>>>Comptes rendus des boursiers francophones 2001

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INTRODUCTION

Grâce aux bourses francophones du Comité français pour l'IFLA (CFI), douze (12) professionnels des bibliothèques et de l'information documentaire du Burkina-Faso, d'Egypte, du Liban, du Maroc, du Niger, du Sénégal, du Togo, de la Tunisie et du Vietnam ont participé à la 67e Conférence et Congrès de l'IFLA de Boston, Massachusetts, USA, du 16 au 25 août 2001.

Le présent rapport a pour but de faire le point de cette participation de la francophonie du Sud à cette conférence. Il s'articulera principalement autour des points suivants :

1. Acquis scientifiques et professionnels

Les boursiers 2001 se répartissent dans les secteurs professionnels suivants :

Ces secteurs déterminent étroitement les domaines d'intérêt des participants. Les objectifs des uns et des autres étaient de s'informer sur les nouvelles tendances dans leur domaine afin de pouvoir mettre à jour leurs connaissances et d'innover dans leurs activités, de rencontrer des partenaires et de lier une coopération avec ces derniers. Les boursiers ont suivi les rencontres organisées dans les cadres suivants :

1.1.Section Management et Marketing

Le pré-séminaire de la section management et marketing s'est tenu du 14 au 16 août 2001 à Québec. Le thème de ce colloque satellite portait sur la gestion de la qualité en bibliothèque. La gestion de la qualité est une dimension essentielle du management. Yawo Assigbley, Jalel Rouissi, et Zacharie Lire ont suivi les travaux de cette section. Au colloque satellite du Québec Jalel Rouissi a présenté une communication intitulée : « l'Évaluation du réseau sous l'éclairage de la démarche qualité : l'exemple des pôles associés à la BnF » ; alors que Yawo Assigbley, en tant que membre du comité scientifique a contribué de manière significative à l'organisation matérielle et scientifique de ce colloque.

1.2. Technologies de l'information

Les conférences, les séminaires et les groupes de discussion sur les technologies de l'information et de la communication et l'information électronique ont aussi particulièrement retenu l'attention des boursiers. L'information électronique joue un rôle de plus en plus prépondérant dans la vie professionnelle. Pour Mouna Ben Slimane, enseignante, dispensant des cours sur les « stratégies d'interrogation des bases de données à distance », la visite de l'exposition et la discussion avec les responsables de stands a permis d'avoir une vue d'ensemble et des données récentes sur le marché de l'information en ligne. Alors que PHAM Bich Tuy a acquis une expérience précieuse pour la mise sur pied du projet de numérisation des documents anciens sur lequel elle travaille. Les aspects multimédia ont retenu l'attention de Zacharie Lire avec la présentation de DIVA- the digital Video and audio archives de la bibliothèque universitaire de Karlsruhe en Allemagne.

1.3. Gestion de la connaissance

Les conférences de Michael E. D. Koenig, Maijia Jussilainen et de Jean-Philippe Accart ont été suivies par Zacharie Lire et Mouna Ben Slimane. La conférence de Michael Koenig portait sur la « gestion de la connaissance, la formation de l'usager et la bibliothéconomie ». La gestion de la connaissance étant définie comme le processus de capture, de diffusion et de l'usage effectif de la connaissance, le rôle du bibliothécaire, en terme de conception, de classification, de mise en œuvre et d'exploitation de systèmes est évident. Le manque de formation des usagers - la formation des usagers, la formation des utilisateurs appelée aussi instruction bibliographique- étant la cause d'échec de plus de la moitié de ces systèmes d'information, le rôle du bibliothécaire dans celle-ci devrait en être encore plus renforcé. Maija Jussilainen présentera le projet de gestion de la connaissance du gouvernement finnois comme un élément de gestion stratégique qui requiert un niveau élevé d'organisation et dont les principaux objectifs sont : le renforcement de la coopération du gouvernement central ; le développement de la planification stratégique et de ses outils ; le développement de la coopération entre les ministères. Avec un tel système, on pourra analyser le rôle des ministères dans la gestion administrative, accroître la confiance des citoyens et administrateurs vis-à-vis de l'administration et impliquer les citoyens dans la gestion des affaires publiques. Dans le groupe de discussion sur la gestion des connaissances, la communication de Jean Philippe Accart sur les dispositifs de capitalisation des connaissances sera très remarquée des collègues.

1.4. Atelier Acquisitions et développement des collections

L'atelier de la section Acquisition et développement des collections a abordé la problématique des échanges de publications. Il se proposait de revisiter cette pratique traditionnelle des bibliothèques avant et après les deux conventions adoptées par l'UNESCO depuis 1958, et de l'apprécier dans le contexte actuel marqué par la dématérialisation des supports afin de pouvoir envisager les perspectives de celle-ci. Les échanges constituent, en effet une importante source d'enrichissement des fonds. Mais, bien que constituant la seule source d'acquisition de certaines publications qui ne suivent pas les circuits de l'édition - papier, les échanges de publication ne cessent de décroître. Le support électronique, parce qu'il facilite considérablement l'accès aux publications semble contribuer à la diminution du volume des échanges. La numérisation des publications gouvernementales et leur disponibilité sur le Web, sont aussi des causes de diminution des échanges. Il serait donc nécessaire d'envisager à terme l'échange des documents sur support électronique. Souleymane Diouf a présenté une communication sur l'expérience sénégalaise en matière d'échanges de publications universitaires.

Un autre atelier de la section Acquisitions et développement des collections mérite d'être mentionné. Il s'agit de l'atelier intitulé : « les collections électroniques : évaluer leurs besoins et leur utilité continus pour les utilisateurs des bibliothèques ». Cet atelier a fait ressortir l'importance des statistiques dans l'évaluation des coûts et celle de l'utilisation des services électroniques. Les statistiques permettent, en effet, en fonction du niveau d'utilisation des services de réajuster les budgets d'acquisition, de faire des comparaisons entre les bibliothèques membres, d'établir un rapport entre l'utilisation actuelle et l'utilisation potentielle des services offerts, de revoir soit à la hausse soit à la baisse les abonnements à certains services, ou de se désabonner tout simplement. De même, analysant l'augmentation de l'utilisation des journaux électroniques, l'atelier souligne la nouvelle tendance dans l'utilisation de l'information électronique et l'expérience de la mise en commun des ressources dans des consortiums. Toutes ces questions méritent d'être examinées dans le contexte des pays du Sud. Enfin, l'atelier a aussi fait ressortir que les études sur les comportements des usagers basées sur l'utilisation des ressources sur support imprimé doivent être réexaminées à la lumière du contexte des ressources électroniques.

1.5. Bibliothèques mobiles

L'originalité de l'expérience des bibliothèques à dos de chameau ou à dos d'âne a retenu l'attention de plus d'un à la Conférence de Boston. En effet, dans nos pays où les bibliobus ne fonctionnent pas toujours, cette expérience peut aider à revisiter les méthodes utilisées pour desservir les populations rurales de nos pays.

1.6. Bibliothèques au service des tout-petits

La communication de Carole Fiore sur les actions menées en bibliothèque ou à l'initiative des bibliothèques, aux USA, pour lutter précocement contre l'illettrisme intéresse particulièrement nos pays. Selon Carole Fiore, beaucoup d'enfants entrent à l'école sans avoir les acquis qui leur permettraient d'apprendre à lire facilement. Cette situation est la même dans beaucoup de pays du Sud. Même si elles ne peuvent pas résoudre les problèmes sociaux, les bibliothèques doivent être au courant des facteurs qui influencent la vie des enfants et des familles qu'elles desservent. Elles peuvent aider les services de santé communautaires et surtout aider dans le domaine de l'apprentissage précoce de la lecture.

1.7. Bibliothèques nationales

La Journée d’études de la Conférence des Directeurs de Bibliothèques Nationales (CDNL) a été très riche d’enseignements. Elle a été l’occasion de suivre l’évolution des questions multiples qui interpellent les BN à travers le monde : législation sur le Dépôt légal , gestion des publications électroniques, numérisation des collections pour une meilleure diffusion, droits d’auteurs , conservation et préservation du patrimoine, promotion des services des BN, évaluation des services (statistiques).

Cette journée a été également l’occasion de faire le point des activités développées par des BN au niveau régional : Europe, Asie du Sud-Est, Afrique de l’Est, du centre et du Sud (il y a eu notamment le compte-rendu du colloque organisé en Afrique du Sud sur « les BN et la renaissance africaine, 31 oct-2 nov. 2000) et enfin le groupe Asie-Océanie …

C’est le lieu de souligner encore une fois l’absence de structure de concertation et de coordination au niveau ouest africain ou international francophone ! le colloque sur les BN francophones en Afrique sub-saharienne  permettra certainement de jeter les bases d’une réelle coopération.

Il faut aussi noter le rapport présenté par M. Abid relatif au programme UNESCO, intitulé « INFORMATION POUR TOUS » pour aider les pays en développement à réaliser des politiques nationales d’information, à s’approprier les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) et à renforcer les capacités des BN à jouer pleinement leur rôle dans nos sociétés d’information.

Vie professionnelle

2.1. Gestion des associations professionnelles

La Table Ronde sur la Gestion des Associations de Bibliothécaires (RTMLA) s'est penchée sur le jumelage d'associations. Le jumelage est une collaboration substantielle formelle entre deux associations. Il vise surtout à amener les associations jumelles à travailler chacune selon ses moyens et à développer la bibliothéconomie dans les pays d'origine des associations. Deux associations africaines du Niger et du Sénégal, qui ont payé leurs cotisations à l'IFLA ont participé aux travaux de la RTMLA.

2.2. Rencontres professionnelles, Sessions d’affichage, expositions et varia

Les rencontres professionnelles constituent un moment fort de la conférence. Tous les boursiers ont souligné l'importance de rencontrer des collègues, de partager des expériences et des idées.

De même, l'exposition a permis de rencontrer des éditeurs, de connaître les tendances du marché de l'édition ainsi que l'offre en matière de documents électroniques.

Les Associations et institutions professionnelles francophones à l'IFLA

3.1. Les Comités permanents

Les boursiers ont assisté avec un grand intérêt aux réunions des comités permanents. Mais un effort reste à faire pour qu'une majorité de bibliothécaires du Sud puisse être effectivement présente dans ces instances.

3.2. Vers Un Comité Francophone pour l'IFLA ?

La réunion des associations et institutions francophones a rassemblé beaucoup de participants. Il est sorti de cette réunion l'idée de mettre en place un comité francophone pour l'IFLA. Un groupe de réflexion animé par le Professeur Réjean Savard de l'Université de Montréal et comprenant des bibliothécaires du Nord et du Sud a été mis sur pied. Ce groupe devrait proposer un projet de charte pour ce comité à la prochaine conférence de Glasgow.

3.3. Impact de la participation des bousiers

Les boursiers ont partagé l'information collectée pendant cette conférence avec les collègues de leurs institutions ou travaillant avec eux dans le même secteur. Aussi, suite aux rapports qu'ils ont présentés à leurs institutions, beaucoup de celles-ci, comme l'ISD en Tunisie, envisagent de devenir membre de l'IFLA. Ces promesses, si elles se concrétisaient, contribueraient à élargir la base de la Fédération dans les pays du Sud.

Conclusion et remerciements

La conférence de l'IFLA est un évènement professionnel majeur. Une participation à cette rencontre est toujours, pour les professionnels de l'information une opportunité de s'informer, partager des expériences, d'établir des contacts et d'en faire profiter ses collègues n'ayant pas eu la chance d'être présents à ce rendez-vous.

Tous les boursiers, encore une fois, remercient le Comité Français pour l'IFLA de leur avoir donné l'opportunité de participer à un événement aussi important pour leur travail.

Ce rapport a été élaboré à partir des rapports des boursiers suivants :

Nom Établissement Ville Pays
Assigbley, Yawo Association des Universités Africaines Accra Ghana (Togo)
Ben Slimane, Mouna École des Sciences de l'Information Rabat Maroc
Dione, Bernard Bibliothèque Centrale, Université Cheikh Anta Diop Dakar Sénégal
Diongue-Diop, Mariétou Projet de Bibliothèque Nationale de Sénégal Dakar Sénégal
Diouf, Souleymane Bibliothèque Centrale, Université Cheikh Anta Diop Dakar Sénégal
Lire, Zacharie Conseil africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur Ouagadougou Burkina-Faso
Pham Bich Thuy Institut d'Information des Sciences Sociales Hanoi Vietnam
Rouissy, Jalel Institut Supérieur de Documentation Tunis Tunisie
Seydou, Henriette Service des bibliothèques, Centre National du Réseau des Bibliothèques et de la lecture publique Niamey Niger