurer la gestion de son réseau de bibliothèques. l'abonnement est gratuit, en revanche, le prêt de best-sellers et de DVD est payant

La tête de réseau, la bibliothèque Gabrielle Roy, un peu datée dans son mobilier et ses espaces, (elle a ouvert en 1983) impressionne cependant par son économie de moyens. Avec une surface de 8000m², elle ouvre 77h par semaine, 7 jours sur 7 (360 jours par an) avec seulement 37 personnes. Ce qui surprend en revanche, c'est la faible part des livres anglophones dans le fonds (à  peine 10%) symbolique des revendications linguistiques du Québec.

La visite de la bibliothèque de Charlesbourg , dernière née du réseau de Québec était aussi particulièrement intéressante d'un point de vue architectural. Cette  bibliothèque de 4000 m², ouverte en 2006, lauréate de plusieurs prix d'architecture, respecte totalement les normes HQE (haute qualité environnementale). Les architectes (Croft Pelletier architectes) ont été soucieux de l'intégration de plusieurs composantes environnementales. Ils ont veillé à  la réduction des murs extérieurs par l'enfouissement du mur nord et à  l'utilisation  de matériaux écologiques sans émission tels que le bois torréfié, la pierre, le verre et le toit végétal. Cette toiture végétale imposante, d'une surface de 1865 m²,(l'une des plus importantes en Amérique du Nord) présente de multiples avantages : réduction des à®lots de chaleur en milieu urbain , diminution des effets du soleil sur le bâtiment, rétention des eaux de pluie...Enfin, grâce à  21 puits de 132 m forés dans le jardin sud, un système de géothermie permet de réduire la consommation énergétique du bâtiment en puisant l'énergie emmagasinée dans l'écorce terrestre et les nappes phréatiques. Les espaces intérieurs sont également très soignés et confortables, la coque de bois, élément de correspondance avec la toiture végétale permet de dissimuler tous les systèmes mécaniques et donne une grande élégance au bâtiment.

Après ces visites particulièrement stimulantes, les différentes conférences qui concernaient la lecture publique auxquelles j'ai assisté composaient petit à  petit un panorama mondial dont je retiendrai certaines spécificités:

La prise en compte toujours exemplaire des  bibliothèques américaines du multiculturalisme dans leurs collections et leurs propositions en termes de « lifelong learning »

â— l'avant-garde high tech de Singapour qui utilise les nouvelles technologies pour offrir de nouveaux services (comme la bibliothèque en libre-service),

â— la ténacité des bibliothécaires et des libraires africains qui avec peu de moyens développent des expériences exemplaires comme la Caravane du livre

â— les expériences scandinaves toujours pilotes dans leur façon d'impliquer leurs publics dans leurs actions.

Enfin dans cette mosaïque, Internet semble demeurer la préoccupation dominante des professionnels pour offrir de nouveaux services et conquérir de nouveaux publics.

Bref, un congrès stimulant pour la réflexion !

Marie-Noëlle Andissac

Compte-rendu des réalisations, projets et conférences du Comité permanent des bibliothèques desservant des publics empêchés par Claudie Guérin

Membre élu du comité permanent des publics empêchés, ma participation au Congrès a été particulièrement centrée sur ce domaine d'activités.

Le Comité permanent des bibliothèques desservant des publics défavorisés a pour objectifs de travailler au développement de services de bibliothèques destinés à  satisfaire les besoins de groupes de communauté qui, pour diverses raisons, ne peuvent utiliser les services conventionnels, qui ont besoin d'aide pour utiliser ces services, ou qui ont besoin de services de bibliothèques adaptés à  leurs besoins particuliers. Une réunion de travail intermédiaire s'était tenue en février 2008 à  Paris pour préparer le Congrès de Québec. Il s'est réuni à  Québec par deux fois sous la présidence de Tone Moseid avec 8 des membres du Comité et 3 observateurs de Québec. Marie-Noëlle Andissac a rejoint ce comité .

1. Publications / Traductions

Guide

Afin de faire connaître aux professionnels francophones les travaux menés, de nombreuses publications sont réalisées et  une importance toute particulière est apportée aux traductions. Dès que des guides sont publiés, les membres français de ce Comité travaillent à  la réalisation de la traduction française.

Brochure

Le comité travaille à  la refonte de la brochure de présentation de la section à  l'occasion du changement de nom de la section, non encore validé par l'IFLA.

Newsletter

La lettre du Comité paraît deux fois par an et est disponible sur le site à  l'adresse suivante : http://www.ifla.org/VII/s9/index.htm

La lettre est en anglais mais les textes publiés sont dans la langue de leurs auteurs, en principe précédés d'un résumé en anglais. Toutes les Newsletters depuis 1996 sont accessibles sur le site.

2. Communications de la section

Le Comité permanent des bibliothèques desservant des publics empêchés a bénéficié à  Québec de deux sessions, dont une avec traduction simultanée.

Session N°1

Elle était consacrée aux services seniors dans les bibliothèques. La génération des baby-boomers est au centre des préoccupations des bibliothécaires américains qui mènent des projets novateurs afin de réfléchir à  la manière de penser des services adaptés à  une population vieillissante importante. Allan Mac Kleimann  a présenté la création d'un espace pour les seniors dans sa bibliothèque Old Bridge au New Jersey. Il a évoqué la problématique des collections ciblées sur la retraite, la santé, les livres en large vision, et a développé les programmes spécifiques mis en place pour les seniors comme des cours d'informatique, des conférences sur la santé, des animations intergénérationnel les. Une expérience similaire menée au Canada a été également présentée.

Session N°2

Elle était consacrée aux nouvelles façons d'utiliser les TIC  pour permettre un plus grand accès à  tous à  l'information. Deux interventions françaises ont permis de valoriser les réalisations. La Bibliothèque Numérique pour le handicap (BNH), créée par la ville de Boulogne Billancourt, a été décrite au travers de l'intervention de Monique Pujol. Suite à  l'enquête nationale menée sur l'offre de lecture dans les d'hôpitaux en France, ont été présentées les recommandations des ministères de la santé et de la culture ainsi que la manière dont sont actuellement utilisées les nouvelles technologies dans les bibliothèques d'hôpitaux (intervention de Claudie Guérin).  Margaret Forrest a ensuite présenté un module de formation en ligne réalisé pour sensibiliser le personnel de l'Université de Dundee au handicap et à  l'accueil des personnes handicapées. L'évaluation de la formation a été très positive.

3. Section des  bibliothèques pour aveugles

Le thème des interventions était d'examiner l'accessibilité dans tous ses aspects, le web, les bâtiments, les textes communiqués.

Pour ce qui est du web, JENNY CRAVEN (Manchester Metropolitan University, Manchester, UK) a montré les progrès importants ont été accomplis mais trop de sites sont encore illisibles pour les déficients visuels. JON HARDISTY (RNIB National Library Services, Stockport, UK) a ensuite défini le concept de « clear print » et rappelé quelques règles efficaces de lisibilité des textes. Pour terminer, LESLEY McDONALD (Canadian National Institute for the Blind, Toronto, Canada) a présenté comment, dans le nouveau bâtiment dont elle est responsable,  éclairage, cheminements, signalétique ont été pensés pour être accessible à  tous.

4.Visites de bibliothèques

Le réseau de lecture publique de Québec est bien structuré et a un taux de pénétration de 35%. Il est constitué 25 bibliothèques réparties dans les  8 arrondissements de Québec. La bibliothèque Gabrielle Roy, pilier de ce réseau et construite en 1983 Ses 8000 m² sont ouverts aux public 77h par semaine, 7 jours sur 7  (360 jours par an !) avec 37 personnes. Ses murs sont recouverts d'une fresque gigantesque autour de 20 belles phrases sur Québec. Elle fera l'objet prochainement d'une rénovation. l'organisation des tâches internes du réseau (acquisitions, traitement bibliographique, équipement) sont centralisées et prises en charge par l'Institut Canadien de Québec.

d'autre part, de passage à  Montréal, j'ai visité la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) qui a été inaugurée au printemps 2005. En plus d'assumer la mission d'une bibliothèque nationale, la Bibliothèque et Archives nationales du Québec joue le rôle de bibliothèque centrale de l'agglomération montréalaise. C'est un vaste espace public de 33 000 mètres carrés au centre de la ville, permettant un accès libre et gratuit à  plus de 4 millions de documents, dont un million de livres. La Grande Bibliothèque dispense de services spécifiques destinés par exemple aux jeunes de 0 à  13 ans, aux hommes d'affaires, aux nouveaux arrivants, aux membres des communautés culturelles et aux personnes atteintes de déficiences visuelles. Il est noté que la section jeunesse bénéficie d'un portail particulier et d'une interface de recherche documentaire adaptée aux enfants http://services.banq.qc.ca/sdx/jeunes/recherche_simple.xsp?db=notice). Cette offre est complétée par un réseau de 67 bibliothèques publiques de la Ville de Montréal et des autres municipalités de l'à®le de Montréal. Comme à  la bibliothèque Gabrielle Roy de Québec, l'amplitude des horaires d'accueil du public fait rêver !

Par ailleurs, les moyens dont disposent les bibliothèques universitaires de Montréal sont énormes.

N'hésitez pas à  me contacter au sujet des différentes actions menées par le Comité permanent des bibliothèques desservant des publics défavorisés.

Claudie Guérin
Membre du Comité permanent des bibliothèques pour personnes désavantagées
Coordinatrice des médiathèques et centres de documentation à  l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris
claudie.guerin@dfc.aphp.fr

Section classification & indexation par Anne-Céline Lambotte

Coordinatrice de la Classification Décimale Dewey à  la Bibliothèque nationale de France, j'étais particulièrement intéressée par les travaux de la section « Classification et indexation » dans laquelle j'ai été élue l'an dernier (mandat 2007-2011). Absente à  Durban, ce congrès de l'IFLA fut le premier auquel j'ai eu la chance d'assister.

Avouons la difficulté, surtout pour un novice, de sélectionner les sessions auxquelles assister : je ne m'attendais pas à  un tel foisonnement et les dilemmes n'ont pas manqué. Mes activités professionnelles ont guidé ma sélection mais aussi mes goûts personnels (ancienne étudiante en histoire de l'art, j'ai été particulièrement intéressée par une coopération entre le musée d'ethnologie de Philadelphie et la bibliothèque de cette même ville ( cf. plus bas communication dans la section « Livres rares et manuscrits »).  

Le thème de ce congrès était « Bibliothèques sans frontières : naviguer vers une compréhension globale », il fut donc largement question de collaborations, en particulier institutionnelles et ce souvent dans un but de réduction des coûts/effectifs, même si certains ont élargi le sens sans doute initialement prévu par les organisateurs de  commencer par mon collègue Philippe Cantié et moi-même qui avions envisagé par exemple la possibilité d'une collaboration avec l'usager autour de la Bibliographie nationale française (communication dans la section « Bibliographie »). On s'aperçoit vite que le thème donné au congrès, très général, permet souvent d'exposer les projets les plus récents (dans tous les domaines : architecture, cf. la session « bâtiments et équipement »,  valorisation des fonds (« Livres rares et manuscrits »), bibliographie, classification). Le public essaye mentalement d'établir le rapport entre la situation décrite et celle de son environnement de travail propre, transposition parfois malaisée, les établissements étant si différents, mais il m'a paru en tout cas toujours intéressant de prendre la mesure de la diversité des situations.

Enfin, le congrès est aussi et bien sûr l'occasion d'assister à  des réunions de travail sur des sujets bien spécifiques. Dans mon cas :

Comité permanent Classification et indexation

Les deux réunions de ce comité ont essentiellement porté sur l'organisation du congrès IFLA 2009 de Milan et en particulier du congrès satellite de la section (Florence, 20 et 21 août 2009). Ayant fait partie du comité de sélection (3 personnes) des communications pour la session du congrès de Québec et ayant trouvé cette tâche tout à  fait enrichissante, je me suis portée volontaire pour participer à  l'organisation de la conférence satellite. Sélectionner les communications offre en effet l'opportunité de découvrir la variété des projets/réflexions en cours dans le domaine couvert par la section.

Il a aussi été évidemment question du congrès de Brisbane (« Engaging, Embracing, Empowering »). Le thème précis de notre section reste à  affiner.

Quelques soucis matériels ont été soulevés : il arrive que les membres élus peinent à  obtenir le financement de leur séjour pour le Congrès IFLA ; aussi faut-il en tenir compte dans l'élaboration du calendrier (d'où la conférence satellite qui se tient sur 1,5 jours directement accolé au congrès, sans journée intermédiaire).

Quelques rapports de groupes de travail ont été faits  :

Sessions

Livres rares et manuscrits

Through the eyes of Louis Shotridge : sharing Alaska's Native Tlingit history. A digital archive project at Penn Lucy Fowler Williams et David Mcknight (Penn Museum, Philadelphia, USA

Cette communication témoigne d'un partenariat fructueux entre musée et bibliothèque

Description d'un projet de trois ans consistant à  créer des archives numériques de toute la collection de Louis Shotridge (1882-1937) (6000 documents papier, 500 photographies, 450 objets) et à  les rendre accessibles sur un site web. Ce projet s'inscrit dans le contexte de la loi américaine NAGPRA (Native American Graves Protection and Repatriation Act http://www.nps.gov/history/nagpra/INDEX.HTM) – dans la mesure o๠cette dernière envisage que les artefacts pourraient être rendus s'ils sont réclamés, il est donc crucial d'établir une description de toute la collection.

Communication en deux parties : description du processus (musée) puis des aspects techniques (bibliothèque). En effet ce projet est en cours de réalisation grà¢ce à  un partenariat entre le musée (Penn Museum) qui conserve les artefacts et la bibliothèque (Schoenberg Center for Electronic Text and Image) qui possède les compétences techniques. Communication étroite avec les Indiens Tlingit d'Alaska.

d'autres partenaires rendent le projet possible : Institute of Museum and Library Services ; Central Council of Tlingit and Haida Indians of Alaska ; Alaska State Historical library and archives (Juneau).

Bibliothèques pour aveugles

Rappel des principes à  adopter pour améliorer l'accessibilité. Communications qui portent sur l'écrit (documents imprimés ; sites web ; présentations PowerPoint) et l'architecture.

En ce qui concerne les documents écrits, ce sont des rappels de bon sens qui ont été faits (taille et type de la police, couleurs, etc.).

Quelques exemples de « bonnes pratiques » sur Internet : John Murrey Atkins Library  http://library.uncc.edu/

l'internaute peut choisir le type et la taille de la police. Utilisation d'un langage compréhensible par tous.

Un exemple de « bonnes pratiques » en architecture : CNIB Center, Toronto (Canadian National Institute for the Blind) : le but du bâtiment est d'être utilisable par tous (« Universal Design »). Visite virtuelle présentée où tous les éléments d'accessibilité sont mis en valeur.

Contrôle bibliographique

Cette session a insisté sur les défis du numérique et l'énorme quantité de documents à  gérer qu'il entraîne en regardant en particulier le cas de bibliothèques nationales : Bibliothèque et Archives Canada, Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque du Congrès.

Chaque établissement propose une typologie des problèmes (souvent communs à  tous : critères de sélection, format de sauvegarde, autorisation de diffusion, mises à  jour, etc.) et présente les stratégies envisagées.

Bibliothèque et Archives Canada :

Élaboration d'une politique de description pour les publications numériques qui entre partiellement en vigueur en 2008. Des critères très précis ont été définis pour établir quels documents doivent recevoir une notice très complète (documents liés au Canada, etc.)

Bibliothèque et Archives nationales du Québec :

Programme de montée en puissance pour l'archivage des sites Internet : concernait uniquement des sites gouvernementaux au début et depuis 2005 des organismes parapublics et privés souhaitent se joindre au programme.

Bibliothèque du Congrès :

Doit redéfinir le contrôle bibliographique, voire le rôle de la Bibliothèque du Congrès elle-même.

Chacun s'accorde à  souligner le caractère indispensable de la collaboration entre les établissements, mais aussi avec les éditeurs : volonté de la Bibliothèque du Congrès d'exploiter au maximum les données fournies par ces derniers, mais aussi de récupérer les données produites par les usagers, d'exploiter les FRBR, d'internationaliser les fichiers d'autorité.

Constructions et équipement : the « waow factor »

Une session particulièrement vivante, illustrée de photographies.

Tale of two libraries

John Patkau, architecte de la Très Grande Bibliothèque de Montréal et de la Bibliothèque de Vancouver, présente les deux projets et élargit le propos aux éléments que doivent prendre en compte les bibliothèques publiques :

Classification et indexation

Trois communications qui portaient sur l'interopérabilité des langages à  différents niveaux. Le but étant que les usagers puissent chercher avec une même requête dans plusieurs bases différentes et atteindre des collections différentes de façon transparente.

  1. Interopérabilité de deux vocabulaires contrôlés de deux collections d'enluminures (BnF/Bibliothèque royale des Pays-Bas) : présentation du projet STITCH
    Les deux vocabulaires sont rendus interopérables via le web sémantique (et SKOS) et l'alignement d'ontologies. A l'inverse, le projet KoMoHe crée l'interopérabilité de vocabulaires d'indexation par des alignements manuels effectués par des experts sujet.
  2. Présentation de la base de données bilingue lcsh-es.org : lcsh alignés avec des vocabulaires contrôlés en espagnol.

Visite de bibliothèque : Université Laval (Québec)

Bibliothèque bien différente de celles qui me sont familières en France :

Et demain  ?

Ce Congrès fut l'occasion de prendre connaissance de projets dans les autres établissements –les stratégies développées pour répondre aux problèmes identiques aux nôtres, mais ce sont surtout les discussions avec les collègues « hors sessions » qui s'avèrent aussi riches. J'ai ainsi rencontré la collègue de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec qui avait assuré la relecture de la traduction de la Dewey. Elle a en outre assuré dans son établissement le passage de la cotation LC à  la cotation Dewey, ce que je vais précisément être amenée à  faire dans mon nouvel établissement (SCD Aix-Marseille 2 – section sciences à  Luminy). J'ai aussi pu assister aux groupes de travail sur la Dewey : nous avons profité de la présence de nombreux membres EDUG à  l'IFLA pour nous réunir. Je suis donc très reconnaissante au CFI de m'avoir accordé cette bourse, qui m'a offert l'opportunité rare de voir en un même lieu des collègues venant d'établissements aux profils différents débattre de sujets qui concernent tous les aspects de la profession.

Communication présentée : « Vers une Bibliographie nationale 2.0? Collaboration avec l'usager et usages de la collaboration », en collaboration avec Ph. Cantié, section « Bibliographie »

Traductions assurées (en collaboration avec B. Patte) :

“Cross-concordances: terminology mapping and its effectiveness for information retrieval
Philipp Mayr and Vivien Petras (section classification et indexation)

  Subject headings for the 21st century: the lcsh-es.org bilingual database
Michael Kreyche (section classification et indexation)

Anne Cécile Lambotte

Laure Delrue

Le thème général du congrès de Québec : « Bibliothèques sans frontières : naviguer vers une compréhension globale » amenait naturellement certains sujets de réflexion. L'interopérabilité des descripteurs de ressources et le traitement du multilinguisme -, les questions relatives à  la conservation pérenne des ressources électroniques, et, en particulier, du web, le positionnement des bibliothèques dans un environnement informationnel changeant, où les lecteurs deviennent aussi producteurs des ressources, ont été au coeur des échanges entre les professionnels présents.

De nombreuses sessions, en général organisées conjointement par plusieurs comités, ont été consacrées, de près ou de loin, à  la conservation pérenne des données numériques, ce qui montre l'actualité du sujet, et son aspect très transversal ( session conjointe PAC / Technologie de l'information, Alliance IFLA / CDNL pour les normes bibliographiques et bibliothèques de droit, session commune gestion et marketing, statistiques et évaluation, et théorie et recherche, session acquisition et développement des collections...)

Les différents intervenants se sont accordés sur la nécessité d'une évaluation globale de la collection, portant d'une part, sur l'intérêt des documents, et, d'autre part, sur leurs caractéristiques techniques. Cette évaluation technique peut déboucher sur la mise en place d'un « musée de l'informatique » comme à  la Bibliothèque nationale de Nouvelle-Zélande, elle requiert de toutes façons une bonne connaissance de l'évolution des supports et des machines. Au delà  de la simple évaluation des collections, la mise en place d'un signalement systématique des facteurs de risques s'avère indispensable : dans la démarche entreprise à  la British Library, l'objectif est de savoir où est le document  porteur de risque, ce qu'il est, quel contenu il comporte,  quel logiciel est nécessaire pour le faire tourner, quel risque il court, et enfin, il importe de partager ce savoir avec d'autres communautés. Pour ce faire, la British Library utilise la norme AS/NZ4360 sur la gestion des risques, selon une approche en 7 étapes : communiquer et consulter, établir le contexte, identifier les risques, analyser les risques, les évaluer, les traiter (selon les budgets...), l'établissement d'indicateurs et la rédaction d'un rapport.

La formation des personnels (comme par le biais de la plateforme Mediapedia à  la Bibliothèque nationale d'Australie) et le partage des bases de connaissance sur les risques spécifiques sont des éléments clé, comme dans le cas du projet Kopal en Allemagne, qui vise la mise en place d'une conservation pérenne coopérative pour des structures documentaires hétérogènes. Le schéma de conservation des documents numériques à  la Bibliothèque nationale de France,SPAR (Système de Préservation et d'Archivage Réparti), respecte la norme OAIS, comme d'autres initiatives analogues ailleurs dans le monde. Cet outil garantit la continuité d'accès aux ressources numériques en procédant aux transformations nécessitées par l'obsolescence des outils informatiques de restitution. Christian Lupovici a souligné la nécessité de partager, entre les différentes initiatives d'une telle ampleur un format international comme le GDRFR (Global Digital Format Registry). A l'échelle d'un pays comme le Canada, l'absence de coordination entre les différentes initiatives locales et régionales est un frein au développement d'opérations de conservation pérenne d'ampleur.

Enfin, la conservation pérenne de documents numériques passe également par la collecte de documents détenus par des particuliers, l'implication des communautés de lecteurs, comme à  la Bibliothèque publique d'Oakfield, en Ontario, ou encore dans le cadre du projet Culturenet Wales mené par la Bibliothèque nationale du Pays de Galles. Pourquoi ne pas aller jusqu'à  une bibliographie nationale 2.0 ? Cette hypothèse a été creusée dans le cadre d'une enquête menée par deux bibliothécaires de la BnF. L'enquête montre que les usagers de la bibliographie nationale apprécient sa fiabilité et le respect des normes, deux points potentiellement dégradés par l'appel à  la collaboration des usagers. En revanche, les usagers de la bibliographie nationale pourraient travailler sur la création de liens et de concordances entre documents, ce qui n'est pas proposé aujourd'hui. La Bibliothèque du Congrès fait appel à  des contributions externalisées, en publiant sur Flickr des photographies que les internautes sont appelés à  commenter afin d'enrichir les métadonnées. La British Library fait appel à  des contributeurs identifiés, chercheurs spécialisés, pour décrire les fonds de manuscrits médiévaux sous forme de tags et de commentaires.

à€ partir des techniques du web sémantique, la recherche de formats d'indexation communs ouvre de nouveaux horizons à  la coopération internationale en matière de normalisation. L'exemple des travaux menés sur l'homogénéisation des vocabulaires Icon class (Bibliothèque Royale de La Haye) et Mandragore (Bibliothèque nationale de France), à  partir de l'outil SKOS permet de représenter des vocabulaires conceptuels, dotés de liens sémantiques. Le terme permet d'identifier le concept dans sa totalité. Une approche structurelle demanderait trop de temps, mais l'utilisation d'un logiciel d'alignement des ontologies, combinée avec un travail manuel, a permis de rendre 12 300 termes de Mandragore accessibles sur Icon Class.

La cartographie sémantique appliquée aux vocabulaires d'indexation contrôlés est nécessaire pour gérer les concordances entre plusieurs systèmes. La présentation de Vivien Pietas (Bonn, Allemagne) démontre également que ce type de concordances améliore la recherche par sujet, les résultats sont plus pertinents, en particulier dans le cas des recherches interdisciplinaires (effectuées dans les exemples donnés dans des bases dotées de langages d'indexation spécifiques à  chaque discipline).

Enfin, la présentation d'une base de données bilingue (anglais et espagnol), fruit du travail de Michael Kreyche (Ohio University) et d'un réseau de bibliothécaires bilingues, aujourd'hui disponible sur Internet, rappelle que ce type de travaux nécessite une forte implication humaine, et que les concordances sémantiques ne sauraient être uniquement le fruit, à  ce jour, de logiciels perfectionnés...

Paradoxalement, alors que la documentation devient de plus en plus virtuelle, les bibliothèques en tant que lieux ne sont pas remises en cause ; dans les bibliothèques tant publiques qu'universitaires, il s'agit de créer des lieux de sociabilité, des espaces de référence, bref, une « troisième place » (cf. Ray Oldenburg, The great, good place).

Alistair Black a dressé un historique, du point de vue britannique, de la bibliothèque en tant qu'espace « social ». Il n'a pas fallu attendre la mise en place du libre accès dans les bibliothèques publiques pour voir du lien social s'y créer : à  Nottingham dans les années 1920, la salle de lecture des adultes, essentiellement consacrée à  la lecture de la presse, était, comme en témoignent les archives photographiques, des lieux d'interaction sociale et de mélange des classes.

La bibliothèque publique, qui crée un sentiment de dignité et de confiance chez les personnes défavorisées, selon Andreas Varnheim, de l'Université d'Oslo, est un élément qui concourt à  la création de capital social (théories de Putnam et Pettigrew sur la généralisation de la confiance réciproque, collective, et de la confiance en soi).

L'espace – bibliothèque et les processus sociaux qui s'y déroulent sont interdépendants, et, dans l'espace – bibliothèque se confrontent espace public et domaine privé. Cette dichotomie public / privé, comme l'a démontré Hannah Arendt, découle de l'activité, et non du lieu.

Les activités sociales des enfants dans les espaces de bibliothèque qui leur sont consacrés ont inspiré une démarche de programmation des espaces originale, en Suède, intitulée 2020 Mars Express, elle même inspirée d'un projet mené aux Pays Bas.

Il s'agit d'associer les enfants à  la conception de leurs bibliothèques. Dans deux comtés suédois, les municipalités désireuses de rénover ou de construire une bibliothèque ont conduit l'expérience, auprès d'enfants de 3 à  18 ans. La démarche, inspirée de la théorie des intelligences multiples (Gardner), prévoit des ateliers et des enquêtes impliquant l'intelligence linguistique, logique, musicale, kinesthésique, etc. en collaboration avec des architectes, des étudiants en design, des enseignants, des psychologues. Elle a conduit à  créer des modèles techniques, sur la base des suggestions des enfants, inspirées de l'univers des contes de fées, des mangas. Parmi ces suggestions, la création d'une pièce secrète pour la lecture des romans d'amour, une tente pour les contes de fées, la machine à  tourner les pages, ou encore l'installation de matelas d'eau, de cheminées, de trampolines et même d'une piscine dans les salles de lecture.

Les réalisations mises en oeuvre à  partir des conceptions des enfants sont visibles sur le site web du projet.

Dans la droite ligne de cette présentation, la session du comité bâtiments et équipements de bibliothèques en 2009 sera organisée conjointement avec le comité des bibliothèques pour enfants et adolescents, l'appel à  propositions a été publié en octobre.

Ce congrès a été pour moi un moment intense de formation et d'apprentissage, tant dans le cadre des conférences que par le biais des échanges avec les collègues étrangers, échanges favorisés cette année lors des sessions de présentation des affiches, puisque j'ai eu l'opportunité de présenter une affiche sur l'intégration des SCD d'IUFM aux universités.

Laure Delrue

Annick Guinery

« Vous apportez avec vous un bagage culturel, des pratiques professionnelles et des savoir-faire spécifiques que vous partagerez durant cinq jours dans le cadre des nombreuses sessions et activités qui vous seront offertes ;
Ce congrès se déroule sous le signe de la diversité. Le processus en cours de mondialisation est irréversible et transcende les frontières : seule la pleine reconnaissance de la diversité nous permettra de cheminer dans cette voie vers une compréhension globale »

C'est par ces mots que Claude Bonnelly, ancien directeur de la bibliothèque de l'université Laval à  Québec et membre du comité d'organisation du congrès , a introduit la 74ème conférence de l'IFLA, placée sous le signe de la diversité culturelle et du multilinguisme. Un peu plus tard, Michaelle Jean, gouverneure générale du Canada, d'ajouter : « la bibliothèque est un espace vital de tous les possibles, de tous les rêves et de tous les espoirs, si les nouvelles technologies permettent de franchir les murs, elles ne peuvent se passer de bibliothèques, gardiennes de la mémoire du monde »

Puis, Mme Claudia Lux, présidente de l'IFLA, fidèle au leitmotiv de sa présidence, « les bibliothèques à  l'ordre du jour » a insisté sur la nécessité pour les bibliothèques de faire sauter les barrières plus que cela ne l'a été fait, pour l'accès de tous à  la connaissance, et cela par tous les moyens technologiques et humains. Mais cet objectif est encore inégalement partagé et atteint par les bibliothèques. Elle souligne aussi l'importance du respect de l'autre, de la protection de l'intégrité personnelle de l'usager et met en garde , sous prétexte de lutte anti-terroriste, contre les tentatives de limitation de la liberté d'expression. Par ailleurs, les bibliothèques ne peuvent se tenir à  l'écart des problèmes écologiques et des dangers du réchauffement climatique. Si elles ne peuvent agir directement sur l'environnement, elles peuvent encourager le travail des scientifiques, aider à  la recherche, rendre accessibles toutes les données et les préserver.

Le ton était donc donné à  la lumière de ces interventions auprès des quelques 3000 délégués réunis à  québec.

Des congressistes du monde entier, des français aussi tous réunis

Comme toujours, les représentants du pays d'accueil étaient très nombreux : plus de 250 délégués canadiens. Mais proportionnellement, on pouvait compter assez peu de délégués des États-Unis( moins de 200) et surtout une très faible représentation des pays d'Amérique latine, hormis Cuba (près de 50 personnes)

à€ noter toujours une forte présence des pays d'Europe du nord (Scandinavie, Pays-Bas, Royaume-Uni) mais aussi une bonne représentation des pays baltes et de l'Est de l'Europe, aujourd'hui très en veille sur l'évolution des bibliothèques et les innovations technologiques. On pouvait remarquer aussi une participation importante de certains pays d'Asie comme la Corée du sud et une présence non négligeable de délégués du moyen Orient et d'Afrique (certains ayant enchaîné les deux congrès, AIFBD et IFLA !)

Du coté français, on pouvait compter près d'une soixantaine de représentants, la plupart, cette année encore, venant de bibliothèques spécialisées ou de grands établissements et trop peu de représentants de bibliothèques de lecture publique. Mais, pour la première fois, profitant du fait que le congrès se tenait dans un pays francophone et grâce au rôle coordinateur du CFI (comité français IFLA), les principaux établissements et les associations professionnelles furent regroupées au sein du Pavillon France, bien visible à  l'entrée du salon professionnel. Un dossier unique de présentation de l'ensemble des organismes représentés, était distribué aux visiteurs. Convivial et attractif, ce stand a été un point de rendez-vous pour des échanges avec les congressistes du monde entier et un lieu de regroupement pour les français.

Enfin le congrès de l'IFLA, ce sont aussi près de 300 bénévoles et 30 traducteurs dans les langues principales utilisées à  l'IFLA : anglais, français, allemand, espagnol, russe et arabe.

Il serait difficile de rendre compte de toutes les interventions, les idées, les expériences présentées à  ce congrès. Mais comme le dit un des congressistes, « il faut que nous repartions avec au moins une idée pour notre bibliothèque ! »

Espérons que les lignes qui vont suivre ouvriront quelques pistes pour les collègues de l'ABF. Les thèmes, les sujets de réflexion présentés ici ont été suffisamment récurrents pour qu'on y réfléchisse. La plupart des communications sont sur le site de l'IFLA.

Le monde grisonne, le public des bibliothèques aussi…

Le vieillissement est un problème dans le monde entier. Il est temps aussi pour les bibliothèques de s'en occuper ! Elles doivent être une force de proposition et profiter de l'arrivée des seniors pour réorganiser ses espaces, ses collections, remettre à  l'ordre du jour la formation tout au long de la vie, favoriser les relations intergénérationnelles. Pour cela pas besoin d'architecte et de projet coûteux mais de l'imagination et de l'écoute !

Telles furent en substance les réflexions livrées par nos collègues anglais et américains qui n'en sont encore qu'aux prémices de leurs expériences en ce domaine

Alphabétisation et lecture : de bonnes pratiques dans les bibliothèques du monde entier pour soutenir la décennie de l'alphabétisation des Nations Unies 2003-2012

Organisée par les sections maîtrise de l'Information, Lecture , bibliothèques publiques et bibliothèques pour les populations multiculturelles, cette « foire aux pratiques » a présenté un panorama d'expériences et de programmes de lecture dans des bibliothèques tant du nord que

Du sud, de nombreuses bibliothèques ou institutions avaient apporté leur matériel de communication, et de courtes interventions ont ponctué la matinée.

Parmi les témoignages, certains furent très émouvants comme ceux de la représentante de l'union internationale pour les livres de jeunesse (Ibby) qui montre le rôle parfois « thérapeutique » de la lecture auprès d'enfants ayant subi de graves traumatismes, dus à  la violence quotidienne(Colombie) , à  la guerre (Palestine), aux catastrophes naturelles (Venezuela, Asie du sud-est).Au Sénégal, beaucoup de choses se réalisent avec peu de budget. Des bénévoles après la classe, proposent des séances de lecture et de discussion sur des images. La confiance en soi renaît.

l'Autriche et les Pays-Bas, pays apparemment sans problèmes d'accès à  l'écrit, se sont associés pour des campagnes nationales de promotion de la lecture : « les bibliothèques, c'est bon pour le pays » « Lire, c'est avoir une société stable » etc.Pour la première fois, les bibliothèques en Autriche étaient pointées comme une priorité gouvernementale

En Namibie, le travail de promotion est incessant : concours, ateliers lecture pour les enfants et les parents notamment pendant les vacances trop longues, campagne d'affichage avec des célébrités (le sprinter Hendricks)

à€ Singapour, un marathon de la lecture, la sélection des meilleurs livres de l'année, des campagnes nationales, des événements, des rencontres d'auteur, des lectures dans tous les lieux publics

En Norvège, une expérience très originale de sensibilisation à  la lecture dans les vestiaires des clubs sportifs, le bibliothécaire étant lui-même supporter actif d'un club de foot local.

Pour ma part, je présentais un livre géant, « histoires du monde », fruit d'un travail réalisé conjointement entre un groupe de femmes en cours d'alphabétisation et une bibliothèque de quartier de la ville de Choisy le roi.

Place aux jeunes

Outre le congrès satellite « Cap sur les jeunes » à  l'Université Mc Gill de Montréal, les 5 et 6 août, où de nombreux programmes intéressants avaient été présentés, (aménagement d'espace adapté, place des jeux vidéo et de la pratique musicale dans les bibliothèques, aide aux devoirs en ligne, connaissance des métiers, présentation différente et attractive des collections)l'accueil des jeunes et leur place au sein des bibliothèques ont été largement évoqués tout au long du congrès.

A noter la version revue et corrigée des « Directives » pour les jeunes, et de nombreuses initiatives de promotion de la lecture auprès des jeunes et des familles : kits de lecture à  la naissance,ou pour l'arrivée de nouveaux habitants, jour de la lecture sur tout un territoire, semaine des bibliothèques, clubs de lecture,pendant les vacances scolaires, performances et ateliers de slam¦ Enfin, réflexions sur les espaces et la participation des jeunes à  la vie de la bibliothèque (blogs, groupes de discussions, de choix de livres )

Les bibliothèques : lieu de vie pour les populations multiculturelles :

De nombreuses interventions ont concerné l'accueil des populations étrangères dans les bibliothèques. Celles-ci peuvent être à  la fois une aide pour retrouver ses racines et un outil pour l'intégration. Elles se doivent de refléter la diversité des cultures présentes sur leur territoire. Cela passe par des services d'accueil aux nouveaux entrants (>Québec), des cours de langue (bibliothèques de New York), la valorisation des cultures aborigènes (Australie), des bibliothèques multiservices et des collections multilingues à  Helsinki, l'heure du conte bilingue aux Pays-Bas ou en Allemagne, des dépliants et des guides d'accueil en plusieurs langues en Norvège ou à  Barcelone, un portail d'information pour les étrangers, etc.

Bien des expériences parfois simples, dont nous pourrions nous inspirer, car l'offre, dans nos bibliothèques publiques, est encore bien limitée dans ce domaine !

Les bibliothèques dans l'arène politique

Se rendre visible sur son territoire, mieux communiquer, faire connaître nos établissements, nos services, rendre compte régulièrement aux élus pour obtenir les appuis nécessaires, partager avec les politiques, notre souci du bien public et la place centrale de l'usager, c'est tout ce qu'on pourrait regrouper autour du terme « advocacy » ou l'art de batailler pour changer les mentalités, faire évoluer l'image qu'ont parfois les élus de nos établissements et ce qu'ils voudraient en faire.

Et cela ne s'invente pas ! Il faut certes de l'enthousiasme et de la motivation pour convaincre mais on peut aussi former les professionnels à  cet exercice et les entraîner à  traiter avec les politiques, les aider à  définir des priorités, à  avoir une vision globale, bien articulée à  la stratégie générale du développement du territoire prévue par les politiques. A Toronto, il existe même des cours « d'advocacy » et d'apprentissage des relations avec les élus. Pas de honte à  cela : « nous sommes tous des immigrants face à  la nouveauté ! » comme le souligne avec humour la directrice de la Bibliothèque nationale, présente à  cette discussion.

l'accueil des nouveaux professionnels

Le dernier point que je retiendrai porte sur la question importante de l'accueil et de la formation des jeunes professionnels par les « anciens », que ce soit pour mieux connaître le métier ou pour s'intégrer plus facilement à  la vie des associations.

Sur le modèle américain des « big sister and little sister » , se développe au Canada le parrainage professionnel ou « mentorat ».Un site Internet permet même une mise en relation directe entre le mentor et le futur « mentoré », suivant leurs goûts respectifs, leurs personnalités, leurs motivations, leurs spécialités .Différent du « coaching », ou de l'accueil des stagiaires,que nous pouvons connaître, ce mentorat permet une relation équilibrée, dans le respect des objectifs de chacun. Pour le mentor, il s'agit de transmettre, de partager son expérience, de motiver, d'encourager, de déceler un potentiel, mais aussi de profiter d'un regard encore neuf sur la profession, ses pratiques, d'accueillir de nouvelles idées ;pour le mentoré, c'est l'occasion de développer ses capacités, de se constituer un réseau professionnel, d'apprendre à  côtoyer des partenaires différents, et de prendre la mesure des difficultés du management et des relations avec les élus .

Rajeunir la profession, faciliter l'intégration des jeunes collègues dans les associations professionnelles apparaît comme un enjeu primordial pour plusieurs associations nationales de bibliothécaires dans un forum de discussion à  la fin du <cogrès.

Ainsi l'Ambac (Mexican Library association)recrute des étudiants en bibliothéconomie et essaie d'intégrer leurs interventions lors d'une session spéciale de leur congrès annuel. Des bibliothécaires retraités assurent un accueil et un tutorat auprès des nouveaux adhérents. Ces changements ont amené à  une modification des statuts visant à  imposer l'entrée des nouveaux comme élément dans l'organisation de l'association

En Allemagne, la même question se pose et le diagnostic est sévère : pas assez de nouveaux adhérents, manque de visibilité et de transparence dans le fonctionnement et les objectifs, pas de projection dans l'avenir, alors que les membres attendent de l'association des services, du conseil, du soutien mais aussi des prises de position et des éléments de réflexion et de débats.

Lors du dernier congrès de l'association allemande, des mesures concrètes ont été prises pour combler ce fossé intergénérationnel : rencontres systématiques avec les nouveaux (parrainage), réunion spécifique à  chaque congrès, politique tarifaire attractive, refonte de la revue, présentation de l'association dans les centres de formation, commissions de travail (formation, politique des bibliothèques, personnel et statuts, éducation, image, marketing)

Quelques idées dont certaines ont déjà  été vues quelque part…

Enfin, un groupe de discussion réunissant les secteurs internationaux de grands établissements et associations, s'est propos é d'examiner la gestion des relations internationales de chacune de ces structures, d'échanger expertise et expériences.

On le voit, ce fut encore un congrès passionnant et riche,tant par les interventions, les débats des différents sessions que par les multiples rencontres en dehors des salles de conférences, mais où encore trop peu de collègues français participent, notamment venant des bibliothèques territoriales. On peut se consoler en consultant le site de l'IFLA dans lequel sont rassemblés la plupart des exposés

Rendez-vous peut-être à  Milan en 2009 !

Annick GUINERY
Commission internationale
Directrice des bibliothèques de Choisy le roi