RAPPORT DE SYNTHÈSE SUR LA PARTICIPATION DES BOURSIERS FRANCOPHONES DU CFI AU 68ème CONGRÈS DE l’IFLA

Synthèse établie par Jalel Rouissi, Boursier CFIFLA, Institut Supérieur de Documentation, Tunisie

Décembre 2002

Introduction

L’IFLA a tenu son 68ème congrès a Glasgow du 18 au 24 août 2002. Ce congrès a rencontré un franc succès au niveau de la participation qui a atteint le nombre de 4700 participants venus de 122 pays.

Fidèle à une tradition qu’il a instauré depuis quelques années, le Comité Français IFLA (CFI) a fait bénéficier treize professionnels francophones des pays du sud de bourses qui leur ont permis de participer à ce grand rendez-vous de la communauté professionnelle à l’échelle mondiale. Les objectifs du CFI étant de renforcer la présence de la francophonie en tant que langue, mais aussi et surtout en tant qu’approche professionnelle et scientifique de la bibliothéconomie. Les boursiers francophones tiennent tous à exprimer leurs gratitude et reconnaissance au CFI pour cette aide et cet encadrement ; si bien que beaucoup d’entre eux n’étaient pas à leur première bourse CFI.

La présente synthèse est une compilation des rapports individuels établis par les boursiers. Elle s’articule autour des points suivants :

  1. Les domaines  d’intérêt et les objectifs des boursiers par rapport à la conférence
  2. Les acquis scientifiques
  3. Les contacts entrepris et les projets de coopération
  4. Les communications présentées par des boursiers francophones
  5. Les visites (bibliothèques, exposition etc.)
  6. La valorisation des acquis après la conférence
  7. L’impact de la participation sur la présence au sein des structures de l’IFLA.
1. Les domaines d’intérêt et les objectifs des boursiers par rapport à la conférence
Boursier, statut & pays d’origine Objectifs & domaines d’intérêt
1. Nazha Hachad,  Informatiste chargée de la coopération à l’École des Sciences de l’Information, Maroc Éducation et formation
Bibliothèques Universitaires
Associations professionnelles
Coopération dans le domaine des bibliothèques
Technologie de l’information
Lecture publique.
2. Mouna Benslimane, Chargée de cours à l’École des Sciences de l’Information, Maroc Mise à jour des cours enseignés à l’ESI,
Étude des différentes possibilités d’intégration dans une des instances de l’IFLA, notamment la section «Éducation et formation»
Se préparer au lancement de deux projets de coopération de l’ESI avec la France : «Lecture publique» et «FORCIIR»
3. Iaguba Djalo, Bibliothécaire, Guinée Bissau Politique nationale de livre et de lecture
Formation professionnelle.
4. Henriette Seydou, Bibliothécaire, Centre National du Réseau des Bibliothèques et de la Lecture Publique, Niger Gestion des associations de bibliothécaires
Formation continue des bibliothécaires.
5. Marina Zavadskaja, étudiante à l’École Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques à Lyon, Biélarusse Audiovisuel et multimédia
Copyright et autres problèmes légaux
Services de références
Bibliothèques scolaires.
6. Tuinlengar Plissengar, Bibliothécaire / documentaliste, Parlement du Tchad Bibliothèques et Services de recherche aux parlements
Collection électronique
Marketing et Management des bibliothèques
Conservation des documents
7. Mamadou Diallo, Documentaliste / Bibliothécaire, Parlement de Guinée Conakry Bibliothèques parlementaires
8. Jalel Rouissi, Enseignant universitaire, Institut Supérieur de Documentation, Tunisie Théories et recherches bibliothéconomiques,
Management et marketing (sections 24 & 34)
Exploration de pistes de coopération
Collecte d’une documentation scientifique et professionnelle
9. Lamine Camara, Bibliothèque administrative, Direction Nationale des Archives du Mali Gestion des associations professionnelles des bibliothécaires
Information gouvernementale et publications officielles
Collaboration entre bibliothèques, musées et services d’Archives
10. Pham Bich Thuy, Responsable de la bibliothèque de l’alliance française de Hanoi, Vietnam  
11. Huynh Thi Than Tam, Centre National de l'Information et de la Documentation Scientifique et Technologique, Vietnam  
12. Bernard Dione, Assistant à l’École des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes, Sénégal Gestion des associations professionnelles de bibliothécaires
Acquisitions et le Développement des collections (la négociation des licences et la constitution des consortiums)
Formation des bibliothécaires
13. Souleymane Diouf, Bibliothécaire, Univ. Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal Statistiques
Les acquis scientifiques

Les principaux thèmes qui ont suscité l’intérêt des boursiers se résument dans les points suivants : les défis induits par l’introduction des nouvelles technologies de l’information au niveau de la gestion des ressources humaines, l’information gouvernementale et les méthodes d’évaluation basées sur les statistiques.

Dans un deuxième ordre d’importance, d’autres thèmes ont attiré l’attention de certains boursiers. Nous citerons la bibliothèque du futur, la coopération, l’éthique, le marché de l’information bibliographique, la construction de catalogues collectifs.

Certains boursiers déplorent le caractère trop vague des conférences présentées lors des sessions plénières. La traduction simultanée était d’une qualité qui ne permettait pas de tirer un meilleur profit de ces présentations.

2.1. Les défis induits par l’introduction des nouvelles technologies de l’information

Uta Müller, d’Allemagne, a présenté une communication intitulée « Les défis de la gestion du personnel dans les bibliothèques à l’époque des changements profonds et du changement de génération », dans laquelle elle s’interroge sur l’impact des mutations technologiques survenues dans les bibliothèques sur le personnel et les types de résistance montrés par les bibliothécaires ainsi que les solutions auxquelles un bon gestionnaire doit avoir recours pour mieux résoudre ce genre de problème. (Nazha Hachad, Maroc). Selon  Uta Müller, il existe un conflit de génération entre les jeunes animés d’idées novatrices et les vieux qui ne veulent pas toujours passer le témoin. (Lamine Camara, Mali). Les professionnels âgés sont plus réticents face aux changements dans les habitudes de travail des bibliothécaires induits par l’intégration des nouvelles technologies. Tandis que les plus jeunes veulent instaurer des changements radicaux. Uta Müller préconise entre autres comme solution, « un mélange équilibré d’expérience et de vent frais. »(Henriette Seydou, Niger).

Bernard Dione (Sénégal), rapporte que d’autres papiers présentés ont conclu que les professionnels des pays développés sont de plus en plus vieux (en Australie, 70 % des professionnels ont plus de 40 ans. Aux USA, Mme Laura Bush a lancé le 9 janvier 2002 une initiative de 10 millions de dollars US pour recruter une nouvelle génération de bibliothécaires. Le phénomène du vieillissement des professionnels constaté dans les pays développés ne touche pas les professionnels africains comme l’a démontré notre collègue Bernard Dione (voir plus bas, paragraphe 4)

2.2. L’information gouvernementale

La présence de trois boursiers africains exerçant dans des bibliothèques parlementaires et des services d’archives nationales (Tuinlengar Plissengar du Tchad, Lamine Camara du Mali et Mamadou Diallo de Guinée)explique l’intérêt porté à l’information gouvernementale.

Selon Tuinlengar Plissengar, la société de l’information et ses technologies qui abolissent l’espace pourraient bien changer les concepts de la démocratie et de la représentation telles que nous les envisageons depuis toujours.

Deux conférences relatives à ce thème ont attiré l’attention de Lamine Camara. La première a été présentée par Jésus Cortes du Mexique et a porté sur le projet " e-Mexico " en matière d’accès à l’information. Ce projet vise à relier toutes les régions du Mexique, moderniser les organismes de l’administration publique et faciliter l’accès des populations aux nouvelles technologies de l’information. Le projet entend créer avant 2006 un réseau national de connexion pour les 2.447 communes. Jésus Cortes relève que la nouvelle donne des forces politiques a animé la vie démocratique, mais en même temps, a rendu plus difficile l’adoption de nouvelles lois. La communication fait ressortir le rôle essentiel joué par les bibliothécaires. Lamine Camara trouve cette expérience intéressante dans la mesure où le Mali se trouve en plein exercice démocratique.

La deuxième conférence présentée par M. Campbell de l’Australie traite du projet Picture Australia qui est le fruit de la collaboration entre la Bibliothèque nationale, le Musée national, les Archives nationales et les agences culturelles de l’Australie. Des images concernant  la vie culturelle, économique et sociale de l’Australie sont disponibles sur le site du projet à l’adresse suivante : www.pictureaustralia.org. C’est toute l’histoire du pays qui est ainsi retracée à l’aide de photos de haute qualité accompagnées de commentaires. Ce projet a nécessité pour chacune des institutions une participation financière et/ou matérielle. Les agences qui désirent diffuser des informations sur ce site paient un frais annuel de 2000 à 5000 dollars US. Ce site constitue un portail qui attire davantage de touristes vers l’Australie, une source inépuisable de richesse culturelle.

2.3. Les méthodes d’évaluation basées sur les statistiques

Notre collègue Souleymane Diouf (Sénégal) a pris part au séminaire organisé par la section Statistiques de l'IFLA en collaboration avec l'Unité de Statistiques des Bibliothèques et des Services d'Information (LISU) de l'Université de Loughborough du 13 au 15 août 2002. Ce séminaire avait pour thème " Les statistiques  en pratique : mesurer et gérer". Souleymane Diouf a préféré nous parler des trois présentations suivantes. 

Steve Hiller (USA) Les bailleurs de fonds demandent aux bibliothèques de démontrer leur impact sur la communauté des utilisateurs en utilisant des séries de mesures basées sur des résultats et cela génère des données-fleuves dans lesquelles beaucoup de bibliothécaires se perdent : comment les analyser et comment les utiliser ? Avant de présenter les méthodes d'analyse de données, Steve Hiller insiste sur quelques remarques préliminaires pour une bonne analyse à savoir la nécessité de bien définir les besoins en évaluation, de se doter d’un esprit critique, et d’identifier ce qui est important dans les résultats de l'enquête. Quant aux méthodes de collecte et d’analyse des données, elles varient entre l’observation, l’interview sur les groupes d'intérêt et l’enquête (par courrier postal, électronique ou par téléphone).

Sébastian Mundt (Allemagne) a présenté un exposé sur l'échantillonnage en statistiques dans les bibliothèques à partir de la norme ISO 2789. La version de 2001 de cette norme relative aux statistiques en bibliothèques, l'usage des procédures d'échantillonnage pour estimer les totaux annuels des visites des bibliothèques, l'usage interne, les demandes d'information et (si nécessaire et applicable) l'usage des services électroniques. La norme ISO 2789 de 1991 spécifiait que "les données se référant à une période doivent couvrir la période spécifiée en question et non les intervalles entre 2 enquêtes successives. Cela avait l'inconvénient de prendre trop de temps, d'être pratiquement impossible et trop monotone. La révision de 2001 permet maintenant les méthodes d'échantillonnage pour les demandes d'information, l'utilisation interne, les visites à la bibliothèque (compte portail).

Eric Davis et Claire Creaser ont présenté un exposé intitulé « Mettre les statistiques en pratique - stratégies pour une gestion efficace » Le but était d 'explorer de manière pratique une variété d'options pour l'usage des statistiques et des indicateurs de performance. Cette présentation a mis l’usage des statistiques en perspectives avec les missions et les objectifs assignés à la bibliothèque. L’accent est mis sur l’importance d’avoir une vision claire des objectifs et des missions assignées à l'institution. La mission de la bibliothèque doit avoir une signification, être crédible, acceptable et testable. Les participants ont été soumis à des exercices pratiques dont l’un visait à discuter et évaluer la déclaration de mission à laquelle on est assigné : comment mesurer sa signification, sa crédibilité, son acceptabilité et sa testabilité. Un deuxième exercice a assigné à chaque groupe un scénario incorporant une série de services. Il s'agissait de spécifier une série d'indicateurs appropriés pour gérer le scénario en incluant comment ces indicateurs seront acquis, appliqués et présentés. Les aspects suivants devraient être considérés : qu'a-t-on besoin de savoir ? Où se trouve l'information ? Qui a l'information ? Comment va-t-on l'obtenir ? Comment va-ton l'interpréter ? Comment va-t-on agir sur elle ? Comment va-t-on la présenter ?

2.4. Autres questions ayant intéressé les boursiers

Par ailleurs, d’autres questions avaient attiré l’attention de certains boursiers en fonction des profils et des fonctions des uns et des autres. Nazha Hachad (Maroc) s’est intéressée à plusieurs conférences dont l’une, traitant des raisons d’enseignement de l’éthique de l’information, a présenté une liste de cours dispensés aux États-Unis en matière d’éthique dans le domaine des sciences de l’information. Bernard Dione (Sénégal) a été intéressé par la présentation de Rob Bruijnzeels (Pays Bas) dans laquelle il a parlé du projet de la Bibliothèque Brabant qui est la bibliothèque du futur. Cette « métabibliothèque » qui sera implantée dans la municipalité de Vught devrait comprendre des magasins de 5 millions de livres (soit 17 kilomètres de rayonnages), des milliers de revues, des terminaux, des salles de lectures, des cafés Internet, un théâtre, etc. Les conférences touchant le domaine des nouvelles technologies, des multimédias et de la numérisation des documents audiovisuels, ont beaucoup apporté à Marina Zavadskaja (Biélarusse) puisqu’elles restaient en liaison avec le projet de coopération Euro-Biélarusse concernant la création d’un catalogue collectif des fonds francophones à Minsk.

Les contacts entrepris et les projets de coopération

Une méga-rencontre d’environ 5000 professionnels venant de 122 pays ne peut être que très fructueuse en termes d’échanges et de contacts. Ces milliers de participants viennent d’horizons divers aux niveaux culturels, technologiques, législatifs, professionnels, etc. La régularité de cette très grande rencontre professionnelle, qui n’est pas facile à organiser, est un signe fort que la communauté des bibliothécaires envoie au monde entier pour dire qu’elle reste soudée et unie autour des idéaux qui ont valu à notre métier sa pérennité et ses lettres de noblesses au-delà des conflits et des tensions qui divisent le monde. A chaque rencontre annuelle, les synergies se multiplient et les curiosités s’accentuent. Des projets (parfois des rêves) naissent : séminaires, publications, stages, dons de livres, concours, etc., au grand bonheur des bibliothécaires qui rêvent de voir le monde uni à leur image.

Néanmoins, les contacts et les échanges entrepris par les boursiers francophones du CFI restent en deçà de ce que permet une telle rencontre. 

Nazha Hachad et Mouna Ben Slimane (Maroc) ont programmé avec Michelle Mathieu (France) un stage de deux semaines au profit de la responsable de la bibliothèque de l’ESI de Rabat à la bibliothèque de l’ENSSIB de Lyon et ce stage en décembre 2002. Nos deux collègues marocaines ont profité de leur présence à Glasgow pour faire le point avec leurs partenaires dans deux projets de coopération franco-marocaine dont le premier, orienté lecture publique et intitulé « Fonds de soutien prioritaire dans le domaine du livre au Maroc », vise à mettre sur pied un réseau de bibliothèques publiques dans le milieu rural, alors que le deuxième baptisé projet «FORCIIR» porte sur l’enseignement à distance. Dans les deux projets, l’ESI de Rabat sera chargée du volet formation. Le programme FORCIIR, qui a déjà été mis en place à l’EBAD de Dakar et a été présenté, au 68ème congrès de l’IFLA, dans le cadre d’une communication sur «La formation des bibliothécaires de référence à l’EBAD», devrait être opérationnel, à l’ESI en février 2003..

Mouna Ben Slimane (Maroc) a convenu avec Jean-François Maillols, Directeur-adjoint de la BU de Perpignan et membre du Conseil d'administration de l'Association des Conservateurs de Bibliothèques (ACB) pour que le Maroc soit la destination du voyage d’étude que l’ACB organise chaque année. L’ESI sera son interlocuteur privilégié pour l’organisation de ce voyage. Avec Jean-Philippe Accart (France), Mouna Ben Slimane (Maroc) a discuté de la possibilité de présenter son livre «Le métier du documentaliste» aux étudiants de l’ESI en 2003.

Jalel Rouissi (Tunisie) et Mouna Ben Slimane (Maroc) se sont engagés à faire partie du comité scientifique de la conférence satellite qui sera co-organisée par les sections « Éducation & Formation » et « Management & Marketing ». Cette pré-conférence s’intéressera à l’enseignement à distance du marketing de l’information et se tiendra à Genève durant l’été 2003. Lors d’une réunion que les deux boursiers ont tenu avec Françoise Lerouge (France), cette dernière leur a présenté le projet et leur a suggéré d’identifier les personnes de leurs institutions respectives qui seraient susceptibles d’y contribuer. Jalel Rouissi et Mouna Ben Slimane ont proposé des noms de collègues et se sont engagés à les contacter.

Lors d’un contact avec Madame Bouhajeb(responsable du Centre de Documentation de l’INTIF) et Madame Florence Poncé(responsable des relations internationales au sein de la Direction du Livre et de la Lecture au sein du Ministère de la Culture), Iaguba Djalo (Guinée Bissau) a présenté l’idée de deux projets prioritaires pour les autorités et les professionnels de son pays notamment : une subvention de connexion à l’Internet pour la Bibliothèque de l’Institut National de Études et de Recherches (l’INER ) et le projet CLAC- Centre de lecture et Animation Culturel.

Enfin, Henriette Seydou (Niger), a discuté avec Françoise Danset membre de l’ABF des perspectives d’une création d’école de bibliothécaires délivrant un diplôme d’auxiliaire de bibliothèque avec l’aide de l’ABF et des incidences financières d’un tel projet. Selon Françoise Danset, il vaut mieux approcher l’institut de formation aux techniques de l’information (IFTIC) qui forme les professionnels du métier au Niger (bac +3), et établir un  programme spécial pour les auxiliaires de bibliothèque à l’exemple du Maroc. Cela éviterait  des charges relatives à la création et à la gestion d’une telle école et qui risquent d’être insupportables. Un autre point qui a été évoqué est celui relatif à l’existence de deux associations de bibliothécaires nigériens. Françoise Danset suggère de les fusionner en une seule association à plusieurs sections et de définir ensuite des projets communs.

Les communications présentées par des boursiers francophones

Sur ce plan aussi, l’apport des boursiers francophones du CFI a été très faible. Hormis notre collègue Bernard Dione (Sénégal), aucun autre boursier n’a présenté une communication.

Bernard Dione a présenté un papier à la session publique de la RTMLA du lundi 19 Août 2002 qui avait pour thème : « Réaliser la vision du futur : un changement radical pour les associations de bibliothécaires et de documentalistes. » L’expérience de l’association Sénégalaise des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (ASBAD) en matière d’encadrement des professionnels a été présentée. Bernard Dione a montré que, contrairement à ce qui se passe en Australie et aux USA, en Afrique les professionnels de l’information et des bibliothèques sont de plus en plus jeunes et au chômage. Ceci freine le développement de la profession, surtout lorsqu’on y ajoute les bas salaires des travailleurs du secteur.

Par ailleurs, Bernard Dione a également présenté à la section Référence la communication d’un collègue sénégalais (Mody Sow) qui n’a pu être présent, sur la formation des bibliothécaires de référence à l’EBAD à l’heure des nouvelles technologies.

Les visites (bibliothèques, exposition etc.)

Mouna Ben Slimane (Maroc), Bernard Dione (Sénégal) et Jalel Rouissi (Tunisie), tous les trois enseignants dans des établissements d’enseignement supérieur de Bibliothéconomie, ont  profité de l’exposition pour collecter des informations fort précieuses pour leurs cours.

Pour Mouna Ben Slimane (Maroc) qui s’intéresse au marché de l’information bibliographique, la comparaison entre les informations recueillies l’année précédente et celles collectées cette année permettra de démontrer aux étudiants la vitesse de l’évolution des offres de services et des produits des différents fournisseurs d’information, ainsi que celle des changements de l’industrie de l’information électronique.

Bernard Dione (Sénégal) a pu rassembler beaucoup de matériaux sur les différents domaines de l’information et des bibliothèques pour monter et illustrer ses cours ; tout comme Jalel Rouissi (Tunisie) qui a acheté des manuels australiens pour l’enseignement de la science de l’information et du management des bibliothèques.

Pham Bich Thuy (Vietnam) a recommandé le système antivol à détection magnétique qu'elle avait vu au stand d’Essex Electronics pour la médiathèque de l’alliance française à Hanoi. Ce système est largement utilisé en France et même à la bibliothèque de l’Université de Glasgow.

La visite de la médiathèque française à Glasgow a beaucoup intéressé nos deux collègues Marina Zavadskaja (Biélarusse) et Pham Bich Thuy (Vietnam) qui exercent toutes les deux dans des établissements similaires respectivement à Minsk et Hanoi.

La valorisation des acquis après la conférence

La valorisation des acquis de cette participation a pris diverses formes. Nous citerons :

L’impact de la participation sur la présence au sein des structures de l’IFLA

L’impact de la participation des boursiers francophones se manifeste sous deux aspects différents en fonction de « l’ancienneté » des boursiers. Pour les nouveaux boursiers, l’adhésion à l’IFLA est un signe fort de la mobilisation et un présage d’une implication plus active dans la vie de l’IFLA à travers ses structures. Nous avons enregistré à ce niveau deux nouvelles adhésions dont l’une à titre personnel (Tuilengar Plissengar, Tchad) et l’autre à titre associatif (l’ANMBAD, Guinée Conakry). Quant aux anciens boursiers du CFI, deux d’entre eux ont exprimé leur intention de se présenter aux comités permanents des sections dont ils sont membres. Mouna Ben Slimane (Maroc) a choisi de candidater à la section « Éducation et Formation» et Jalel Rouissi (Tunisie) compte se présenter à la section Management & Marketing. Des entretiens informels ont été entrepris avec les présidents des sections concernées. 

Jalel Rouissi, Décembre 2002